« Ce qui a poussé la création d'écoles de commerce, c'était la volonté d'accompagner les évolutions : révolution industrielle, révolution sociétale… », indique Alice Guilhon, directrice de SKEMA, pour justifier le besoin de transformer la raison d'être de l'école. « Nous devons révéler les talents de nos parties prenantes », poursuit-elle, expliquant que ce plan "UNVEIL30" a pour volonté de former des étudiants en prenant en compte leurs sensibilités écologiques et sociétales.
Ce projet ne se base pas uniquement sur la prise en compte de ces enjeux, puisque la technologie est également au cœur des nouveautés qui attendent les étudiants, à commencer par l'intelligence artificielle. L'IA est à l'origine d'un centre d'innovation créé par l'école dès 2020. Mais ce n'est pas la seule annonce de l'institution. Panorama des nouveautés.
Il y a 15 ans, SKEMA naissait de la fusion de deux écoles de commerce situées à Lille et à Nice. En quelques années, la business school est passée d'un positionnement local à un établissement international qui possède 10 campus dans 7 pays, dont les Émirats arabes unis, la Chine ou les États-Unis.
Un focus sur les passions, les valeurs et les dons des étudiants
Avec cette nouvelle feuille de route, SKEMA souhaite accompagner les étudiants - et les collaborateurs de l'école - afin de les aider à se révéler et à s'engager. Premier projet stratégique : SEEK. Ici, la business school veut aider chaque étudiant à « trouver sa meilleure place », notamment avec l'intelligence artificielle.
Cela passe par la création d'une doctrine pour guider les enseignements et la recherche autour d'une IA responsable et éthique. Elle contiendra plusieurs commandements dont le plus important est « nos professeurs ne seront pas remplacés par l'intelligence artificielle », affirme Alice Guilhon.
Côté étudiants, SKEMA va travailler sur la création de CV augmentés pour renforcer leur employabilité. Sur ce sujet, l'école va également déployer une solution de mise en relation avec les organisations. Mais ce n'est pas tout ! « Aujourd'hui, on va travailler sur leurs passions, sur leurs dons », indique la directrice de la business school.
Deuxième projet : COMMIT. Avec son think tank Youth Talks, SKEMA a réalisé que les étudiants souhaitent parler ensemble, mais manquent d'opportunités de le faire. Avec "Move For Good", l'école entend pousser ses élèves à favoriser les mobilités engagées. Sur le sujet de l'engagement, la business school va également accompagner 150 startups grâce à son programme : "AI for Accelerating Impact".
Plus largement, SKEMA va créer un observatoire mondial de l'impact qui vise à nourrir « les politiques publiques, le gouvernement et les partenaires », précise Alice Guilhon. Elle entend également fédérer les entreprises avec des "business hubs" qui accueilleront de très grandes entreprises internationales ou locales, sur tous ses campus : du Brésil à la Chine, en passant par la France, bien sûr. L'idée : aider les petites ou grandes organisations à co-créer avec les étudiants internationaux.
Repenser l'expérience étudiante en France comme à l'étranger
« Nous voulons créer un lieu inspirant pour les étudiants et les entreprises », concède la directrice de l'établissement. Afin de décrocher un label "Great Place to Work" (and Study), SKEMA souhaite investir 150 millions d'euros dans ses campus historiques pour créer « des espaces où toutes nos parties prenantes se sentent bien, afin de devenir un lieu de création pour tous », confirme Alice Guilhon.
Une plateforme mondiale à 30 millions d'euros va également voir le jour pour aider les étudiants à créer une expérience sur mesure. Les élèves de la business schools pourront y dénicher le service dont ils ont besoin dans l'école, à partir de leur tablette et leur téléphone, retrouver leur CV augmenté, consulter les parcours possibles et ainsi s'inspirer pour construire leur propre diplôme.
En matière d'expérience, SKEMA annonce la création de deux nouveaux campus d'ici 2030. Le premier sera basé en Inde, le second en Australie. Cela s'accompagnera de la création d'une SPS (School of Professional Studies). Elle vise à répondre aux besoins des entreprises en proposant des formations courtes et extrêmement professionnalisantes. Parmi les pistes évoquées, on retrouve : l'AgroTech, l'IA et la santé, le commerce et la négociation ou l'industrie du luxe. D'ici 5 ans, elle devrait accueillir 2 500 étudiants.
Avec cette feuille de route, Alice Guilhon affirme que SKEMA pourra aider chaque étudiant à « vivre ses rêves, à rêver sa vie et se donner les moyens de réaliser ses rêves ». Un projet plus qu'ambitieux.
En 15 ans, la business school a beaucoup grandi, grâce à son statut associatif et malgré l'absence de financements publics :
• Classement SIGEM : de la 13e place en 2010 à la 6e place aujourd'hui
• Budget : de 55 millions d'euros en 2010 à 180 millions d'euros en 2025
• Communauté de diplômés : de 20 000 en 2010 à 63 000 en 2025
