La précarité étudiante demeure très prégnante en France. C’est le résultat du baromètre annuel de l’Association Cop-1 — Solidarités Étudiantes, publié ce jeudi 17 octobre 2024, en partenariat avec l’institut Ifop.
L’étude de l’association Cop-1 dresse, une fois encore, un constat inquiétant. D’après un panel de 812 étudiants, près d’un étudiant sur deux affirme avoir déjà sauté un repas, faute de moyen pour se sustenter, tandis qu’un sondé sur cinq a déjà recours à une aide alimentaire.
36 % des étudiants se privent « souvent ou de temps en temps » de repas
Cette année encore, les chiffres restent préoccupants. Alors que 36 % des étudiants affirment se priver de nourriture en sautant de « temps en temps ou souvent » des repas, 60 % des étudiants bénéficiaires de l’aide alimentaire proposée par l’association le font.
Des profils qui rencontrent, régulièrement, des difficultés financières. Ainsi, 39 % des étudiants affirment se retrouver à découvert (54 % pour les bénéficiaires d’aide alimentaire). 43 % des personnes interrogées éprouvent également des difficultés à payer leurs charges.
© Association Cop1
Comment bénéficier d’une aide alimentaire en tant qu’étudiant ?
« On a un vrai problème de pauvreté en France », insiste JR a’Weng, le directeur général de l’association Cop1 au micro de france inter ce matin. « Il y a un 1 étudiant sur 2 qui travaille et qui mène ses études en même temps, et pourtant 20 % d’entre eux vont toutes les semaines à l’aide alimentaire et affrontent cette honte de ne pas pouvoir se débrouiller », regrette-t-il.
Repas un euro au Crous pour tous les étudiants : une pétition déposée
Par ailleurs, l’association estime que les dispositifs mis en place par le gouvernement ne sont pas suffisants pour enrayer la précarité étudiante. On retrouve par exemple la mise en place du repas à un euro dans les restaurants universitaires du Crous, qui concerne les étudiants boursiers et précaires.
Le directeur général de l’asso déplore que ce dispositif, qui a été généralisé pendant la crise sanitaire, n’ait pas été reconduit pour l’ensemble des étudiants. « Cela a été arrêté, il y a eu des débats l’année dernière avec l’argument que tout le monde va en profiter, dont les enfants de Bernard Arnault », indique JR a’Weng dans la matinale de France inter.
Il ajoute : « 22 % des étudiants qui vont au restaurant universitaire pour la généralisation du repas à 1 euro, ce sont ceux qui en ont fondamentalement besoin et il faut avancer sur cette généralisation ».
Face à ce constat, le député Louis Boyard (LFI), ancien président de syndicat lycéen, a mis en place une pétition pour généraliser le repas à un euro pout tous. « Le débat qu’on devrait avoir à l’Assemblée nationale serait de savoir si on ouvre les Crous le soir », explique-t-il, auprès de l’AFP. Le député de gauche souhaiterait que « les superprofits de l’industrie alimentaire » soient mis à contribution.« J’ai des témoignages d’associations alimentaires qui me disent qu’elles sont obligées de laisser des jeunes sur le carreau tellement ils sont nombreux », poursuit-il.
Si cette pétition arrive à 500 000 signataires, elle pourrait être débattue dans l’hémicycle du Palais Bourbon. L’année dernière, une députée socialiste avait déjà engagé une proposition de loi en ce sens, qui avait été rejetée à une voix près.