En avril dernier, KEDGE annonçait ses nouveautés pour la rentrée 2024. Intelligence artificielle, nouveaux contours pour le Programme grande école, ouverture de campus à l’international… mais aussi Le Révélateur ! Ce nouveau format rebat les cartes de l’entretien de motivation pour entrer en PGE. L’objectif : permettre aux candidats d’être plus originaux et d’aborder plusieurs éléments de leur vécu ou de leur compréhension du monde.
Une combinaison unique de 5 cartes pour donner le LA à l’entretien
Concrètement, Le Révélateur est un jeu de cartes avec 5 types de cartes différents :
- La carte Trait d’union — verte : énonce un des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations Unies dans le cadre de l’Agenda 2030. Elle sert de fil conducteur à tout l’entretien.
- ex : Éradiquer la pauvreté, Lutter contre la faim, Accès à des emplois décents, etc.
- La carte Autoportrait — bleue : met à l’honneur un nom commun, au pluriel ou singulier, autour duquel le candidat doit se présenter, ainsi que son parcours.
- ex : Relations, Secret, Intuition, Colère, etc.
- La carte Trait d’actions — rouge : attribue un verbe d’action qui peut être rattaché à l’engagement personnel du candidat ou à l’actualité.
- ex : Militer, Inspirer, Plaider, etc.
- La carte trait de pensée — jaune : révèle une affirmation face à laquelle le candidat doit se positionner absolument pour ou contre. L’enjeu est de faire valoir ses capacités d’argumentation.
- ex : L’éducation en ligne est le meilleur moyen de donner accès à la formation à tout le monde, le sport n’est pas une industrie comme les autres, l’éducation en ligne permet un accès à l’éducation pour tous, etc.
- La carte Trait d’esprit — rouge : présente un paradoxe, voire un oxymore, que le candidat peut interpréter librement en faisant preuve d’adaptabilité et de vivacité d’esprit.
- ex : Parfait chaos, Infini zéro, Maux doux, etc.
Durant l’entretien, les cartes sont disposées en T, avec la base du côté de l’étudiant. Les jurés et le candidat les retournent et les découvrent ensemble, dans l’ordre de la liste précédente. « Les cartes portent à la fois le candidat et les deux jurés », révèle Sylvie Jean, la directrice programmes, marketing et recrutement.
Oraux d’admission à KEDGE : un enjeu pour les candidats et l’école à l’heure des transitions
L’objectif : « Obliger les candidats à effectuer un pas de côté en se détachant des questions toutes faites », explique-t-elle. « Cet exercice leur permet d’évoquer des choses qu’ils n’ont pas forcément l’occasion de mettre en avant lors d’un entretien basique. » En bref, il s’agit de « renverser le jeu, par le pouvoir du Je », résume Sylvie Jean.
Et pour cause, le candidat n’a pas vraiment l’occasion de compter sur des discours tout préparés pour éblouir le jury. « Avec cet outil, on cadre l’entretien autour de thématiques que le candidat n’a pas choisi ni ne connaît pas à l’avance et cela l’oblige à sortir de sa zone de confort pour argumenter et mettre à profit ses compétences orales et d’analyse », détaille Julien Durand, responsable opérations et relation étudiante.
Certaines cartes ont leur particularité. « La carte la plus difficile, à mon sens, est celle du Trait d’esprit », confie Aurélie Prouillac, chargée des relations médias. « Certains de ces paradoxes donnent une dimension presque philosophique à l’exercice. »
L’enjeu : révéler les profils dont les valeurs correspondent le mieux à celle de l’école
Des prestations plus personnelles, mais aussi plus transparentes lors des entretiens de motivation : c’est ce qu’attendent les équipes de KEDGE avec ce nouvel outil. Il doit donner l’occasion aux candidats de faire preuve d’originalité, d’esprit critique et d’analyse, d’adaptabilité et de culture des ODD.
Céline Hay, la nouvelle directrice du PGE, précise : « Le but est de s’assurer que les candidats sont en capacité de s’adapter aux valeurs de l’école. Ce sont des valeurs d’engagement très fortes, d’excellence et d’ouverture d’esprit. »
L’école veut cibler les profils les plus susceptibles de s’épanouir une fois admis. « Un entretien de motivation fonctionne comme un entretien professionnel : avec des réponses trop stéréotypées, au mieux le candidat va séduire l’employeur, mais ensuite, il y a un risque de désillusion du côté de ce dernier, deux mois plus tard, lors de la période d’essai », prévient Julien Durand.
Pour Céline Hay, les deux grands types de candidats — issus de classes préparatoires ou de cursus diplômants de niveau bac+2 et bac+3 — ont chacun les qualités pour tirer avantage du Révélateur. « Les étudiants de classe prépa bénéficient d’un socle de culture générale solide, avec un esprit critique fort et une capacité à être pertinents, même sous la pression : des éléments qu’ils vont pouvoir mettre en avant dans ce temps d’échange. »
La directrice du PGE poursuit : « Les candidats de Tremplin, issus de BUT ou de BTS, par exemple, ont souvent une bonne vision des attentes des entreprises, avec une expérience terrain significative, une ouverture d’esprit et une habileté à se projeter importante. Ils vont peuvent donc mettre l’accent sur la partie action et engagement lors de l’entretien. » Aurélie Prouillac conclut : « Le mélange des deux profils fait de superbes promos. »
« On ne cherche pas à avoir des experts des ODD », rassure Julien Durand
Le Révélateur est un exercice novateur, mais il s’agit toujours bien d’un oral de motivation. Comme dans les autres écoles, le candidat est invité à présenter son parcours, évoquer ses expériences, citer ses qualités et défauts et démontrer sa culture de l’établissement visé.
« Le jury reste bienveillant dans tous les cas. On ne cherche pas à avoir des experts des ODD. On veut voir comment les candidats arrivent à tirer profit des cartes », explique Julien Durand, le responsable opérations et relation étudiante. « On évalue les potentiels des candidats plus que leur projet professionnel stricto sensu, parce que souvent, il est peu ou pas mature », appuie-t-il.
Par ailleurs, lors du brief jury, Céline Hay — la directrice du PGE — exhorte les jurés à ne pas hésiter à attribuer les notes maximales s’ils estiment qu’un étudiant est très bon.
Le jury d’un entretien de motivation est généralement constitué de 2 personnes :
— Un membre de KEDGE : principalement un professeur permanent ou un enseignant-chercheur.
— Un membre externe : un diplômé de l’école ou un contact appartenant à une entreprise qui travaille régulièrement avec l’école (elle a l’habitude d’engager des stagiaires de KEDGE, par exemple).
Diplomeo a pu assister à certains oraux d’admission pour la rentrée 2024. Verdict : le candidat est guidé tout du long. Il ne parle pas seul ni n’est laissé pantois face aux cartes. C’est un véritable dialogue entre lui et les jurés qui se déroule autour des 5 cartes.
Lorsque le candidat arrive au bout d’une prise de parole, le jury demande à ce qu’elle soit creusée davantage ou alors, il rebondit vers une autre carte. Les profils plus autonomes ont également la possibilité de naviguer et de faire des allers-retours entre les cartes. Lors du temps restant, le candidat à la main. Il peut développer un pan qu’il a abordé et poser des questions aux jurés.
En outre, Céline Hay conseille de poser toutes les questions nécessaires pour faire le bon choix d’école. Elle encourage également à lire à voix haute les cartes pour les assimiler plus facilement. Pour s’entraîner et se familiariser avec Le Révélateur, l’école met à disposition de tous un échantillon en ligne.
