Dannées durant, un discours est allé son petit bonhomme de chemin dans les lycées de France : « la prépa est la voie royale pour intégrer une école de commerce ». Nombreux sont les professeurs qui encourageaient leurs élèves à s’inscrire dans une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) sur Parcoursup, dès que les lycéens exprimaient leur volonté de rejoindre une business school.
Pourtant, aujourd’hui, il n’y a jamais eu autant de moyens d’intégrer une école de management sans bûcher pendant deux à trois ans en prépa. En cause ? La multiplication des voies d’accès (Institut de l’Engagement, admissions parallèles à niveau bac+2 et bac+3…) et la simplification des concours. En effet, depuis la pandémie, les épreuves écrites ont laissé place à un dossier dans tous les concours AST
Alors peut-on intégrer une école de commerce sans passer par la case prépa ? Ces différentes voies offrent-elles les mêmes avantages ? Les business schools valorisent-elles davantage ces profils diversifiés ? Diplomeo a mené l’enquête.
Comment le concours AST s’est-il démocratisé
Pour mieux comprendre comment les étudiants de prépa sont devenus minoritaires dans certaines écoles, il faut revenir aux origines du concours AST. AST signifie admissions sur titre – ou admis sur titre lorsqu’on parle d’un étudiant. Ce dispositif, également appelé admissions parallèles, permet d’intégrer une école de commerce post-prépa en première année (L3), via le concours AST1, ou en deuxième année (M1), via le concours AST2. Il permet également de rejoindre une business school post-bac entre le niveau bac+1 et jusqu’à bac+4. Toutefois, nous avons décidé de nous concentrer uniquement sur les écoles qui recrutent majoritairement leurs étudiants en prépa et proposent un Programme Grande École en 3 ans.
En intégrant une école de commerce via les concours AST, les étudiants vivent la même expérience que les candidats issus de prépa. Pour ceux qui optent pour un accès direct en cycle master, il est même possible, dans certains établissements, de faire financer 100% de sa formation grâce à l’alternance. Un dispositif pédagogique généralement proposé à partir du M1.
École | Total places AST 2018 | Total places AST 2024 | % augmentation entre 2018-2024 |
Audencia | 280 | 450 | 61% |
Brest BS | 200 | 200 | 0% |
BSB | 150 | 340 | 127% |
EDHEC BS | 200 | 200 | 0% |
emlyon BS | 530 | 350 | -34% |
ESC Clermont | 100 | 150 | 50% |
ESSEC | 165 | 155 | -6% |
Excelia | 140 | 400 | 186% |
Grenoble EM | 170 | 400 | 135% |
ICN | 170 | 220 | 29% |
IMT-BS | 80 | 190 | 138% |
INSEEC GE | 420 | 1350 | 221% |
ISC Paris | 250 | 470 | 88% |
KEDGE BS | 460 | 875 | 90% |
MBS | 480 | 400 | -17% |
NEOMA BS | 360 | 595 | 65% |
Rennes SB | 230 | 230 | 0% |
SCBS | 125 | 120 | -4% |
SKEMA BS | 355 | 500 | 41% |
TBS Education | 220 | 390 | 77% |
Total | 5085 | 7985 | 57% |
Tableau 1 : pourcentage d’augmentation du nombre de places ouvertes par les écoles post-prépa lors des concours AST (hors HEC Paris et ESCP).
Ces dernières années, bon nombre de business schools ont déployé ces concours, proposant à l’origine des épreuves écrites et des entretiens d’admission. Ce phénomène s’est même accéléré ces dernières années avec une hausse de 57% du nombre de places proposées via les admissions parallèles, entre 2018 et 2024. Sur la même période, le nombre de places ouvertes aux élèves de prépa a baissé de 7%
École | Nombre de places en prépa 2018 | Nombre de places en prépa 2024 | % augmentation entre 2018-2024 |
Audencia | 480 | 510 | 6% |
Brest BS | 30 | 20 | -33% |
BSB | 250 | 230 | -8% |
EDHEC BS | 520 | 490 | -6% |
emlyon BS | 520 | 525 | 1% |
ESC Clermont | 60 | 50 | -17% |
ESSEC | 395 | 430 | 9% |
Excelia | 105 | 85 | -19% |
Grenoble EM | 490 | 530 | 8% |
ICN | 265 | 215 | -19% |
IMT-BS | 150 | 50 | -67% |
INSEEC GE | 270 | 70 | -74% |
ISC Paris | 150 | 40 | -73% |
KEDGE BS | 530 | 545 | 3% |
MBS | 260 | 270 | 4% |
NEOMA BS | 695 | 690 | -1% |
Rennes SB | 305 | 325 | 7% |
SCBS | 55 | 20 | -64% |
SKEMA BS | 530 | 550 | 4% |
TBS Education | 415 | 350 | -16% |
Total | 6475 | 5995 | -7% |
Tableau 2 : pourcentage d’augmentation du nombre de places ouvertes par les écoles lors des concours post-prépa
À noter : ces tableaux ne prennent pas en compte HEC Paris ni ESCP qui ont changé, au fil des années, le mode de calcul du nombre de places ouvertes via les concours AST. Bien évidemment, les écoles ne sont pas toutes égales face à la baisse du nombre de places. La plupart des membres du top 10, toujours attractifs auprès du public prépa – notamment grâce aux classements –, n’a pas eu besoin de réduire son nombre de places en prépa et s’est même payé le luxe de baisser le nombre de places ouvertes via les admissions parallèles.
Rang SIGEM | École | % augmentation du nombre de places pour les AST 2018-2024 | % augmentation du nombre de places en prépa 2018-2024 |
2 | ESSEC | -6% | 9% |
4 | EDHEC BS | 0% | -6% |
5 | emlyon BS | -34% | 1% |
6 | SKEMA BS | 41% | 4% |
7 | Audencia | 61% | 6% |
8 | NEOMA BS | 65% | -1% |
9 | Grenoble EM | 135% | 8% |
10 | KEDGE BS | 90% | 3% |
11 | TBS Education | 77% | -16% |
12 | Rennes SB | 0% | 7% |
13 | MBS | -17% | 4% |
14 | BSB | 127% | -8% |
15 | ICN | 29% | -19% |
16 | IMT-BS | 138% | -67% |
17 | Excelia | 186% | -19% |
19 | INSEEC GE | 221% | -74% |
21 | ISC Paris | 88% | -73% |
22 | ESC Clermont | 50% | -17% |
23 | Brest BS | 0% | -33% |
23 | SCBS | -4% | -64% |
Total | 57% | -7% |
Tableau 3 : pourcentage d’augmentation du nombre de places ouvertes par les écoles lors des concours AST et post-prépa mis en regard avec le classement SIGEM
Ce phénomène est d’autant plus flagrant lorsque le tableau affichant les différences entre 2018 et 2024 suit le classement SIGEM. Pour rappel, ce palmarès témoigne de la popularité des établissements auprès du public issu de prépa. Certaines écoles n’hésitent pas à renier des étudiants issus des concours AST pour démontrer que leur école mise toujours sur l’excellence de la prépa, ce qui les rend d’autant plus attractives auprès de ce public. Attirer ces étudiants est d’autant plus important que, dans l’esprit général, ils seront ceux qui mèneront les plus belles carrières et pourront faire briller leur alma mater.
Pourquoi les écoles de commerce ouvrent-elles les vannes au niveau des concours AST ?
Pour bien comprendre les raisons qui poussent les écoles de commerce à s’intéresser davantage aux étudiants issus des concours AST, il faut se tourner vers le budget de ces établissements. Aujourd’hui, les business schools reconnues par l’État et disposant du grade de master allouent 60% à 75% de leur budget aux salaires et aux locaux (prêts, loyers, factures…).
Alors que les rémunérations et le coût de l’énergieaugmentent, les aides financières étatiques ont, elles, considérablement diminué. Certaines institutions ne touchent d’ailleurs plus aucun centime de la part de l’État, actuellement.
En parallèle, le nombre d’étudiants qui se dirigent vers la prépa a fortement diminué, ce qui peut conduire à une instabilité financière, comme l’explique Dorian Zerroudi, cofondateur d’elevenact, startup spécialisée dans les sites et plateformes dédiées aux étudiants de grandes écoles. « C’est une tendance qui s’observe pour les écoles hors-top 15. L’effectif prépa est de moins en moins important d’année en année, ce qui peut générer des pertes financières assez importantes. Pour compenser le manque à gagner et rester compétitif, il faut conserver les budgets, voire les augmenter et donc diversifier les profils des étudiants qui intègrent les écoles. »
Quand les lycéens boudent la prépa
Ces dernières années, la formule prépa et école de commerce convainc de moins en moins de bacheliers. Hormis en 2023, chaque session de Parcoursup a été marquée par une baisse du nombre de vœux et de confirmations dans cette filière. Beaucoup ont peur que cette formation ait un impact négatif sur leur vie sociale et certains craignent la difficulté des cours ou des concours.
Martial* est diplômé d’une école de commerce du top 15. Après deux années en prépa, il a décidé de ne pas redoubler - également appelé « cuber » - afin de rejoindre l’université pour passer les concours AST. Il indique avoir voulu mettre plus de chances de son côté. « Je pensais avoir des écoles mieux classées en passant par cette voie et j’ai vraiment senti que le concours serait plus facile. Finalement, j’ai eu une meilleure école via les concours AST qu’avec la prépa. »
Après être passé par les admissions parallèles, Martial a été admissible dans une demi-douzaine d’écoles, dont NEOMA (8e au classement SIGEM cette année). Après sa prépa, il n’avait été admissible qu’à l’EM Strasbourg (20e au SIGEM).
Diversifier ses revenus pour survivre
Diversifier les profils d’étudiants, c’est aussi diversifier ses sources de financement. Pour cela, les écoles ouvrent de nombreux programmes à destination des publics post-bac, les bachelors ou BBA, des diplômés de master souhaitant obtenir une spécialisation issue d’une business school reconnues, les Mastères Spécialisés® ou Masters of Science® (MSc), et des professionnels (MBA, formation continue…).
La baisse des aides financières de l’État, couplée à la hausse de nombreuses dépenses, a déjà entraîné l’explosion des frais de scolarité du Programme Grande École des business schools. D’après les données de Major-Prépa, ils auraient augmenté de 45% entre 2015 et 2024, avec une hausse annuelle de 4% à 6%, en moyenne.
Mécaniquement, plus il y a d’étudiants au sein de l’établissement, plus il y a d’argent qui entre. Prenons l’exemple de NEOMA qui a ouvert 690 places cette année pour une formation à 49 000 euros pour trois à quatre ans. Toujours d’après les calculs de Major-Prépa, cela reviendrait à un chiffre d’affaires théorique de 33,81 millions d’euros pour 2024, uniquement via le concours prépa.
Toutefois, avec des effectifs en baisse en prépa et un nombre de places ouvertes en augmentation dans les écoles du top 10, les autres business schools finissent par ne pas remplir leurs promotions, provoquant un manque à gagner considérable. En 2023, comme en 2024, seulement une douzaine d’établissements ont réussi à atteindre un taux de remplissage de 100% après le concours post-prépa. Pour certaines écoles, les pertes représentent plus de 4 millions d’euros.
Certes, les prévisions budgétaires tiennent désormais compte des pertes potentielles causées par les places laissées vacantes après les concours post-prépas. C’est là qu’interviennent les étudiants issus des admissions parallèles, dont le nombre de places en constante augmentation permet de renflouer les caisses. Toujours d’après des chiffres de Major-Prépa, cette année, les écoles de commerce ont enregistré une perte de 18,9 millions d’euros.82% du chiffre d’affaires total généré par les concours post-prépa provient des écoles du top 10, laissant les 14 autres établissements se partager les 18% restants.
Contrer ces établissements en ouvrant les vannes du côté des admissions parallèles n’est donc même plus une question d’attractivité. C’est devenu une question de survie financière, pour des écoles qui sont majoritairement sous statut associatif et ne peuvent donc pas générer de bénéfices.
Il faut tout de même noter que les concours AST peinent à répondre aux besoins des étudiants. Avec des sessions uniques, généralement organisées au printemps, il devient difficile pour des candidats - dont les réponses définitives arrivent autour du mois de juin – de se projeter, notamment si les élèves souhaitent se former en alternance. Ainsi, il se murmure que davantage d’écoles pourraient ouvrir des sessions de recrutement tout au long de l’année, comme peuvent déjà le faire HEC Paris ou le concours Passerelle.
La prépa a-t-elle tiré sa révérence ?
La réponse à cette question pourrait être résumée en un mot : non. La prépa est encore vue par beaucoup comme une filière d’excellence. Rigueur, ouverture d’esprit, curiosité, culture générale, méthodologie de travail… Les qualités offertes par cette formation sont nombreuses et séduisent aussi bien écoles que recruteurs.
Pour Dorian Zerroudi, c’est également la clé pour intégrer certains secteurs, comme la banque, l’assurance, l’audit ou le conseil. « Cela permet d’avoir plus de chances lors du screening [tri des candidatures, NDLR]. » C’est aussi un moyen de vivre pleinement l’expérience en école de commerce, puisque la plupart des places ouvertes lors des concours AST permettent d’intégrer un établissement en M1. Aujourd’hui, les 5 premières écoles de France ne proposent même pas de passerelle pour intégrer leur Programme Grande École en L3.
De son côté, Martial* indique « je neregrette pas mon temps en prépa. Ça m’a donné une rigueur et j’ai appris à mieux m’organiser et à mieux me concentrer. » Comme lui, après le bac, 7 764 étudiants se sont inscrits en première année de prépa ECG (économique et commerciale générale) en 2023, soit une hausse de 5% des effectifs.
La prépa n’est donc pas morte et enterrée pour tous, mais, à l’avenir, certaines écoles pourraient peiner à recruter par cette voie, notamment à cause de la hausse du nombre de places dans les écoles du haut du tableau. « Il faut être lucide, c’est la fin de la prépa pour certaines écoles », observe Dorian Zerroudi. « Sur les dernières écoles au SIGEM, je pense que cela va aller très vite, d’ici 2 à 3 ans, et d’ici 5 à 6 ans pour les écoles de milieu de tableau. »
Toutefois, cela peut potentiellement créer un système à deux vitesses : des établissements élitistes qui misent sur l'excellence et la prépa, et les autres qui insistent davantage sur les publics AST, creusant les inégalités sociales. Les concours AST permettent d'intégrer plus d'étudiants issus de communautés défavorisées, notamment grâce à l'alternance disponible sur l'ensemble du cycle master.
Des AST de plus en plus représentés dans les écoles
Pour la rentrée 2024, en master, les places ouvertes lors des concours AST représentent plus de 57% des places ouvertes, en France, tous concours confondus. Entre les concours post-prépa et AST en L3, et les admissions parallèles de M1, on compte 16 180 places ouvertes dans les écoles de commerce dans l’Hexagone. C’est bien sûr sans compter le recrutement d’étudiants internationaux. 9 222 places auront été ouvertes uniquement lors des concours AST.
École | Nombre de places ouvertes via la prépa (EC + Littéraires) | Nombre de places ouvertes en AST1 | Nombre de places ouvertes en AST2 | Total des places ouvertes en L3 | Total des places ouvertes en L3 + M1 | % de places ouvertes aux AST en L3 | % des places ouvertes aux AST en L3+ M1 |
HEC Paris | 400 | 0 | 25 | 400 | 425 | 0% | 6% |
ESSEC | 430 | 0 | 155 | 430 | 585 | 0% | 26% |
ESCP | 420 | 0 | 1000 | 420 | 1420 | 0% | 70% |
EDHEC | 425 | 0 | 200 | 425 | 625 | 0% | 32% |
emlyon | 565 | 0 | 350 | 565 | 915 | 0% | 38% |
SKEMA | 600 | 120 | 380 | 720 | 1100 | 17% | 45% |
Audencia | 570 | 70 | 380 | 640 | 1020 | 11% | 44% |
NEOMA | 780 | 175 | 420 | 955 | 1375 | 18% | 43% |
Grenoble EM | 560 | 100 | 300 | 660 | 960 | 15% | 42% |
KEDGE | 585 | 280 | 595 | 865 | 1460 | 32% | 60% |
TBS Education | 370 | 40 | 350 | 410 | 760 | 10% | 51% |
Rennes SB | 355 | 80 | 150 | 435 | 585 | 18% | 39% |
MBS | 290 | 80 | 320 | 370 | 690 | 22% | 58% |
BSB | 250 | 60 | 280 | 310 | 590 | 19% | 58% |
ICN | 225 | 70 | 150 | 295 | 445 | 24% | 49% |
IMT-BS | 60 | 60 | 130 | 120 | 250 | 50% | 76% |
Excelia | 85 | 170 | 230 | 255 | 485 | 67% | 82% |
INSEEC Grande École | 70 | 100 | 1250 | 170 | 1420 | 59% | 95% |
ESC Clermont | 50 | 50 | 100 | 100 | 200 | 50% | 75% |
ISC Paris | 40 | 50 | 420 | 90 | 510 | 56% | 92% |
SCBS | 20 | 60 | 60 | 80 | 140 | 75% | 86% |
Brest Business School | 20 | 50 | 150 | 70 | 220 | 71% | 91% |
Moyenne | 325 | 73 | 336 | 399 | 735 | 28% | 57% |
Moyenne top 5 | 448 | 0 | 346 | 448 | 794 | 0% | 35% |
Tableau 5 : proportion du nombre de places proposées lors des concours AST en L3 et M1 par rapport au nombre total de places ouvertes par les écoles de commerce aux concours AST + post-prépa en 2024
Comme évoqué, les méthodes de calcul de deux écoles ont changé ces dernières années. Le nombre de places communiquées pour HEC Paris est une estimation basée sur les quotas pratiqués par l’école il y a encore deux ans, tandis que celui d’ESCP comprend les concours AST français et internationaux.
Sans surprise, les écoles de bas de tableau sont celles qui accueillent le plus d’étudiants issus des concours AST, en proportion par rapport aux élèves issus de prépa. À l’INSEEC Grande École, 95% des places ouvertes lors des concours sont dédiés aux admissions parallèles. À ISC Paris, ce taux est à 92% contre 91% à Brest Business School. Ainsi, moins d’un étudiant sur dix en M1 à l’INSEEC Grande École est issu d’une classe préparatoire.
École | % des places ouvertes aux AST en L3 + M1 par rapport au nombre de places ouvertes tous concours confondus |
INSEEC Grande École | 95% |
ISC Paris | 92% |
Brest Business School | 91% |
SCBS | 86% |
Excelia | 82% |
IMT-BS | 76% |
ESC Clermont | 75% |
ESCP | 70% |
KEDGE | 60% |
MBS | 58% |
BSB | 58% |
Moyenne | 57% |
TBS Education | 51% |
ICN | 49% |
SKEMA | 45% |
Audencia | 44% |
NEOMA | 43% |
Grenoble EM | 42% |
Rennes SB | 39% |
Emlyon | 38% |
EDHEC | 32% |
ESSEC | 26% |
HEC Paris | 6% |
Tableau 6 : proportion du nombre de places proposées lors des concours AST en L3 et M1 par rapport au nombre total de places ouvertes par les écoles de commerce aux concours AST et post-prépa, classé en fonction du plus grand pourcentage d’effectifs AST.
Le tableau 6 offre presque une représentation inversée du classement SIGEM. Les meilleures écoles sont en bas du tableau, démontrant, par les chiffres, qu’elles ne ressentent pas forcément le besoin d’augmenter les effectifs via les concours AST, puisqu’elles survivent déjà bien grâce aux effectifs issus de CPGE.
Sur les 11 écoles en dessous de la moyenne nationale au sein du tableau 6, 10 ont rempli toutes les places ouvertes lors des concours BCE ou ECRICOME, s’assurant ainsi des revenus confortables. Sur les 362 148 965 euros empochés par les écoles de commerce post-prépa (via les concours BCE et ECRICOME), ces 11 établissements cumulent à eux seuls 265 921 625 de chiffre d’affaires, soit 73% des revenus totaux.
La prépa n’a pas dit son dernier mot et reste toujours une voie royale pour accéder aux meilleures écoles de commerce, ainsi qu’à certains métiers. Pour autant, il semblerait que cette filière ne soit plus la voie royale vers la rentabilité pour les écoles de commerce désormais obligées de miser sur les concours AST.
* Certains noms ont été modifiés