Lutter contre le chômage et le décrochage scolaire chez les jeunes. C’est la mission principale du Réseau E2C France, créé en 2004. Regroupant 146 sites-écoles sur l’ensemble du territoire national, le Réseau E2C France ne cesse de se développer. Depuis sa création, près de 130 000 jeunes sont passés par une E2C.
Mais finalement, qu’est-ce que l’E2C ? À quoi servent ces écoles et à qui sont-elles dédiées ? Diplomeo t’explique tout !
L’E2C : qu’est-ce que c’est ?
« Les E2C sont un moyen pour les jeunes de se positionner dans le monde à la fois social, citoyen et professionnel. » Selon Alexandre Schajer, Président du Réseau E2C France, les Écoles de la 2e Chance sont essentielles pour un jeune désemparé face à un monde professionnel en constante évolution. Pour quel métier suis-je fait ? Quelles sont mes compétences ? Vers quelle formation me tourner ? C’est pour répondre à ces questions qu’ont été créées les E2C.
En effet, l’E2C est un dispositif de formation et d’accompagnement individualisé gratuit et rémunéré pour les jeunes sans diplôme ou titulaires d’un BEP, CAP ou baccalauréat (ou équivalent), qui souhaitent construire leur projet professionnel, mais qui éprouvent des difficultés pour le réaliser.
Un parcours de formation sur mesure
Le parcours au sein des E2C est très variable. Un jeune en situation de décrochage peut aussi bien y rester 4 mois, que 18 mois, s’il en éprouve le besoin. En moyenne, le jeune y reste 6 à 7 mois, en fonction de son évolution et de sa capacité à trouver ce qui lui correspond. « Ce qui nous intéresse, c’est qu’il sorte sur une situation positive, à savoir vers une formation qualifiante ou diplômante, un contrat en alternance ou directement vers l’emploi », explique Alexandre Schajer. Dans tous les cas, il existe un suivi de parcours pendant un an après la sortie du dispositif.
5 temps forts composent le parcours en E2C :
- Évaluation et plan de formation avec une période d’intégration progressive
- Découverte de métiers, stages en entreprises et consolidation des savoirs de base
- Confirmation du projet professionnel avec l’acquisition de gestes professionnels
- Préparation à l’emploi et à la formation
- Suivi et accompagnement jusqu’à un an après la sortie de l’E2C
©Chiffres 2021 — Réseau E2C France
Quant au contenu du parcours de formation, celui-ci reste global et repose sur l’acquisition de compétences dans des domaines fondamentaux (français, mathématiques, informatique, etc.), mais aussi sur l’alternance en entreprise. Accompagnés d’un référent, les jeunes acquièrent les premières compétences nécessaires pour intégrer le secteur professionnel de leur choix.
Le fort lien de l’E2C avec le monde de l’entreprise encourage également le développement de parcours de formation spécifiques pour répondre aux besoins des territoires et aux problématiques de recrutement des entreprises. « Les entreprises recrutent en fonction de leurs besoins », affirme le Président du Réseau E2C France. « Les E2C dispensent donc des parcours spécialisés quand il existe un besoin économique local. »
Enfin, le parcours se construit également en fonction des appétences et du projet professionnel du jeune. S’il a un métier en vue ou un secteur de prédilection, alors son programme sera dédié à ce dernier, de façon à le préparer au mieux au métier convoité.
Une importante acquisition de compétences
Accompagner les jeunes dans leurs projets d’insertion professionnelle et sociale est le principal rôle des Écoles de la 2e Chance. Celles-ci ne délivrent donc pas de diplôme en fin de cursus, mais une attestation de compétences acquises, qui valorise l’ensemble de leur parcours. « Les E2C travaillent sur trois compétences : les savoirs de base, l’ensemble des compétences transversales (soft skills) et les compétences professionnelles (hard skills) », indique Alexandre Schajer.
Et ces compétences sont acquises tout au long du programme, grâce à la réalisation de projets, l’acquisition de gestes professionnels et une immersion en entreprise.
Un parcours individualisé et professionnalisant
« Les E2C n’existent pas sans alternance. » En effet, les jeunes intégrant ces écoles doivent nécessairement réaliser des périodes de stage en entreprise, qui font entièrement partie du programme. Ces périodes correspondent à environ 30 % du temps passé en E2C. Ainsi, le dispositif de l’alternance permet aux jeunes d’intégrer des entreprises partenaires, afin de leur faire découvrir une variété de métiers et de les aider à choisir leur orientation.
*Niveau infra 3 : Certifié niveau 3 par le RNCP (CAP, BEP,MC)
*QPV : Quartiers prioritaires de la politique de la ville
©Chiffres 2021 — Réseau E2C France
Encore une fois, le rythme en alternance s’adapte aux besoins du jeune et des entreprises. Selon le Président du Réseau E2C France, « le parcours est complètement individualisé et lié au besoin des entreprises locales, il faut donc être à la fois très proche des jeunes, mais aussi des entreprises. »
Des écoles pour tous les jeunes en quête d’orientation
Les E2C, c’est pour tout le monde ! Alexandre Schajer insiste : « La base de notre discours, c’est qu’il n’y a pas de critère de sélection. » Par conséquent, ce dispositif accueille aussi bien un jeune titulaire du baccalauréat, qu’un jeune sortit du système éducatif à 16 ans.
Quelques critères sont tout de même à respecter pour intégrer une E2C :
- Être volontaire pour s’engager dans un parcours long (en moyenne 6 mois)
- Être âgé de 16 à 25 ans, sans diplôme ou titulaire d’un BEP, CAP ou BAC et éloigné de l’emploi
L'E2C est une solution structurante du Contrat d'Engagement Jeune (CEJ). Un jeune en CEJ peut donc candidater pour intégrer une École de la 2e Chance près de chez lui.
Pour intégrer une École de la 2e Chance, rien de plus simple : il suffit de contacter directement l’école la plus proche pour participer à une information collective, et par la suite à un entretien de motivation. 60 % des jeunes reçus en E2C sont envoyés par France Travail ou par la mission locale.
Une fois l’entretien individuel passé, l’entrée dans l’école est quasi immédiate. Toutefois, les jeunes ont le droit de se rétracter s’ils se rendent compte que le parcours proposé ne leur convient pas : « Puisqu’ils entrent facilement et sans prérequis, nous leur proposons, après 5 à 6 semaines dans l’école, de signer un contrat de formation, plus précisément un plan individuel de formation, qu’ils peuvent refuser si le parcours ne leur convient pas », précise Alexandre Schajer.
L’E2C met donc tout en œuvre pour accompagner au mieux les jeunes inquiets face à leur avenir incertain. Le message est clair : ils ont eux aussi toutes leurs chances de réussir !