À quoi pourrait ressembler le SNU 2.0 ?

Clément Beaune, haut-commissaire au Plan, vient de dévoiler les futurs possibles du Service national universel. Vers engagement civique ou militaire : si la balance n’a pas encore penché d’un côté au détriment de l’autre, plusieurs pistes se dessinent.
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© École polytechnique - J.Barande

Le Service national universel – SNU, pour les intimes – est globalement un échec et ce n’est pas nous qui le disons, mais la Cour des comptes ! Construit sur la base du volontariat, il devait, à terme, être rendu obligatoire pour tous. Malgré un coût de fonctionnement estimé entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an, le dispositif peine à séduire les jeunes générations.

Face à ce besoin de réformer ou supprimer le SNU, Clément Beaune a choisi la première option. Une décision qui émane d’une analyse des différents dispositifs similaires en Europe, mais aussi d’un besoin de réarmer et remilitariser la France. Alors à quoi pourrait ressembler ce nouveau SNU ? Décryptage.

Du SNU au service civique, il n’y a qu’un pas

Deux formules sont à l’étude actuellement. La première mise sur un service civil obligatoire. Le séjour dit de « cohésion » de 12 jours, tel qu’il est proposé aujourd’hui dans le cadre du SNU, serait généralisé à 600 000 jeunes chaque année. Toutefois, cela inclurait en plus un engagement citoyen de 5 mois, sous la forme du service civique actuel. En plus de cela, les jeunes pourraient opter pour faire un service militaire de 3 mois.

La seconde version du SNU serait un service civil obligatoire de 12 jours. Sur les 600 000 personnes qui devraient obligatoirement passer par la case séjour de cohésion, un choix devra se faire entre 5 mois de service civique et 3 mois de service militaire.

Le coût estimé de la première version du SNU s’approcherait des 5 milliards d’euros par an, contre 5,2 milliards pour la seconde proposition. Toutefois, cela ne comprend pas le coût de construction de nouvelles infrastructures qui devraient être bâties pour accueillir toute une génération de jeunes français et l'encadrement du personnel. Un casse-tête qu’il est plus facile de lire à travers un tableau.

Scénario 1Scénario 2
RésuméService civil obligatoire + service militaire volontaireService civil obligatoire + période obligatoire au choix entre engagement civique ou militaire
Étape 1Service civil : 12 jours de cohésion + 5 mois de service civiqueService civil : 12 jours de cohésion
Nombre de jeunes touchés potentiellement600 000600 000
Étape 2Service militaire : 3 mois sur la base du volontariatService civique (5 mois) OU service militaire (3 mois)
Statut de l’étape 2VolontaireObligatoire (pour une des options)
Nombre de jeunes touchés potentiellement60 000Service civique : 480 000

Service militaire : 120 000

Coût estimé4,95 milliards par an5,2 milliards par an

En réalité, de nombreux médias, commel’Humanité, parlent d’un coût plutôt estimé à 14,5 milliards d’euros. Cette somme prendrait en compte la construction de tous les bâtiments qui accueilleront les 600 000 bénéficiaires de ce nouveau SNU chaque année.

Un nouveau SNU fortement inspiré des voisins européens

Si le gouvernement parle de « scénarios novateurs », il s’est en réalité fortement inspiré de ce qui se fait partout ailleurs en Europe. Sur les 27 membres de l’Union européenne, un tiers impose aujourd’hui de réaliser un service militaire. Le Danemark et la Suède ont rendu ce dispositif obligatoire à tous les jeunes, quel que soit leur genre.

En France, comme dans 5 autres pays de l’UE (Allemagne, Belgique, Italie, Luxembourg et Pays-Bas), on a longtemps opté pour un service civil, le SNU, qui devait favoriser la transmission de valeurs d’unité et de cohésion. Toutefois, comme l’indique la note du gouvernement, « les évolutions récentes du contexte géopolitique, notamment, ont conduit plusieurs États européens à rouvrir le débat sur la pertinence et les modalités d’une réintroduction du service militaire. » Un débat qui est donc aussi désormais lancé en France.

Dans son édito, Clément Beaune évoque la possibilité de laisser les citoyens décider de la formule qui leur correspond le mieux. Évoquant « un choix de société », il précise qu’en théorie, la Constitution permet l’élaboration d’un référendum pour opter pour un scénario plutôt qu’un autre. La fin du SNU, quant à elle, ne serait pas à l’ordre du jour de ce vote.

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