Passionnée par le secteur de l’aéronautique et du spatial, ISAE Supaero semblait être une évidence pour Malaury. Pourtant, c’est grâce à OSE (Ouverture Sociale Étudiante), dispositif d’égalité des chances de l’établissement labellisé Cordées de la Réussite, qu’elle découvre son amour du secteur alors qu’elle n’a que 11 ans.
Aujourd’hui étudiante au sein de l’école d’ingénieurs et alternante en robotique chez Airbus, elle est reconnaissante de s’être portée volontaire pour assister aux journées d’information organisées dans le cadre d’OSE.
Peux-tu revenir sur ton parcours ?
Je viens d’Ariège où j’ai été diplômée d’un bac à coloration scientifique. J’avais choisi les enseignements de spécialité mathématiques, sciences de l’ingénieur et physique-chimie. J’ai aussi opté pour les maths complémentaires et je bénéficiais de la section européenne en anglais.
J’étais bonne élève et je ne savais pas vers quelle voie m’orienter. J’hésitais à intégrer une prépa, mais j’aimais beaucoup la pratique. Mes professeurs m’ont donc encouragée à aller en DUT et c’était la meilleure décision de ma vie. Passionnée par l’aéronautique et le spatial, je suis allée me former à Toulouse. J’ai choisi un DUT mesures physiques pour sa dimension pluridisciplinaire. Je me suis formée à la mécanique, à l’électronique, à l’informatique, à la chimie, etc.
En deuxième année, je me suis spécialisée en électronique, avant de passer les concours pour intégrer ISAE Supaero sous le statut d’apprentie. C’était mon rêve. J’ai été admise en mai 2023 et j’ai trouvé une alternance chez Airbus à Toulouse. Aujourd’hui, j’adore ce que je fais à l’école, comme en entreprise.
Pourquoi était-ce la meilleure décision de ta vie d’intégrer un DUT ?
J’adore la pratique. Je ne me serais pas épanouie en prépa qui mise beaucoup plus sur la théorie. En DUT mesures physiques, je passais la moitié de la semaine en travaux pratiques. Ça m’a vraiment plu. La formation m’a aussi ouvert de nombreuses portes.
Avant d’arriver en DUT, savais-tu déjà que tu voulais intégrer une école d’ingénieurs ?
Je ne m’étais pas vraiment renseignée sur mon orientation. Mes professeurs m’avaient dit que je pourrais aller en école d’ingénieurs après le DUT, si j’avais d’excellentes notes. Je ne pensais pas que cette formation m’ouvrirait autant de portes. Quand je me suis dirigée vers ce cursus, j’étais un peu triste car intégrer ISAE Supaero était mon rêve depuis le collège et je pensais que je ne pourrais pas m’inscrire à cette institution après un DUT. Finalement, cette formation s’est avérée être le bon compromis pour intégrer une école d’ingénieurs quand on aime la pratique.
D’où vient ce rêve d’intégrer ISAE Supaero ?
J’étais au collège à Lavelanet, dans l’Ariège. Nous sommes loin des études supérieures. La ville la plus proche est Toulouse, située à une heure et demie de route. Pour obtenir plus d’informations sur le sujet, une professeure m’a proposé de réaliser une sortie OSE : le Parcours Campus au Féminin géré par ISAElles, l’association qui promeut les sciences auprès des collégiennes et lycéennes. C’est comme cela que j’ai découvert l’école. Il y avait des avions, des fusées, des satellites… Je suis tombée amoureuse de l’aéronautique et du spatial. En rentrant chez moi, j’ai su que je voulais intégrer ISAE Supaero. Par la suite, j’ai pu bénéficier du dispositif OSE pour visiter une nouvelle fois l’école, puis pour réaliser les entretiens d’excellence l’année suivante.
« Je ne serais pas arrivée là où je suis sans les Cordées de la Réussite. C’est un super dispositif. Je suis heureuse d’en avoir bénéficié. Ça a changé ma vie. » - Malaury
Peux-tu nous expliquer ce que sont les entretiens d’excellence ?
C’est une journée qui réunit 1 500 collégiens et lycéens. Ils peuvent découvrir divers secteurs d’activité et rencontrer des professionnels de tous secteurs : enseignement, médical, aéronautique, comptabilité… OSE profite également de cette journée pour sensibiliser les parents à Parcoursup et à l’accompagnement de leurs enfants en matière d’orientation.
OSE fait un travail incroyable sur cette journée. Je ne serais pas arrivée là où je suis sans les Cordées de la Réussite. C’est un super dispositif. Je suis heureuse d’en avoir bénéficié. Ça a changé ma vie.
Faut-il remplir des conditions spécifiques pour bénéficier des dispositifs des Cordées de la Réussite ?
Dans mon cas, cela se basait sur le volontariat. En règle générale, OSE vise plutôt des collèges et lycées de zones prioritaires, et de zones rurales. Ils ciblent ces établissements car ce sont ceux où les étudiants sont plus éloignés de l’information. C’est ouvert à tous les élèves, sauf le Parcoursup Campus au Féminin d’ISAElles qui s’adresse uniquement aux filles.
Pourquoi t’être portée volontaire pour le dispositif OSE ?
Je ne savais pas trop ce que je voulais faire et j’avais un bon niveau académique. Dès qu’on avait la possibilité de découvrir des métiers, j’étais volontaire. J’ai aussi été aidée d’une professeure qui était derrière moi et qui avait vu mon potentiel. C’est elle qui m’a poussé à m’inscrire au dispositif OSE. Aujourd’hui, je suis toujours en contact avec elle. Elle était heureuse que je sois prise à ISAE Supaero.
Aujourd’hui, tu es en alternance chez Airbus en robotique, un sujet qui te passionne également ?
En DUT, j’ai compris que j’aimais l’électronique, l’informatique et la mécanique. Le secteur qui réunit les trois, c’est la robotique. J’ai vu l’offre qu’Airbus avait posté en lien avec de la robotique et j’ai postulé. C’était mon premier choix et j’ai été prise ! Je ne savais pas vraiment ce qu'était la robotique avant d’en faire au quotidien chez Airbus, mais c’est devenu une vraie passion. J’adore ce que je fais.
Est-ce que tu sais déjà ce que tu veux faire plus tard ?
Je veux rester dans le secteur aéronautique et spatial, mais je ne sais pas quel métier j’exercerai. Cela peut aller d’ingénieure à pilote d’essai. J’ai commencé le PPL [licence de pilote privée, NDLR] et j’apprends actuellement à piloter de petits avions. Je ne me ferme aucune porte.
As-tu un conseil pour celles et ceux qui n’osent pas se lancer ?
Ce que je peux dire c’est qu’il n’y a pas de parcours type. Si tu as un rêve, tu parviendras toujours à l’atteindre, peu importe le chemin que tu prends pour y arriver. L’important, c’est de trouver un travail qui te rend heureux.