La précarité étudiante ne fait que grandir. Dégel du montant des frais de scolarité à l’université et du loyer des logements du CROUS, augmentation des droits d’inscription dans les établissements d’enseignement supérieur privés… La pression financière n’a jamais été aussi importante du côté des étudiants.
Pour mieux accompagner cette population en détresse, l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) organise régulièrement des collectes et dons de paniers repas. Cette semaine, c’est Rouen qui bénéficie d’une distribution gratuite de produits alimentaires et d’hygiène.
Une campagne ouverte à tous
Entre le 9 et le 10 octobre, l’UNEF entend distribuer 210 paniers repas dont les produits proviennent de collectes réalisées dans des centres commerciaux et supermarchés autour de la région rouennaise. Le syndicat étudiant indique que tout le monde peut s’inscrire à cette distribution, peu importe les conditions de revenus. Au programme : des féculents, un produit d’hygiène, une conserve et un paquet de biscuit par personne.
Toutefois, le syndicat précise déjà qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. Interviewé par le site actu.fr, Raphaël, président de l’UNEF, indique que les besoins grandissent au fil des années. « On a déjà 205 inscriptions pour cette campagne, tout le monde n’en aura pas. La demande est toujours plus forte ces derniers temps. »
Quand l’État ne protège plus les étudiants
Syndicats, communes, associations… Nombreux sont ceux qui ont pris la parole pour dénoncer l’inaction de l’État en matière de précarité étudiante. Conséquence : des tiers de confiance prennent le relais. À Paris, plusieurs mesures pour lutter contre ce fléau vont être mises en place, dont un don de 400€ sur 4 mois pour les étudiants de certains arrondissements de la capitale.
Les associations habituellement destinées aux familles – comme les Restos du Cœur ou le Secours Populaire – constatent aussi une hausse de fréquentation de la part de la communauté étudiante. Plusieurs antennes ont été créées pour s’adresser directement à cette population. Elles organisent désormais des campagnes de distribution dédiées. En 2022, le secrétaire générale du Secours Populaire au Finistère avait indiqué qu’ils étaient trois fois plus nombreux à avoir bénéficié du soutien de l’asso par rapport à 2021.
D’autres acteurs du privé se sont lancés sur le créneau. Geev, par exemple, propose désormais les dons d’aliments, en plus du don de meubles. En 2023, près d’un étudiant sur deux s’était déjà privé d’un repas par faute de moyens financiers, d’après une étude de Cop1.