Après deux à trois ans à bûcher en prépa, les concours s'achèvent avec la sélection de ses voeux sur la plateforme connue sous l'acronyme SIGEM, pour Système d’Intégration aux Grandes Écoles de Management qui réuni toutes les business schools post-prépa des concours BCE et ECRICOME. Quelles sont les écoles les plus attractives ? Qui a réussi à remplir ses places ? Diplomeo t'éclaire sur le sujet.
Le classement SIGEM : qu’est-ce que c’est ?
Le classement SIGEM se base sur les vœux exercés par les candidats aux grandes écoles de commerce sur la plateforme du même nom. Après leur classe préparatoire et les concours écrits et oraux, les futurs étudiants de business school sont amenés à organiser leurs vœux en fonction de leurs préférences.
À partir de ce qu’on appelle les désistements croisés, il est possible de calculer pour quel établissement les étudiants penchent plutôt qu’un autre. Le classement des vœux ne se fait pas toujours en fonction de la réputation d’un établissement ou de sa position dans les classements. Plusieurs critères entrent en compte :
- Spécialisations proposées
- Accueil admissible/ambiance
- Vie étudiante
- Opportunités internationales
- Universités et entreprises partenaires
- Etc.
Qu’est-ce que les désistements croisés ?
Ce nom peut paraître barbare, mais il n’en est rien ! Il se base en réalité sur le choix que fait un étudiant lorsqu’il est admis dans plusieurs business schools. Admettons qu’un élève de classe prépa soit accepté dans une école A, B et F. Il décide de classer les établissements qu’il préfèrerait intégrer, lors de la procédure du SIGEM, qui est similaire à celle de Parcoursup. Ainsi, dans sa liste, il met l’école F en première position, suivie de l’école A et de l’école B.
Si tous les étudiants acceptés dans les écoles A, B et F font de même, alors cet établissement arrivera en première position du classement SIGEM. Les étudiants admis à l’école F l’ont « préférée » à l’école A ou B et on dira d’eux qu’ils se sont donc désistés des autres établissements.
Dans les faits, la réalité est légèrement différente puisque les élèves ne savent pas vraiment s’ils sont acceptés, mais disposent d’une position dans un classement qui leur permet d’estimer leurs chances d’être admis ou non. S’ils n’ont pas le niveau pour intégrer l’école en première position de leurs vœux, alors ils seront directement redirigés vers leur deuxième choix.
Admettons qu’un étudiant soit admis à l’école A et B. Il ne le sait pas encore et décide de réaliser ce classement pour ses vœux : F, A, B. N’étant finalement pas admis à l’école F, il pourra intégrer l’école A.
Le classement SIGEM 2024
Cette année, le classement SIGEM n’affiche que peu de mouvement dans la première partie du palmarès. En revanche, le bas du tableau est bousculé par des challengers comme l’EM Normandie ou l'INSEEC Grande École. Pour réaliser ce classement, nous avons uniquement pris en compte les effectifs issus de prépa économique et commerciale.
| Rang 2024 | École | Évolution 2023-2024 |
| 1 | HEC Paris | = |
| 2 | ESSEC | = |
| 3 | ESCP | = |
| 4 | EDHEC | = |
| 5 | emlyon | = |
| 6 | SKEMA | = |
| 7 | Audencia | = |
| 8 | NEOMA BS | = |
| 9 | Grenoble École de Management | = |
| 10 | KEDGE Business School | = |
| 11 | TBS Education | = |
| 12 | Rennes School of Business | = |
| 13 | MBS | = |
| 14 | BSB | = |
| 15 | ICN Business School | = |
| 16 | IMT-BS | = |
| 17 | Excelia BS | = |
| 18 | EM Normandie | +1 |
| 19 | INSEEC Grande École | +1 |
| 20 | EM Strasbourg | - 2 |
| 21 | ESC Clermont | +1 |
| 22 | ISC Paris | -1 |
| 23 | SCBS | = |
| 23 | Brest Business School | = |
Quelles leçons tirer du SIGEM 2024 ?
Le premier élément qui ressort est l’immuabilité du top 3 qui est toujours gouverné par HEC Paris, l’ESSEC et ESCP. Depuis plusieurs années maintenant, il semblerait que la réputation de ces établissements couplée au parcours des diplômés continuent à attirer de nombreux élèves. L’écart ne se resserre donc pas avec le reste du top 5. L’EDHEC confirme sa large avance face à emlyon et le reste du top 10 reste statique.
Il est possible de constater une baisse en attractivité du côté des écoles publiques (IMT-BS et EM Strasbourg). Ces deux business schools proposent pourtant des frais de scolarité parmi les moins élevés du secteur. Le manque de financement et la faible marge de manœuvre peuvent expliquer le faible dynamisme que connaissent ces établissements. Toutefois, si Excelia, à égalité avec IMT-BS l’an dernier, reste proche de la business school d’Évry-Courcouronnes, elle s’est éloignée légèrement, arrivant à la 17e position. De son côté, EM Strasbourg chute de deux places. On notera également le duel extrêmement serré entre BSB et ICN, qui pourrait passer devant l’école dijonnaise l’an prochain.
Le bas du classement est également en mouvement avec la remontée de l’EM Normandie, de l’INSEEC qui gagnent une place. Là encore, certaines écoles identifiées comme moins attractives auprès du public prépa, car recrutant majoritairement après le bac, sont sanctionnées dans le classement SIGEM.
Quid du remplissage des écoles de commerce post-prépa ?
Le SIGEM témoigne de l’attractivité des business schools françaises, mais c’est aussi l’occasion de voir si ces établissements ont rempli toutes les places qu’ils avaient ouvertes lors des concours BCE ou ECRICOME.
| École | Taux de remplissage |
| HEC Paris | 99% |
| ESSEC | 100% |
| ESCP | 100% |
| EDHEC | 100% |
| emlyon | 100% |
| SKEMA | 100% |
| AUDENCIA | 100% |
| NEOMA BS | 100% |
| Grenoble École de Management | 100% |
| KEDGE Business School | 100% |
| TBS Education | 100% |
| Rennes School of Business | 97% |
| MBS | 100% |
| BSB | 55% |
| ICN Business School | 77% |
| IMT-BS | 64% |
| Excelia Business School | 74% |
| EM Normandie | 30% |
| INSEEC Grande École | 61% |
| EM Strasbourg Business School | 42% |
| ESC Clermont Business School | 32% |
| Brest Business School | 60% |
| ISC Paris Grande École | 35% |
| SCBS | 5% |
Là encore, les écoles les moins populaires ne remplissent pas complètement leurs promotions. Certaines ont déployé d’autres méthodes de recrutement pour pallier la baisse des effectifs en prépa. Celle-ci est couplée avec l’augmentation du nombre de places ouvertes dans les écoles situées au-dessus dans le classement SIGEM, provoque une pénurie de talents dans les écoles de commerce françaises. C’est notamment le cas de l’EM Strasbourg qui recrute désormais ses candidats en post-bac.
Seule exception par rapport à l’an dernier : Rennes School of Business dont le taux de remplissage est de 97%. Ne pas remplir, c’est réduire drastiquement le budget qui permet à l’école de continuer à proposer ses cours. Pour ICN, par exemple, cela fait 50 étudiants en moins. En prenant en compte le fait que trois années de formation (ainsi qu’une césure) coûtent 43 000 euros au sein de la business school, le manque à gagner s’élève à 2,15 millions d’euros.
Si la situation semble catastrophique, il n’en est rien. Ces baisses d’effectifs en prépa ont été anticipées par les écoles qui ouvrent plus de places en admissions parallèles ou proposent des modes de recrutement alternatif : programme grande école (PGE) post-bac, passerelles entre le bachelor et le PGE… De quoi permettre aux établissements de continuer à proposer l’expérience étudiante qui a séduit les candidats lors des oraux.
