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Enquête Insertion CGE 2025 : 80,2% des diplômés en poste après leurs études

La traditionnelle enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles vise à mesurer l’employabilité des jeunes diplômés. En 2025, le baromètre montre un taux d’insertion pro plus faible, dans un contexte d’accès à l’emploi difficile.
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© Conférence des grandes écoles

La Conférence des grandes écoles (CGE), acteur incontournable de l’écosystème de l’enseignement supérieur français, s’intéresse à l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. Pour ce faire, elle mesure chaque année leur employabilité à la sortie de l’école et les premiers pas sur le marché du travail. 

Dans sa traditionnelle enquête annuelle insertion, la CGE a interrogé 104 106 jeunes diplômés issus de 200 écoles, dont 139 écoles d’ingénieurs, 38 écoles de commerce et de management, ainsi que 27 écoles d’autres spécialités (arts, architecture, design, journalisme…). 

Pour réaliser son baromètre, la CGE a collecté les informations de ses diplômés via les associations d’alumni des grandes écoles entre décembre 2024 et mars 2025. « On interroge uniquement les écoles qui bénéficient d’un Programme Grande École (PGE) et on s’intéresse aux trois dernières promotions diplômées », précise Laurent Champaney, président de la CGE. 

En deux ans, un taux d’emploi en recul de 11 points 

En 2025, trouver un emploi une fois son diplôme en poche constitue un vrai défi. Le nombre de jeunes diplômés en poste est de 80,2 %, contre 85,8 % en 2024 et 91 % en 2023. « On voit toute de suite une première différence par rapport à l’année dernière, à savoir l’activité professionnelle qui a baissé de 5,6 % », explique Nicolas Glady, vice-président de la Commission Formation de la CGE.  

Une insertion pro plus difficile

Sur l’insertion professionnelle, ce sont les diplômés ingénieurs qui en pâtissent le plus. Bien que ces derniers ont un taux d’activité pro supérieur, avec 82,4 %, la CGE note une baisse de 7,2 points par rapport à l’année précédente. Le taux d’employabilité des néo-cadres issus des écoles de management s’établit à 78,3 % (contre 81,2 % en 2024). « D’une manière générale, quand l’insertion sur marché de l’emploi devient plus difficile, cela se répercute directement sur les jeunes diplômés que l’on recrute moins », ajoute Nicolas Glady. 

La CGE explique ces résultats via les chiffres de l’Apec et le contexte tendu du marché du travail cette année. Les données pointent notamment une baisse de 19 % du recrutement des jeunes cadres en 2025.  

Ainsi, près de 65 % des étudiants arrivent à décrocher un contrat avant la sortie de l’école et 85 % à mettre moins de deux mois pour trouver leur futur travail. 93,3 % des jeunes de la promotion 2024 sont en poste à 4 mois post-diplôme.

© CGE

10 % des diplômés exercent à l’étranger

Côté mobilité internationale, les chiffres restent stables. Le travail à l’étranger continue de séduire : 1 jeune diplômé sur 9 trouve un travail hors Hexagone, sans évolution notable par rapport aux années précédentes. La Suisse (16,3 %), le Luxembourg (9,6 %), l’Allemagne (8,9 %) et le Royaume-Uni (8,4 %) demeurent les destinations prioritaires.

Pour les néo-ingénieurs, la Suisse et le Canada restent les pays les plus recherchés, tandis que les diplômés en management privilégient davantage le Luxembourg et le Royaume-Uni.

La CGE veut souligner les efforts menés par la Commission des titres d’ingénieur (CTI) pour renforcer la reconnaissance du diplôme d’ingénieur au Canada, notamment au Québec.

© CGE

Rémunération : les inégalités salariales persistent  

Comme chaque année, les salaires des jeunes diplômés repartent à la hausse. En 2025, la rémunération moyenne à l’embauche atteint 39 604 euros bruts annuels, en progression de 1,5 %. Les diplômés en management tirent leur épingle du jeu, avec un revenu moyen de 41 103 euros (+2,1 %), contre 39 129 euros pour les ingénieurs. 

Cette hausse des rémunérations cache une réalité qui ne s’améliore pas au fil des années : à diplôme égal, les femmes restent systématiquement moins bien payées que les hommes. « Les salaires continuent d’augmenter pour les diplômés de management, mais on voit que les chiffres restent moins bons pour les femmes », constate Nicolas Glady.  

Une jeune ingénieure diplômée perçoit une rémunération moyenne de 37 824 euros bruts par an quand son camarade homme perçoit en moyenne 39 771 euros. 

Chez les managers, la différence est plus importante : 39 662 euros bruts annuels pour les femmes cadres contre 42 583 €/an pour les hommes cadres. Au 9e décile — salaire au-dessus duquel se situent les 10 % des salariés les mieux rémunérés — les femmes gagnent 48 000 €/an alors que les hommes perçoivent 53 000 € annuels. 

Une inégalité tenace, selon la CGE, malgré les campagnes de sensibilisation menées auprès des écoles et des recruteurs qui peinent à faire reculer les écarts de rémunération.  

© Conférence des grandes écoles 

66,2 % des jeunes diplômés utilisent l’IA générative 

Un nouvel indicateur fait son apparition dans le baromètre de la CGE cette année : l’utilisation de l’intelligence artificielle générative dans leurs missions quotidiennes au travail. 

Quels sont les usages les plus fréquents ? Voici les principales raisons pour lesquelles les étudiants se servent de l’intelligence artificielle : 

  • Rédaction de contenu : 56,7 % (49,8 % ingénieurs, 69,7 % managers)
  • Recherche d’info : 55 % (57,8 % ingé, 50,9 % managers)
  • Résumé de document : 39,4 % (34,1 % ingé, 47 % managers) 
  • Générer du code : 36,3 % (47,4 % ingé, 16,5 % management)
  • Traduction : 32,2 % (28,5 % ingénieurs, 38,7 management)
  • Automatisation des tâches : 24,7 % (27,6 % ingé, 27,6 % managers)

Si les ingénieurs utilisent systématiquement moins l’IA que les managers au global, la recherche d’information reste très importante pour tous les profils. La tendance est claire : les jeunes diplômés préfèrent désormais interroger ChatGPT, plutôt que de passer par Google pour lancer leurs premières recherches.

Pour les tâches du quotidien, la CGE pointe un usage plus fréquent de l’IA chez les managers que chez les ingénieurs, particulièrement sur la rédaction de contenu et le résumé d’un document. « Nous n’avons pas d’explication particulière là-dessus. On peut se dire que les ingénieurs préfèrent la rigueur et sont prudents sur les données et la précision, tandis que les managers qui préfèrent la rapidité et l’efficacité vont plus facilement se diriger vers l’IA », affirme Nicolas Glady. 

La RSE bien implantée dans le monde professionnel 

Intégrée au baromètre de la CGE il y a maintenant deux ans, la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est désormais monnaie courante pour les étudiants, qui sont mieux préparés à ces enjeux. Aujourd’hui, la RSE est présente dans 42 % des postes, dont 88,4 % dans un emploi lié à l’environnement. « On voit que les écoles font le travail pour que l’écrasante majorité des cadres », se réjouit la CGE. 

Pour 71,4 % des postes liés à l’environnement, les diplômés déclarent avoir acquis les compétences en matière de transformations environnementales, nécessaires pour mener à bien leurs missions du quotidien. Cela concerne 71,1 % des ingénieurs, 64,8 % des managers et 61,3 % des autres spécialités. 

Dans un contexte où les enjeux écologiques semblent parfois relégués au second plan, la question se pose : les entreprises adaptent-elles leur stratégie RSE aux tensions géopolitiques, pressions économiques et revirements politiques (notamment à l’international)? Face à ces enjeux, on peut légitimement se questionner sur un risque réel de recul dans les décisions liées à l’écologie. 

Pour la CGE, cela a peu d’impact sur la stratégie des engagements RSE des entreprises sur le long terme. « Ce sont surtout les entreprises ayant une forte activité aux États-Unis qui se trouvent les plus impactées. On se souvient tous de la lettre envoyée par l’administration Trump à certaines entreprises françaises », précisent les intervenants, avant d’ajouter : « il n’y a donc aucune raison de remettre en cause leur stratégie globale en matière de RSE simplement parce qu’un gouvernement change ses priorités. L’impact reste limité ». 

Voies d’accès à l’emploi, conditions de travail : ce qu’il faut retenir 

Par quels moyens les jeunes diplômés trouvent-ils leur futur poste ? D’après le baromètre, pour 40 % d’entre eux, il s’agit de leur stage ou de leur alternance de fin d’études. Près de 15 % des jeunes utilisent leurs réseaux sociaux professionnels et 7,9 % leurs relations personnelles. Quant aux sites en ligne d’entreprise ou spécialisés dans l’emploi, les diplômés sont respectivement 7,3 % et 7,2 % à s’y rendre.

Le taux d’emploi des diplômés reste élevé (80,2 %), malgré le ralentissement observé sur le marché du travail. Cela suggère, selon la CGE, que cette population diplômée est relativement moins exposée à la baisse que d’autres catégories professionnelles.

Les conditions d’emploi sont majoritairement stables : 83,5 % des diplômés sont en CDI, et le salaire moyen hors primes s’établit à 39 604 euros. Enfin, 85,4 % des diplômés se déclarent satisfaits de leur emploi.

© CGE 

 

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