États-Unis : que se passe-t-il pour les étudiants étrangers ?

L’arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis chamboule les parcours académiques des étudiants étrangers, jusqu'à leur insertion sur le marché du travail.
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Donald Trump n’a pas attendu pour s’en prendre à l’enseignement supérieur. Dès les premiers jours de son second mandat à la Maison Blanche, fin janvier 2025, le président américain gelait les financements de programmes de recherche nationaux et internationaux et débutait ses offensives contre la diversité et l'inclusivité dans les campus américains.

Depuis, les plus grandes universités américaines tentent de résister aux assauts de l’administration Trump pour défendre leur liberté académique et financière - ce qui n’a pas empêché des centaines de chercheurs de quitter le pays, trouvant refuge notamment en France.

Les étudiants internationaux ne sont pas épargnés par cette ligne de conduite ultra-conservatrice, qui chamboule leur parcours académique outre-Atlantique jusqu’à leur insertion sur le marché du travail américain. Diplomeo fait le point.

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Pourquoi les étudiants étrangers sont-ils dans le viseur de Donald Donald Trump ?

À la tête de la première puissance mondiale, Donald Trump applique une politique agressive, axée notamment sur une réduction drastique des dépenses publiques, mais aussi sur une ligne anti-immigration très stricte et un fort protectionnisme.

Des idées très éloignées de ce que défendent les grandes universités américaines progressistes, comme Havard, qui est entrée en guerre ouverte contre l'administration. Pour le camp Trump, les valeurs défendues par ces institutions symbolisent le berceau du "wokisme" - courant de pensée qui dénonce les injustices et les discriminations subies par les minorités - et de la radicalité.

Dans ce contexte, les étudiants internationaux sont dans le viseur du président républicain. Il n’hésite pas à les utiliser dans sa politique de contrôle idéologique et financier étroit de l'enseignement supérieur. Les étudiants étrangers se retrouvent ainsi au cœur d’une campagne de plus en plus intense, visant à les expulser ou à les empêcher de venir étudier sur le sol américain.

Harvard, bouc émissaire du gouvernement Trump

Enquêtes fédérales, pressions financières : Harvard est particulièrement visée par l’administration Trump. Celle-ci accuse l’institution de ne pas protéger ses étudiants juifs face aux manifestations pro-palestiniennes ou encore de pratiquer la discrimination positive, pourtant interdite par la Cour Suprême. L’université tente de résister à ces assauts afin de préserver sa liberté académique. Une lutte qui lui coûte plusieurs millions de dollars.

Des conditions d’accès durcies et des visas révoqués

L’offensive du gouvernement Trump contre les étudiants internationaux prend plusieurs formes. D’une part, l’administration a intensifié ses contrôles auprès des étudiants déjà présents sur le territoire. D’autre part, elle serre la vis sur l’attribution des visas et des bourses d’études, ce qui complique l’accès aux études supérieures pour les étudiants étrangers.

L’immigration illégale, l’antisémitisme et le terrorisme comme arguments

Les autorités justifient cette offensive contre les étudiants étrangers par plusieurs politiques, alignées avec les promesses de campagne de Donald Trump :

  • Lutte contre l’immigration illégale : l’administration cherche à expulser les étudiants immigrés sans-papiers, majoritairement originaires d’Amérique du Sud.
  • Lutte contre l’antisémitisme et le terrorisme : le gouvernement américain multiplie la révocation des visas des étudiants étrangers pro palestiniens, qu’il accuse de terrorisme.
  • Protectionnisme idéologique : des milliers de visas d’étudiants chinois ont également été menacés d’être révoqués de façon agressive en raison de leur lien avec le Parti communiste chinois, relevait The Chronicle oh Higher Education en juin 2025, média spécialisé dans l'enseignement supérieur aux Etats-Unis.

Mi-août, le gouvernement américain a ainsi annoncé la révocation de plus de 6000 visas d’étudiants étrangers. Une mesure inédite, justifiée par la Maison Blanche au nom de la sécurité nationale et du respect des lois :

  • Environ 4 000 révocations concernent des infractions (agressions, délits routiers…).
  • 200 à 300 étudiants ont vu leur visa annulé pour des soupçons de « soutien au terrorisme », notamment liés à des actions pro-palestiniennes.

Les bourses internationales et les visas plus difficiles à obtenir

Parallèlement, la procédure de délivrance des visas pour les étudiants étrangers s’est durcie : les candidats doivent désormais rendre leurs comptes de réseaux sociaux publics, scrutés de près pour détecter tout contenu jugé antisémite ou hostile.

Le gouvernement s’attaque aussi à l’attribution des bourses internationales, rejetant des candidatures pour des raisons idéologiques. En juin 2025, le Département d’Etat américain a ainsi exercé son véto pour plusieurs candidatures à la bourse Fullbright pour des raisons idéologiques, rejetant souvent les bourses financées en partie ou en grande partie par des pays étrangers, et non les Etats-Unis. Une façon de signifier aux autres pays participant à cette aide qu’ils n’ont pas la main sur l’utilisation de leurs propres fonds, souligne encore le Chronicle of Higher Education.

Des décrets radicaux pour mettre les universités au pas

Début août, la Maison Blanche a signé deux décrets qui renforcent leur contrôle sur les universités :

  • Un qui oblige les universités à fournir des données supplémentaires sur leurs candidats, notamment sur la “race et le sexe des étudiants admis et de ceux qui ont choisi de s’inscrire”.
  • Un qui exige que les décisions sur les financements fédéraux soient soumises à des personnes nommées par le président.

Une insertion sur le marché du travail de plus en plus difficile

Alors que Donald Trump avait annoncé, durant sa campagne présidentielle, d’accorder “automatiquement” à tout étudiant étranger diplômé aux Etats-Unis un titre de résidence permanente (la fameuse green card), la réalité est toute autre.

Dans un contexte de chômage au plus haut depuis 4 ans chez les jeunes (5,8% des diplômés de 22 à 27 ans sont sans emploi), la situation pour les diplômés internationaux est de plus en plus compliquée. Ils peuvent en effet travailler dans le pays pour une durée de 1 à 3 ans, grâce au visa H-1B, selon leur secteur d’activité, à condition d’être parrainés par une entreprise. Une procédure coûteuse pour les employeurs, qui rend l’avenir de cette population sur le sol américain d’autant plus, comme le rapporte Courrier International.

Les étudiants étrangers aux Etats-Unis en chiffres

  • 1,1 million d’étudiants étrangers inscrits dans les universités américaines en 2024
  • 378 000 emplois créés (2023-2024)
  • Les étudiants internationaux diplômés de Harvard ont généré 383,6 millions de dollars et près de 4 000 emplois sur la même période.
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