Ouverture d’esprit, capacité à raisonner et s’adapter. Telles sont les qualités nécessaires au métier d’ingénieur aujourd’hui. Et à l’Efrei, on l’a bien compris. L’école d’ingénieurs de la région parisienne invite ses apprenants, tout au long de leurs études supérieures, à réaliser des projets étudiants innovants.
Des travaux qui s’appuient sur des objectifs clairs : mettre les jeunes en situation concrète, à laquelle ils pourraient être confrontés dans le monde du travail. Il s’agit pour eux de mobiliser un bagage de connaissances et de compétences qui leur serviront au cours de leur vie professionnelle.
Réseaux, Systèmes embarqués, data… des projets étudiants liés à des disciplines transverses
À l’Efrei, les enseignements s’articulent autour de toutes les notions propres à l’informatique et au numérique : systèmes embarqués, intelligence artificielle, systèmes et réseaux, cybersécurité, développement web, data, etc. Des disciplines que l’on retrouve dans les programmes et spécialités des masters de l’école.
Ainsi, les étudiants sont libres de choisir un projet dans lequel ils s’investissent pendant plusieurs mois, en lien avec ce qu’ils étudient en classe, ou non. « Ces projets sont généralement transverses avec des thématiques assez larges », précise Élisabeth Colin, enseignante-chercheuse en Systèmes embarqués intelligents de l’Efrei. « Nous sommes plusieurs professeurs à encadrer ces travaux, on va les guider afin qu’ils puissent dégager une problématique et commencer à travailler dessus », ajoute-t-elle.
Cette dernière, qui exerce au sein du laboratoire de l’école, l’Efrei Research Lab, supervise plusieurs projets, dont celui de Florent Cotton, étudiant en M2 en Systèmes robotiques et drones (SRD) et actuellement en stage au labo de l’établissement. « Les missions de mon stage sont liées à mon projet étudiant, je travaille exclusivement dessus », explique-t-il.
L’étudiant s’occupe du projet Skate et Roller, un dispositif constitué de balises Bluetooth sur les équipements des athlètes. Le concept ? Effectuer des tests de positionnement sur les rollers et les skates et récupérer ces données afin qu’ils puissent s’entraîner et éviter de se blesser.
Un projet en partenariat avec la Fédération française du roller et skate, dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024. « Si on avance assez rapidement, mon projet sera utilisé pendant la compétition. La finalité est que l’outil serve à tous les athlètes pour s’entraîner, le jour J, dans un sport en lien avec la fédération », affirme-t-il.
Des partenariats de qualité et un fort soutien pédagogique
Tandis que Florent collabore avec une association sportive dans le cadre des futurs JO qui se préparent dans la capitale, d’autres disposent aussi de partenariats de qualité. Nathan Massicot est étudiant en deuxième année de prépa intégrée en biologie numérique. Il peut compter sur le Centre national d’études spatiales (CNES) pour son projet Emisi, une étude du microbiote intestinal en apesanteur.
« Ce sont des bactéries qui sont dans l’intestin et le but est de savoir s’il y a un impact de l’apesanteur, car le microbiote intestinal influe sur la santé et l’humeur des astronautes », explique l’étudiant. « On va cultiver les bactéries les plus représentatives et définir leurs évolutions. Si des astronautes peuvent voler dans un espace restreint pendant plusieurs mois et qu’ils ne sont pas en bonne santé mentale, c’est problématique », poursuit-il.
Nathan bénéficie de l’aide du CNES pour les financements de son projet ainsi que de l’appui du directeur et de l’administration de l’établissement. « On sent un engouement, une envie d’aider et cela nous met à l’aise ».
Les astronautes ne sont pas les seuls à s’envoler dans les airs et à profiter des innovations de l’Efrei. Les projets étudiants peuvent aussi se détacher du cursus scolaire. C’est le cas de Nicolas Chalant, en M1 Software Engineering, qui s’occupe du projet FlyForEveryone, en parallèle de ses cours. Cela consiste à piloter un drone FPV pour des patients d’hôpitaux et de résidents en EHPAD. « Ces drones contiennent une caméra à l’avant, qui permet de retransmettre la vidéo directement dans un masque et nous on les pilote avec les masques sur les yeux et c’est comme si on était dans le drone. On peut aller jusqu’à 150 km/h, faire des acrobaties, etc », relate-t-il.
L’étudiant, président d’Efrei Falcon, l’association de modélisme et de pilotage de drones de l’école, a pu compter sur le soutien de l’hôpital Paul Brousse pour proposer une journée dédiée à ce projet. « On a envie de créer une relation entre les étudiants de l’asso et des établissements de santé », indique-t-il. « C’est un projet que l’on veut mener sur le long terme, en accompagnant les patients pour leur faire découvrir de nouvelles sensations, c’est vraiment quelque chose qui sort de l’ordinaire et le but de les sortir d’un quotidien parfois difficile ».
Le travail en équipe, un levier considérable dans la réalisation des projets
On dit souvent que l’union fait la force. Pour son projet de drone, Nicolas Chalant a bénéficié de premiers retours satisfaisants de la part des patients. « Cela nous a confortés dans l’idée de continuer notre projet, et c’est l’avantage de celui-ci : travailler en équipe et se débrouiller pour le mener à bien », se réjouit-il. Pour FlyForEveryone, ils sont trois à l’origine du projet. Puis, au fur et à mesure, de nouvelles personnes se sont greffées au projet, pour les aider à perpétuer l’expérimentation. « C’est vraiment quelque chose qui part de zéro et ça prend du temps, de l’énergie. C’est comme si on avait créé une petite entreprise », constate Nicolas.
De son côté, Nathan Massicot a tout de suite défini les rôles pour son projet scientifique de microbiote intestinal. « On a trois personnes qui s’occupent du protocole expérimental, une personne qui s’occupe de la 3D et moi je m’occupe de la communication, du site internet et des réseaux sociaux », révèle-t-il. « C’est le minimum, car on a une charge de travail qui est assez importante ».
C’est aussi l’intérêt de ces travaux étudiants : apprendre à travailler en groupe. Les responsables pédagogiques en sont bien conscients. « On veut qu’ils apprennent à gérer cette dimension humaine, car ils n’ont pas les mêmes façons de travailler », affirme Élisabeth Colin. « C’est difficile de réaliser un projet quand on est nombreux, car il y en a toujours un ou deux qui sont moins motivés que les autres ».
Si le projet étudiant inclut parfois des notions de cours et un travail de groupe important en M1, l’objectif n’est pas le même en M2. « Ils vont se retrouver sur le marché de l’emploi bientôt, donc on va les mettre dans de réelles conditions avec des sujets proposés par les entreprises, comme pour Florent Cotton et son projet roller et skate », précise l’enseignante-chercheuse.
Les travaux constituent ainsi un atout pour l’insertion professionnelle. « Le recruteur va pouvoir se rendre compte de jusqu’où les étudiants sont allés, à quel point ils maîtrisent leurs sujets et c’est très rassurant », juge Élisabeth Colin.
Des éléments qui motivent aussi les étudiants pour la suite de leur parcours. « J’aimerais bien exercer dans la vente de matériel bio-numérique, car j’aime le contact des nouvelles technologies. C’est sûr qu’avec notre projet, sur le CV, ça représente une réelle plus-value », renchérit Nathan. « Au-delà de la technique et des efforts humains, cela aide à devenir plus persévérant, chercher des solutions, réfléchir par nous-mêmes. Ce sont des valeurs qui seront utiles dans le monde professionnel », conclut Nicolas.