Une nouvelle étape dans la mise en place de la réforme du lycée professionnel. Lors d’une conférence sur les parcours et les spécialisations après un baccalauréat professionnel, la ministre chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, a esquissé plusieurs mesures.
Création de formations en « bac+1 », dispositifs d’aide à l’emploi et à la poursuite d’études, partenariats avec les entreprises… La ministre lance plusieurs initiatives destinées aux lycéens de la voie professionnelle. « L’objectif de la réforme est de faire de la voie professionnelle une voie choisie, reconnue et qui favorise la réussite des jeunes », souligne-t-elle.
🚀"Nous sommes capables de réussir de grandes choses, j’en suis convaincue" @CGrandjean_#bacpro#postbacpic.twitter.com/Y2RqA1Sc2w
— Diplomeo (@diplomeo) October 18, 2023
Trois grands dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire
Le constat est rabâché par Carole Grandjean et le président de la République, Emmanuel Macron, depuis les prémices de la réforme : en lycée professionnel, un tiers des élèves sont décrocheurs. La ministre en a fait son combat prioritaire. Pour limiter le décrochage scolaire, la voie pro doit, selon elle, s’accompagner de « transformations », avec un renforcement pédagogique de « la maîtrise des savoirs fondamentaux et la confiance en soi ».
Carole Grandjean souhaite « montrer qu’il existe une autre façon d’enseigner » pour les professeurs, avec le déploiement de l’expérimentation du programme ProFan.
En ce sens, la ministre chargée de l’Enseignement a annoncé trois grands dispositifs dans la lutte contre le décrochage scolaire pour les lycéens. Le premier, « Tous droits ouverts », s’articule autour de mesures d’accompagnement. Les élèves pourront bénéficier de protections sociales et d’autres aides engagées par des partenaires locaux, comme les entreprises, par exemple.
Le second dispositif s’intitule « Ambition emploi ». Il s’adresse aux jeunes qui sont sortis de CAP ou de bac professionnel et qui n’ont aucune solution d’étude ou d’emploi. Avec le déploiement d’Ambition emploi, ces derniers seront accompagnés par des établissements et des entreprises. « Les élèves développeront un projet qui leur est propre », indique Carole Grandjean. « Ce projet devra porter un objectif d’insertion professionnelle et de poursuite d’études ».
La ministre a souhaité apporter un soutien aux élèves qui souhaitent engager une poursuite d’études dans l’enseignement supérieur, ce qu’elle appelle la classe de consolidation. Le troisième dispositif, sous la dénomination « Avenir pro », vise à mieux préparer les élèves dans des démarches de candidature pour décrocher un stage en entreprise ou un premier emploi. Elle souhaite que chaque lycée soit mis en contact avec un mentor. Pour elle, il s’agit « d’un enjeu majeur d’égalité des chances ».
Vous souhaitez vous spécialiser après un bac pro, sans intégrer un BTS ? Pour vous, en renforçant l’alliance lycée/entreprise, je développe de nouvelles formations diplômantes en Bac+1.
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— Carole Grandjean (@CGrandjean_) October 18, 2023
La mention complémentaire en « bac+1 » : un tremplin pour l’insertion professionnelle ?
Carole Grandjean est partie d’un constat : les lycéens de la voie professionnelle sont très jeunes, encore adolescents. « Ils ont deux ans de moins qu’il y a 10 ans, leur spécialisation est parfois incomplète », affirme-t-elle. De ce fait, elle souhaite développer les formations en bac+1, par le biais des mentions complémentaires (MC).
Selon la ministre, ces diplômes sont très peu connus des élèves. « Seulement 4000 élèves sont concernés, pour 160 000 élèves inscrits en terminale », précise-t-elle. Pour le développement de la mention complémentaire, la ministre s’est appuyée sur une étude du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications). Selon elle, la MC est bénéfique pour un bachelier de la voie professionnelle. Préparer un bac+1 permet d’avoir toutes les chances de son côté pour accéder à la vie active.
© Céreq
Selon l’étude du Céreq, 77 % des diplômés d’un bac complété par un autre diplôme professionnel sont des parcours dominés par l’emploi, c’est-à-dire de meilleures chances de trouver un travail, contre 55 % pour les bacheliers professionnels sortis directement. 61 % d’entre eux ont le statut d’employé-ouvrier qualifié avec un diplôme en plus, contre 40 % pour les autres.
Autre axe évoqué : le renforcement des liens entre les entreprises et les établissements scolaires, avec une « installation des bureaux des entreprises pour renforcer l’action et simplifier les partenariats », explique la ministre.