Ce sont les diplômés qui ont le plus de chances en termes d’employabilité. Les titulaires de doctorats sont 200 000 en France. À la rentrée 2019, près de 70 500 étudiants étaient inscrits en doctorat, ce qui représente une baisse de 1% par rapport à l'année précédente, selon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Et malgré des premiers pas difficiles sur le marché du travail, les docteurs, une fois s’en sortent bien. C’est une évidence, plus on fait des études de haut niveau, plus le salaire sera bon à la clé.
Qui sont les doctorants ?
Avant d’analyser les chiffres de l’emploi des titulaires de doctorats, il convient de comprendre qui sont ces super-diplômés. En France, on compte plus de 200 000 doctorants. Ces titulaires d'un niveau bac+8 sont plus souvent des hommes : 59 % contre 41 % de femmes. Il y a plus de doctorants dans le domaine de la santé que dans les autres domaines : 1,1 % des étudiants de l’enseignement supérieur long (bac+3 ou plus) vont jusqu’au doctorat en santé, et 0,7 % jusqu’au doctorat dans un autre domaine.
Un taux de chômage moins élévé pour les jeunes diplômés en master
Pour les doctorants diplômés depuis moins de 5 ans, le taux de chômage atteint les 14 %. C’est 1 % de plus que celui des masters. Et bien plus que celui des diplômés d’écoles d’ingénieurs (8 %) et de commerce (9 %). Un taux de chômage qui baisse considérablement après 5 ans avec le diplôme bac+8 en poche.
Au fond, pas d’inquiétude à avoir, les débuts des diplômés semblent difficiles, mais la situation s’améliore après quelques années. En sont pour preuves les chiffres du chômage des doctorants pour la période 2010–2015 : 5 % pour les doctorants tous secteurs confondus, et 2 % pour les doctorants en santé.
De la difficulté à trouver une stabilité
Une fois les 8 années d’études validées, toute la difficulté va résider dans la recherche d’un emploi stable. En effet, ce haut niveau d’études ne permet que rarement d’accéder rapidement à un CDI. En effet, dans ce domaine, les emplois peuvent souvent avoir une date de fin, notamment celle de la fin d’un projet ou d'un travail de recherche. Dans les secteurs publics de la recherche et de l’enseignement, un docteur peut être en CDD durant 6 ans, contre 18 mois dans le privé seulement…
Une étude du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s'est intéressée au taux d'insertion des doctorants, trois ans après l'obtention de leur diplôme en 2014. Cette étude montre que le taux d'insertion de 85,3% dans le monde professionnel, un an après avoir décroché le doctorat.
À noter que les derniers chiffres du MESRI datent de 2020, et n'ont donc pas encore souligné les impacts de la crise sanitaire et économique du Covid-19 sur l'insertion professionnelle des doctorants.
Voici un tableau récapitulatif qui montre les situations d'emploi des doctorants à 12 mois (n+1) et 36 mois (n+3) qui suivent l'obtention du diplôme. Trois indicateurs ont été choisis par le MESRI et du SIES (le service statistiques ministériel) : le taux d'insertion, la stabilité du poste occupé et l'emploi en tant que cadre.
Discipline | Taux d'insertion à n+3 (en %) | Taux d'insertion à n+1 | Emploi stables à n+3 | Emploi stables à n+1 | Emploi cadre à n+3 | Emploi cadre à n+1 |
Ensemble | 90,8 | 85,3 | 65,6 | 52,2 | 92,0 | 92,2 |
Sciences et leurs interactions | 91,9 | 86,9 | 68,6 | 51,7 | 94,3 | 95,8 |
Mathématiques | 93,8 | 91,8 | 65 | 46,6 | 94,3 | 95,6 |
Physique | 90 | 84,8 | 59,2 | 44,4 | 94,6 | 94,4 |
Sciences de la terre et de l'univers, espace | 88,4 | 79,2 | 50,7 | 39,4 | 91 | 94,7 |
Chimie et Sciences des matériaux | 89,4 | 81 | 62,9 | 45,4 | 93,7 | 94,6 |
Sciences pour l'ingénieur | 93,1 | 89,1 | 77,9 | 57,7 | 97,2 | 97,5 |
Sciences et TIC | 94,1 | 91 | 74,9 | 58,4 | 92,9 | 95,9 |
Sciences du vivant | 90,1 | 82,8 | 49,4 | 37,2 | 94 | 92,4 |
Biologie, médecine et santé | 91 | 84 | 46,9 | 35,5 | 94 | 92,4 |
Sciences agronomiques et écologiques | 86,3 | 77,9 | 60,9 | 45,5 | 94,3 | 92,3 |
Sciences humaines et humanités | 90,1 | 83,9 | 68,6 | 61,1 | 85,7 | 84,4 |
Langues et littératures | 93,1 | 89,6 | 73,7 | 70,3 | 89,9 | 88,7 |
Philosophie et arts | 88,2 | 78,7 | 55,9 | 55,5 | 86,2 | 81,7 |
Histoire, géographie | 89,6 | 82,9 | 64,4 | 56,1 | 81,1 | 80 |
Sciences humaines | 88 | 82,4 | 72,9 | 60,5 | 86,2 | 86,3 |
Sciences de la société | 89,4 | 85,5 | 73,8 | 61,8 | 90,9 | 91,3 |
Sciences économiques et de gestion | 92,8 | 91,4 | 74,6 | 59,4 | 91,5 | 93,4 |
Sciences juridiques et politiques | 88,6 | 81,7 | 81,4 | 68,5 | 91,6 | 90,5 |
Sciences sociales, sociologie, démographie | 85 | 81,8 | 58,7 | 56 | 88,3 | 88,6 |
On constate néanmoins des disparités entre les matières étudiées. Si les mathématiques garantissent un bon taux d'insertion 36 mois après l'obtention du bac+8 avec près de 94% des jeunes diplômés qui ont décroché un emploi, les sciences sociales et la sociologie font office de mauvaise élève avec seulement 85% à n+3.
Les disparités sont très remarquées lors de la stabilité de l'emploi : si les docteurs en sciences juridiques et politiques sont 81,4% a bénéficier d'une stabilité de l'emploi, ce n'est pas le cas pour ceux diplômés en biologie, médecine et santé, où le taux dégringole à 46,9%.
En outre, les docteurs en sciences et leurs interactions ont les meilleures conditions d’emploi en termes d’accès au statut cadre et d’emploi à temps plein.
De bonnes situations une fois en poste
Une fois que les doctorants ont trouvé un emploi, cela sonne généralement la fin de la précarité. En effet, le salaire médian d’un doctorant hors santé est de 3 000 euros par mois, et 3 630 euros pour un doctorant dans le domaine de la santé. Aussi, les doctorants occupent très souvent des postes de cadres, notamment dans la fonction publique d’État (13,9 % d’entre eux). Les secteurs d’activités les plus représentés sont la recherche et de développement scientifique (35,8 % des cadres) et l’enseignement (12,6 % des cadres).