Des mesures choc pour remonter la pente. Alors que le niveau des élèves français de 15 ans, en mathématiques et compréhension de l’écrit, a dégringolé à un niveau historiquement bas, selon la dernière enquête PISA de l’OCDE, Gabriel Attal monte au créneau.
Le ministre de l’Education nationale a détaillé, ce mardi 5 décembre en conférence de presse, une série de mesures pour redresser le niveau. Celles-ci s’inscrivent dans la mission “exigence des savoirs” du ministère, lancée début octobre, qui vise à prioriser, dès la maternelle et la primaire, les savoirs fondamentaux à l’école. Passage en revue des mesures principales annoncées.
Le brevet “conditionnera l’accès direct au lycée”
Une des mesures phares annoncées : Gabriel Attal souhaite réformer le brevet des collèges, qui “conditionnera l’accès direct au lycée”, a détaillé le ministre. Les épreuves représenteront 60% de la note finale, contre 50% actuellement.
Quant au contrôle continu, sa note sera calculée à partir de la moyenne des notes du bulletin scolaire et non plus par les “compétences” converties en point. En cas d’échec à cet examen, les élèves devront passer par une classe “prépa-lycée” pour combler leur retard.
Une nouvelle épreuve anticipée du baccalauréat en mathématiques
Des changements sont aussi à venir au lycée : “à compter de l’année scolaire 2025-2026, une nouvelle épreuve anticipée du baccalauréat, en fin de première générale et technologique, sera dédiée aux mathématiques et à la culture scientifique” a expliqué Gabriel Attal. De la même manière que pour le français, dont les épreuves anticipées ont lieu en première, les élèves devront justifier ainsi d’un certain niveau dans la discipline.
Suppression du “correctif académique” du brevet et du baccalauréat
A partir de 2024, le “correctif académique” devrait disparaître. Ce dispositif permet à un jury de professeurs de modifier certaines notations du bac ou du brevet qui s’éloignent trop de la moyenne, après comparaison des différentes copies. Ainsi, seules les notes du correcteur de la copie compteront pour l’attribution ou non du diplôme.
Renforcement des maths et du français dans les lycées pro
Les mesures annoncées par Gabriel Attal concernent tous les élèves. Les lycées professionnels, qui font l’objet d’une réforme en cours, sont donc eux aussi concernés. Dès la rentrée 2024, le volume horaire des enseignements généraux en terminale professionnelle sera “renforcé sensiblement”, a annoncé le ministre.
Gabriel Attal a précisé en outre que les cours de français et de mathématiques en seconde et en première de la voie pro se dérouleront en “petits groupes”.
L’intelligence artificielle à la rescousse des lycéens
Retour au lycée. Gabriel Attal souhaite intégrer l'intelligence artificielle à l’apprentissage au lycée. “Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d’IA de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques”, a-t-il développé.
Ce logiciel, “construit avec des chercheurs et des enseignants”, sera mis gratuitement à disposition de 200 000 élèves de seconde dès les prochains mois, avant une généralisation à tous les lycéens en septembre 2024.
Mise en place de groupes de niveau au collège
Le ministre de l’éducation nationale souhaite que des groupes de niveau soient créés au collège pour le français et les maths. “A compter de la rentrée prochaine, les élèves de 6e et de 5e seront répartis en trois groupes pour leurs enseignements dans ces matières”, a détaillé Gabriel Attal. Des groupes “flexibles” aux “dimensions adaptées”, qui s’étendront aux classes de 4e et 3e à la rentrée 2025.
Pour redresser le niveau en mathématiques dès la primaire, le ministre de l’Education nationale annonce en outre la mise en place, “dès la rentrée prochaine”, de la “méthode Singapour”. Celle-ci vise par exemple à avancerl’apprentissage des fractions et des nombres décimaux dès la classe de CE1. Cette méthode, couplée aux groupes de niveau au collège, aidera à “redresser la barre”, a assuré Gabriel Attal.
Lever le “tabou” du redoublement
Gabriel Attal a affirmé qu’il publiera, début 2024, un décret permettant à l’équipe pédagogique, “et non plus aux familles”, d’avoir le dernier mot sur la question du redoublement d’un élève. Une mesure qui permettra, selon lui, de lever le “tabou” du redoublement, qui prévoit aussi que les profs puissent prescrire à certains élèves des stages de réussite pendant les vacances scolaires, afin de passer dans la classe supérieure.