Ce jeudi 9 octobre, emlyon business school a dévoilé ses chantiers prioritaires à l’horizon 2030. La priorité ? Faire des étudiants de l’école, des dirigeants qui sont « en résonance avec le monde » et « accroître leur capacité à agir », pour reprendre les mots d’Isabelle Huault, la directrice générale de l’école. Au programme : maintien des engagements sur les questions environnementales, renforcement de l’expérience étudiante, hybridation des compétences et ouverture plus poussée à l’international.
Tech & santé : une stratégie de doubles diplômes et de partenariats ambitieux
Pour les années à venir, l’école lyonnaise mise sur l’hybridation des compétences, en alliant plusieurs domaines au sein de ses programmes. Les disciplines en ligne de mire sont le management — bien sûr — mais aussi les sciences de l’ingénieur, l’IA, la data, le sport et la santé.
Exemple : À la rentrée 2026, un nouveau double diplôme avec l’INSA sera proposé aux élèves de PGE (Programme grande école). « Dix étudiants du programme ingénieur de l’INSA pourront se former de manière hybride au management et aux sciences de l’ingénieur », explique Isabelle Huault, la directrice générale de l’école.
emlyon business school a déjà lancé son Healthcare Innovation Technology and Society Institute qui regroupe tous ses programmes de formation, ses chercheurs ainsi que ses partenariats socio-économiques dans le domaine de la santé et du management. Des formations comme le programme Biopharma ou le master spécialisé en Healthcare Innovation & Data Science témoignent de cette volonté de croiser savoirs scientifiques et compétences business.
Dans un contexte « qui est aujourd’hui celui de l’incertitude et des risques géopolitiques, politiques, sociaux, économiques et climatiques », l’école signe aussi des partenariats avec des écoles militaires : L’École de l’air et de l’espace, Saint-Cyr et l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire. À venir également : un partenariat avec une école spécialisée dans la formation aux métiers de l’humanitaire, Bioforce, avec United Nations System Staff College, institut de formation des Nations Unies, et un nouveau master spécialisé en Corporate risk and strategic intelligence qui ouvrira à la rentrée 2026.
L’école annonce aussi la création d’une Tech School pour répondre à la pénurie de compétences numériques. « On sait que les besoins sont importants et que les écoles d’ingénieurs ne parviennent pas complètement à pourvoir les besoins en formation », partage Isabelle Huault. Dès mars 2026, trois formations seront adressées aux profils bac pro et bac +2, autour de l’IA, de l’activité de technicien augmenté et de chargé de clientèle omnicanal. En 2027, la Tech School ouvrira des programmes de master toujours axés IA, mais également data, cybersécurité, blockchain, quantique et robotique.
La volonté d’une expérience étudiante « premium » et toujours plus inclusive
La directrice générale de l’école tient à le rappeler : emlyon a un « leitmotiv », à savoir : « offrir une expérience étudiante premium. » Pour ce faire, l’établissement mise déjà sur une vie associative riche, un accompagnement personnalisé et une dynamisation de la vie de campus. « Près de 600 événements ont été organisés l’an dernier sur le nouveau campus de Lyon », quantifie Isabelle Huault.
emlyon compte également faire plus en matière d’inclusion et de soutien aux étudiants les plus précaires. Une politique de modération des frais de scolarité a été initiée depuis 2022 dans le PGE, depuis 2024 dans le programme bachelor et depuis cette année dans les programmes de masters. « On a une modulation des droits de scolarité qui va jusqu’à la gratuité dans le PGE pour les boursiers du Crous échelon 7 », indique Isabelle Huault.
emlyon entend aussi attirer plus de profils issus des CPGE scientifiques dans son PGE.
La directrice générale de l’établissement annonce également la création d’un Centre Solidarité et Inclusion, « pour accueillir les talents dans leur diversité », structuré autour de quatre axes : l’égalité des chances, l’accompagnement et le mentorat, la santé et le bien-être avec un focus sur la santé mentale, et enfin, le handicap et l’accessibilité. Le centre coordonnera aussi les luttes contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles.
L’école prévoit également de mettre en place un Student Advisory Board composé de 8 étudiants. Ce conseil aura un rôle consultatif auprès du Comex, du comité de mission et du conseil de surveillance sur des sujets stratégiques : international, mission, communication, pédagogie, etc.
Pour le PGE, il faut compter 20 000 € par an sur trois ans. L’école défend des montants « alignés sur les prix du marché. »
Les boursiers des échelons les plus élevés peuvent obtenir jusqu’à 80 % de réduction, voire la gratuité pour certains bachelors.
Les étudiants en masters peuvent compter sur des réductions partielles (jusqu’à 50 %).
L’école compte 22 % d’étudiants boursiers en moyenne et 25 % environ sur le PGE.
Objectif : 50 % d’étudiants internationaux d’ici 2030
Aujourd’hui, au sein d’emlyon business school, un tiers des étudiants vient de l’étranger. L’école vise 50 % d’ici 2030. Pour cela, elle compte intensifier ses partenariats dans plusieurs zones stratégiques et dans lesquelles elle n’est pas encore très présente : l’Afrique, l’Asie (notamment l’Indonésie et le Vietnam), le Canada et l’Amérique latine. Pour rappel, l’école compte pour l’heure deux campus internationaux, en Inde et en Chine.
Elle développe aussi une présence accrue à Londres via la London Interdisciplinary School et envisage de créer une entité « emlyon UK » dans les prochaines années. Ce déploiement s’accompagne d’une diversification des programmes en double diplôme, par exemple avec King’s College en droit et management.
Enfin, emlyon a aussi à cœur de renforcer sa présence à Paris, avec une extension de 1 500 m² dans la capitale d’ici 2030. L’école possède déjà un campus parisien et hésite à l’aménager avec des étages supplémentaires ou via un agrandissement externe, avec une préférence pour la première. L’objectif : accueillir 2 500 étudiants à Paris.