Entretien : 8 questions que ton employeur ne peut pas te poser

Étudiant ou jeune diplômé, tu découvres enfin le monde du travail et avec lui, tout le process de recrutement. CV, lettre de motivation, entretiens, études de cas… Tu ne le sais peut-être pas, mais si tu as certaines obligations, l’employeur en a aussi ! Diplomeo revient sur les phrases qu’il n’a pas le droit de prononcer et les réponses que tu peux apporter.
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L’entretien est un exercice particulier. Il faut donner le meilleur de toi-même pour démontrer que tu as les capacités d’endosser le rôle que tu convoites tant. Il faut convaincre l’entreprise que tu es le meilleur candidat pour le poste qui est ouvert. Pourtant, dans certains cas, quelques questions ou phrases peuvent déstabiliser.

Apprendre à identifier ces comportements est important. Cela te permet de savoir comment y répondre, mais aussi d’éviter potentiellement d’intégrer une entreprise où l’environnement est toxique. S’il peut être tentant de répondre à ces questions illégales pour mettre toutes les chances de ton côté, il faut garder en tête qu’elles sont généralement le témoin d’un état d’esprit global que tu retrouveras une fois en poste. Ces red flags sont des alertes qui te permettront de déployer ton énergie vers d’autres sociétés plus saines.

Quelles sont les questions que ton recruteur n’a pas le droit de poser ? Comment y répondre efficacement pour ne pas avoir à donner d’informations trop personnelles ? Diplomeo éclaire ta lanterne !

1. Êtes-vous célibataire ?

Cette question prend parfois la forme de « quelle est votre situation familiale ? ». Quelle que soit l’interrogation du recruteur, tu n’as pas à y répondre. Il s’agit d’une question discriminatoire qu’il est interdit de poser en entretien. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une phrase qui émane d’un homme pour une candidate de sexe féminin. Notre conseil ? Fuir ! Tu dois garder en tête que si l’entretien ne se passe pas comme prévu, tu as la possibilité d’y mettre un terme quand tu le souhaites.

À savoir ! 💡

Ton employeur ne peut pas poser n’importe quelle question durant l’entretien. L’article L1221-6 du Code du Travail est très clair. Il dispose que « les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles.

Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé ou avec l'évaluation des aptitudes professionnelles. »

Ton employeur n’a pas à connaître ton statut marital, ta situation familiale ou celle de tes parents. Quelques informations personnelles sur ta situation peuvent éventuellement faire l’objet d’une enquête de moralité dans des secteurs très précis, comme le nucléaire ou la Défense, par exemple. Toutefois, ces dispositions restent encadrées de manière stricte.

Alors que répondre à cette question ? Tu peux indiquer que tu es « engagé dans une relation saine à ton travail » ou « mon seul engagement reste celui de vous prouver que je suis le candidat idéal pour ce poste ».

2. Avez-vous des enfants ?

Cette phrase peut aussi être posée sous cette forme : « Comptez-vous avoir des enfants ? ». Là encore, il s’agit d’une question principalement posée aux femmes. Dans son esprit, le recruteur veut savoir si tu vas rester pleinement disponible pour son entreprise. Mais ce n’est pas une obligation légale. Tu as le droit d’avoir une vie en dehors de ton emploi.

Bien sûr, cette question est aussi un signe d’une entreprise où l’ambiance n’est pas forcément propice à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Quand on n’a pas ou peu d’expérience pro, il est difficile d’identifier ces signaux faibles. Il est important de garder en tête que, si tu recherches une entreprise où tu peux avoir une vie épanouie hors des murs de la société, il est important d’éviter les employeurs qui posent ce genre de questions.

Que répondre à cette phrase ? Tu peux évoquer que ton « plus gros projet est celui d’exceller dans ce poste » ou que « tu as prévu de rester un élément motivé ». Tu peux également indiquer, avec une petite touche d’humour, avoir « materné un important projet durant tes six mois de stage ».

3. Où habitez-vous ?

Cette question n’est pas interdite en soi. Ce qui l’est, c’est ce que fait le recruteur de cette information. Il est illégal de pratiquer ce qu’on appelle la discrimination géographique. Un employeur ne peut te refuser un poste ou même rejeter ta candidature parce que tu vis trop loin de l’entreprise. Bien sûr, cela reste assez difficile à prouver. Il n’est d’ailleurs pas obligatoire de fournir l’information sur ton CV !

Quels sont les motifs de discrimination interdits par la loi ? ⛔️

L’article L1132-1, complété par la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008, dresse la liste des éléments qui constituent un caractère discriminatoire en entretien : « le fondement de son origine, de son sexe, de sa situation de famille, de sa grossesse, de son apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur, de son patronyme, de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire, de son état de santé, de sa perte d'autonomie, de son handicap, de ses caractéristiques génétiques, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales, de sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».

Que répondre à cette question ? Tu peux indiquer : « effectuer ce trajet entre le domicile et l’entreprise ne me dérange absolument pas ». Tu peux aussi évoquer que tu es « pleinement engagé à l’idée de performer sur ce poste ».

4. Quelle est votre orientation sexuelle ?

Là encore, une seule solution : fuir ! Un employeur n’a pas à te demander ça. Cela peut constituer une discrimination. Tu l’as compris, un employeur ne peut pas baser sa décision sur ton orientation sexuelle ou ton genre. En posant clairement la question, il exprime sa volonté d’intégrer cet élément dans son processus de choix du meilleur candidat.

Que répondre à cette question ? Tu peux évoquer que tu es « orienté résultat » ou « tourné vers la réussite des objectifs ». Sinon, en cas de stage ou d’alternance, tu peux aussi dénoncer cette entreprise à ton école pour qu’elle ne la recommande plus à ses étudiants.

5. Quelles sont vos opinions politiques ?

Tu peux aussi avoir droit au « êtes-vous de droite ou de gauche ? » ou au « êtes-vous syndiqué ? ». Tu deviens expert et commences à comprendre que ton inclinaison politique n’a pas sa place dans le monde de l’entreprise. Une fois en poste, tu n’as pas à parler de ce sujet avec tes collègues ou ton manager. Il est donc encore plus délicat d’évoquer le sujet en entretien. C’est aussi le cas pour le fait d’être syndiqué, un élément sur lequel ton employeur ou recruteur n’a pas le droit de te sanctionner.

Que tu sois centriste, de droite ou de gauche, tu as toute ta place en entreprise. En revanche, si ton engagement politique peut porter préjudice à l’image d’une organisation ou à son bon fonctionnement, à cause de ta visibilité sur le plan perso, comme pro, il se peut qu’elle décide de se séparer de toi. Cela a pu être le cas avec des collaborateurs identifiés comme étant membres de groupuscules d’extrême droite, par exemple.

Tu bénéficies tout de même d’une liberté d’expression sur le sujet de la politique ou de la religion. Attention : le prosélytisme est interdit ! Si tu peux en parler librement, tu n’as pas à tenter de convaincre les autres que tes opinions sont les meilleures ou de les imposer aux autres.

Que répondre à ce sujet ? Tu peux indiquer que tu ne souhaites pas en parler ou opter pour les mêmes réponses que pour l’orientation sexuelle. Ainsi, n’hésite pas à dire que tu es « orienté résultat ».

6. De quelle origine êtes-vous ?

Si tu peux évoquer librement ce sujet, de toi-même, pour parler de ton parcours, le recruteur n’a, en revanche, pas le droit de t’interroger sur le sujet. Attention tout de même : si tu te risques à répondre à cette question, certains employeurs ne sont pas aussi ouverts d’esprit qu’ils ne le laissent penser.

Là encore, que ce soit dans le dossier candidature, comme durant l’entretien, une entreprise n’a pas à faire de différence parce que tu n’es pas originaire de France ou même d’une certaine région de l’Hexagone.

Il en est de même pour la maîtrise d’une langue étrangère. Si ton poste nécessite d’échanger en permanence avec des clients étrangers, un certain niveau d’anglais peut être requis. Il n’y a aucun problème dans le fait de ne pas savoir parler allemand, italien ou la langue de Shakespeare si cet élément n’est pas central dans ton job ou ton stage.

Que répondre à cette question ? Tu peux évoquer ton avenir, plus que ton passé. Opte pour « mon passé est passé, mais mon avenir est pleinement tourné vers la réussite de mon stage au sein de votre entreprise ».

7. Avez-vous un casier judiciaire vierge ?

Cette question est plus complexe, car certains emplois nécessitent d’avoir un casier judiciaire totalement vierge. Si tu travailles dans la sécurité ou dans des fonctions en lien avec les enfants (professeur, animateur périscolaire), alors ton futur employeur peut s’assurer que tu n’as eu aucun démêlé avec la justice. Dans d’autres cas, tu n’as pas à répondre à cette question.

Que répondre à cette phrase ? Tu peux bien sûr refuser de répondre. Sinon, n’hésite pas à tourner autour de la question avec une déclaration de type : « je suis convaincu que mes compétences et mon expérience professionnelle font de moi un atout pour ce poste, et je suis pleinement engagé à respecter les exigences légales et éthiques de l'entreprise. »

8. Êtes-vous en bonne santé ?

Un recruteur a le droit de te demander comme tu vas en début d’entretien. En revanche, il ne peut pas aller dans le détail sur le sujet. Bien sûr, des métiers comme pompier ou policier nécessitent une excellente forme physique qui est évaluée à travers des tests spécifiques. Dans d’autres cas, ton employeur n’a pas à savoir si tu es porteur d’un handicap ou si tu as une maladie spécifique, car il s’agit d’un motif discriminatoire potentiel.

Que faire si je suis reconnu comme travailleur handicapé ? 🤔

Si tu as la RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), tu peux l’évoquer après la signature de ton contrat, mais tu n’es pas obligé de le dire en entretien, sauf si cela a une incidence potentielle sur l’emploi. Par exemple, si tu es allergique à un produit que tu dois manipuler.

À noter : les entreprises de plus de 20 salariés ont obligation de recruter des travailleurs en situation de handicap. Ils doivent même représenter au minimum 6% des effectifs globaux.

Si ton futur employeur te pose cette question, tu peux répondre en disant que ton « esprit est pleinement dévoué à ta mission au sein de l’entreprise ». Une petite pirouette qui permet de passer à autre chose rapidement, tout en rappelant ta motivation.

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