Comme chaque année et pour la 9e année consécutive, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche s’est penché sur l’insertion professionnelle des diplômés des DUT, Licence professionnelle et Master des universités publiques françaises. Le rapport publié fait état du taux d’insertion à 18 mois et à 30 mois, selon différents diplômes, DUT, Licence professionnelle et Master, trois cursus qui ont vocation à former les élèves à l’entrée dans la vie active et selon différentes filières, Droit-Economie et Gestion, Sciences Humaines et Sociales et Sciences Technologie et Santé. L’enquête a été menée sur les diplômés sortis des établissements universitaires publics en 2015 et s’intéresse au type d’emploi occupé, à la stabilité de l’emploi, aux salaires perçus selon les filières, les diplômes et les écarts entre homme et femme.
Dans l’ensemble, les chiffres sont très encourageants et positifs pour les universités françaises, les taux d’insertion de leurs diplômés sont en constante hausse depuis la mise en place de cette étude annuelle, même s’il existe des disparités selon les filières et les établissements. Diplomeo décrypte pour vous les résultats publiés par le Ministère.
Que sont devenus les diplômés des universités françaises ?
Premier constat de cette étude, la bonne insertion des diplômés issus des universités françaises, dans toutes les filières.
Diplôme | Taux d’insertion à 18 mois | Taux d’insertion à 30 mois |
DUT | 86% | 91% |
Licence professionnelle | 91% | 94% |
Master | 87% | 91% |
Master enseignement | 98% | 98 % |
On remarque tout d’abord que ces 3 diplômes bénéficient de très bons taux d’insertion, qui sont constamment en hausse sauf pour la filière Sciences humaines et sociales. L’indicateur à 30 mois a baissé de 8 points notamment pour les détenteurs d’un DUT dans le domaine. Ces chiffrent montrent également qu’un diplôme supérieur comme le master ne garantit pas une meilleure insertion professionnelle, puisque les détenteurs d’une licence pro affichent un meilleur taux. Le passage par l’université et l’obtention d’un diplôme professionnalisant semblent toujours permettre d’accéder à l’emploi, et qui plus est, de plus en plus stable.
Diplôme | Part des CDI à 18 mois | Part des CDI à 30 mois | Part des CDD à 18 mois | Part des CDD à 30 mois |
DUT | 52% | 59% | 27% | 22% |
Licence professionnelle | 63% | 76% | 24% | 13% |
Master | 56% | 66% | 31% | 20 % |
Une fois encore, la licence professionnelle semble plus facilement permettre l’accès à des postes à contrat à durée indéterminée que les autres cursus dispensés dans les universités. Le Ministère observe une progression de l’emploi stable pour les 3 diplômes et dans toutes les filières sauf en Sciences Humaines et Sociales.
Concernant la poursuite d’études, c’est la quasi-totalité des diplômés d’un DUT qui ont poursuivi leur cursus, en licence professionnelle par exemple (91 %). Cependant, les jeunes semblent s’arrêter massivement après une licence professionnelle tout comme après un master et se lancent dans la vie active. Pour les deux cursus, la poursuite d’études ne concerne que 36 % des effectifs.
Vous pouvez également comparer les taux d’insertion dans chaque diplôme, chaque filière et chaque spécialisation pour toutes les universités publiques sur le site du Ministère.
Salaire, type de poste : les écarts entre hommes et femmes
L’enquête sur l’insertion des diplômés universitaires a aussi fait le focus sur les différences d’emploi, de salaire et d’insertion entre hommes et femmes. Sans surprise, ces dernières accèdent moins à des postes de cadres que leurs confrères et gagnent moins, tout en bénéficiant d’un taux d’insertion sensiblement similaire.
Diplômes | Salaire médian net mensuel à temps plein à 30 mois pour les femmes | Salaire médian net mensuel à temps plein à 30 mois pour les hommes |
DUT | 1400 euros | 1620 euros |
Licence professionnelle | 1540 euros | 1730 euros |
Master | 1850 euros | 2100 euros |
En termes de différence de salaires entre hommes et femmes : tous les cursus et toutes les filières sont concernés. Les écarts se retrouvent également au niveau du type de postes occupés par les deux sexes. Les femmes accèdent beaucoup moins facilement et plus lentement à des postes de cadres que leurs confrères masculins, 30 mois après avoir été diplômées.
Pour ceux qui ont passé et obtenu un DUT, 9 % des hommes occupent un emploi de cadres 30 mois après la fin de leurs études alors qu’elles ne sont que 5 % des femmes. L’écart est encore plus important dans le domaine des sciences humaines et sociales, elles sont 6 % contre 23 % des hommes alors qu’il s’efface presque complètement dans le domaine des technologies. En master, à 30 mois, elles sont 55 % des femmes contre 71 % des hommes à occuper un poste de cadre et en licence pro, elles sont 9 % contre 14 % des hommes.
Le secteur scientifique a le vent en poupe
S’il est une leçon à tirer de ce document, c’est le dynamisme du secteur Sciences-Technologies-Santé ainsi que Droit Economie-Gestion qui peut se vanter de chiffres bien meilleurs que ceux des diplômés en Lettres-Langues-Arts et en Sciences Humaines et Sociales.
Par exemple, en master, à 30 mois, le taux d’emploi stable s’échelonne ainsi de 59 % pour les diplômés en SHS à 81 % en DEG. Dans le domaine littéraire et artistique ainsi qu’en sciences humaines, ils ne sont qu’entre 27 et 42 % à faire partie d’une catégorie socioprofessionnelle supérieure, tandis qu’ils sont entre 64 et 67 % dans le domaine des sciences et technologies. Idem en ce qui concerne le type de contrat de travail, même si à 30 mois la moyenne est à 66 % en CDI, le taux descend à 47 % dans le domaine des lettres-langues-arts alors qu’il grimpe à 74 % pour celui des Sciences-Technologies-Santé et à 73 % pour l’économie, le droit et la gestion. Mieux vaut avoir un esprit scientifique ou cartésien pour espérer décrocher un emploi stable et faire partie des cadres ou des professions intellectuelles supérieures 30 mois après avoir reçu son diplôme.
Cette différence se ressent aussi au niveau des salaires, les employés du secteur scientifique et juridique à 30 mois touchent 4000 à 6000 euros brut par an supplémentaires que leurs confrères diplômés d’un master en sciences humaines ou en lettres.
Au-delà du taux d’insertion et du type d’emploi occupés par ses employés, on constate aussi grâce aux chiffres communiqués par le Ministère que les femmes sont sous-représentées dans le secteur des Sciences, Technologies et Santé. Le secteur a encore du mal à recruter de futures diplômées avec seulement 27 % qui ont décidé de suivre une licence professionnelle dans le domaine et 19 % en DUT. En master, l’écart se réduit avec 40 % d’étudiantes dans le secteur scientifique.
Le Ministère se félicite de la qualité de ses formations et de l’adéquation de celles-ci avec le marché du travail, au vu des bons taux d’insertion et autres résultats qu’affiche chaque filière, même si au 4e trimestre 2017, le taux de chômage des 15 à 24 ans était encore de 20,7 %.
9e enquête sur l’#insertionpro des diplômés de l’#universitéRéalisée entre décembre 2017 et avril 2018, elle porte sur la situation des diplômés 2015 de DUT, licence professionnelle et master, 18 mois puis 30 mois après l’obtention du diplôme. # DataESR>> https://t.co/oal3Abj9cEpic.twitter.com/rlOffQJPlT
— Sup-Recherche-Innov (@sup_recherche) 13 décembre 2018