Université Gustave Eiffel : l’attractivité face au défi des incertitudes budgétaires

À l’occasion d’une conférence de rentrée, l’Université Gustave Eiffel a dressé un large panorama des défis et transformations à venir. Entre contraintes budgétaires, attractivité des formations et projets européens, la faculté veut garder le cap.
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Pour sa sixième rentrée, l’Université Gustave Eiffel s’ancre dans la durée dans le paysage de l’enseignement supérieur français. Établissement pluridisciplinaire public, elle accueille 17 000 étudiants et mobilise plus de 1 100 enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs.

L’université de l’Est parisien conjugue formation, recherche et ouverture sur la société, avec une attention particulière portée à l’innovation et à l’appui des collectivités locales. Mais si la faculté affiche une attractivité grandissante, ses ambitions se heurtent à une fragilité budgétaire persistante.

Déficit budgétaire : « l’ambiance n’est pas à la fête »

Depuis deux ans, les universités françaises évoluent dans le rouge. L’Université Gustave Eiffel ne fait pas exception : son déficit s’élevait à 12,8 millions d’euros en 2024. « Les indicateurs de soutenabilité restent, mais l’ambiance n’est pas à la fête », résume son directeur, Gilles Roussel.

Malgré une réduction des coûts, notamment par la baisse des dotations de composantes, la tendance ne s’inverse pas. Le bilan de l’année 2025 s’annonce déjà fébrile, 2026 ne laisse pas entrevoir d’amélioration. « Il va falloir mener des dotations avec des contraintes fortes », prévient Corinne Blanquart, première vice-présidente de l’établissement, qui évoque des marges de manœuvre toujours plus étroites.

L’université repose sur deux grandes sources de financement : le programme du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche « où il y a une visibilité », et le programme 150 du ministère chargé de la Transition écologique, «où l’incertitude est encore plus forte». Si la recherche demeure préservée, le compte de financement devrait lui aussi apparaître en déficit, ce qui complique les projections et fragilise la visibilité de la faculté.

Forte attractivité des masters

Malgré ces incertitudes financières, l’université continue d’attirer les étudiants. « On observe que les étudiants font des choix plus réfléchis, surtout en master. Cela se traduit par une attractivité renforcée », souligne Corinne Blanquart. Les formations via la plateforme Mon Master gagnent donc en visibilité. En revanche, l’attractivité est un peu moins marquée du côté du bachelor universitaire de technologie (BUT), où les effectifs se stabilisent.

En premier cycle, certaines disciplines continuent de tirer leur épingle du jeu. Les licences STAPS, mathématiques-informatique et économie-gestion figurent parmi les cursus les plus plébiscités (comme partout dans l’Hexagone). D’autres, comme la physique-chimie ou la licence pro métiers du BTP : génie civil, enregistrent une nette remontée depuis 3 ans.

Les licences dites des “sciences dures” retrouvent de l’élan. À l’inverse, des formations plus spécialisées attirent un public restreint, mais elles gardent un rôle stratégique. « Ces parcours pointus, souvent liés à la recherche fondamentale, répondent à des besoins précis, même s’ils ne visent pas le grand public », affirme la vice-présidente.

Dans le sillage de la réforme des enseignants, l’université Gustave Eiffel ouvre dès cette rentrée une licence professionnelle professeur des écoles, avec 40 places en L1.

Alternance : 1 étudiant sur 5 est apprenti 

L’apprentissage reste une priorité pour l’Université Gustave Eiffel, qui se positionne comme l’un des établissements publics qui accueillent le plus ces profils. En effet, 25% des étudiants inscrits sont en alternance. « Depuis plus de quinze ans, nous développons l’apprentissage dans de nombreuses formations, favorisant à la fois une pédagogie basée sur l’alternance et l’insertion professionnelle des étudiants », précise la direction.

Les indicateurs sont rassurants pour 2025-2026 : le nombre d’apprentis reste stable et les projections ne laissent pas entrevoir de baisse. Reste que le financement des apprentis, notamment en raison de la diminution des niveaux de prise en charge (NPEC), suscite des inquiétudes. « Nous ne savons pas encore si les mêmes types d’entreprises continueront à s’engager, ni si cette dynamique se maintiendra dans le temps », souligne la direction.

Les initiatives et engagements pour la vie étudiante 

Autre point important pour l’université Gustave Eiffel : la vie étudiante et de campus. Celle-ci s’appuie sur des dispositifs uniques, comme le Parlement étudiant. Cette instance, imaginée par et pour les étudiants, est composée uniquement de membres élus au sein des composantes et du monde associatif. Sa mission : contribuer au bien-être des étudiants, dans leur formation comme dans leur quotidien, en soutenant des projets allant de l’organisation d’événements culturels à l’aménagement des lieux de vie.

Selon Gilles Roussel, en moyenne, une vingtaine d’étudiants assistent régulièrement aux réunions, sur 100 membres élus au Parlement étudiant. « Réussir à mobiliser 25 étudiants de manière constante sur des sujets comme la bibliothèque universitaire ou les conditions d’étude, je considère que c’est déjà une réussite », affirme le président.

Parallèlement, l’université s’attache à améliorer concrètement le quotidien de tous les étudiants.« Nous avons des enjeux très concrets, comme la rénovation des espaces étudiants, la restauration universitaire ou l’aménagement du temps d’étude », explique Gilles Roussel. Ces sujets, parfois complexes pour une université relativement récente et encore en développement, font l’objet d’une réflexion continue. « L’idée est d’améliorer chaque jour le cadre de vie et de travail des étudiants, dans une optique d’amélioration continue », affirme la direction.

L’université se montre claire sur un point : elle ne souhaite pas augmenter les droits d’inscription. « On est attachés à la formation pour tous », rappelle Corinne Blanquart.

Transition écologique : l’université mise sur la mobilité durable 

L’Université Gustave Eiffel place la transition écologique au cœur de sa stratégie, en articulant ses différents schémas directeurs. « L’idée était de ne pas traiter ces sujets de manière séparée, mais de les penser ensemble dans une logique cohérente », explique Gilles Roussel. Dans le domaine des mobilités et de la recherche, le programme MOBIDEC (Digitalisation et Décarbonation des Mobilités) reste un axe majeur. D’une durée de huit ans, il vise à fédérer l’ensemble des parties prenantes autour de la décarbonation des transports : communautés scientifiques, acteurs publics, aménageurs du territoire, opérateurs de transport et industriels.

« Ce programme nous permet de tester des solutions innovantes, comme la simulation numérique ou la décarbonation des mobilités lourdes, notamment sur le rail », explique la direction. Une journée MOBIDEC est prévue le 15 octobre prochain pour présenter ces initiatives et rassembler chercheurs, partenaires industriels et acteurs institutionnels, offrant un point d’étape sur les actions engagées dans le cadre du plan France 2030.

 

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