Alors que les épreuves du bac se sont achevées et que la phase complémentaire sur Parcoursup® est déjà bien installée, un bilan de l’année pour les terminales s’impose afin de mieux comprendre comment cette édition 2019 a été vécue. Diplomeo a interrogé un panel de bacheliers au moment où ces derniers étaient encore dans l’attente des résultats.
Parcoursup® : une réussite pour l’année 2019 ?
Face aux nombreux ratés de l’année précédente, la deuxième édition de Parcoursup® devait marquer la correction et la prévention de nombreux bugs existants sur la plateforme. Si l’on observe les chiffres cette année, Parcoursup® semble être un relatif succès : 1 jeune sur 2 a obtenu l’un de ses premiers vœux et 24 % de terminales déclarent qu’elles ont obtenu l’un de leurs vœux secondaires.
Les jeunes encore sur liste d’attente et en phase complémentaire représentent quant à eux respectivement 14 % et 10 % des sondés. Néanmoins, l’écart entre les filières reste flagrant. Les lycéens en série générale ne sont que 13 % à ne pas savoir ce qu’ils feront l’année prochaine alors que les filières technologiques atteignent 20 % et 38 % pour les professionnelles.
Ces chiffres pourraient s’expliquer par la sélectivité des formations courtes comme le BTS et le DUT que les technos et les pro favorisent en études supérieures. En phase complémentaire, ces deux diplômes font partie des formations possédant le plus de places disponibles en France Métropolitaine, selon la carte interactive qui se trouve sur le site officiel de la plateforme.
De manière générale, ces chiffres démontrent une certaine efficacité de la part du Ministère de l’Enseignement Supérieur comparativement à l’année du lancement de Parcoursup®. Cette année encore, la plateforme a toutefois fait face à de nouvelles polémiques, dont son manque de préparation en ce qui concerne l’intégration des écoles d’infirmiers. Le nombre de candidatures a explosé, car initialement, son accès se faisait sur concours.
Grèves : l’inquiétude des lycéens et des parents n’a pas fait long feu
Fin mai, plusieurs syndicats d’enseignants ont appelé à une grève de la surveillance des examens du baccalauréat. En cause, les réformes annoncées par Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’Éducation nationale, sur les futures réformes du lycée. Rapidement, le ministre a rappelé à plusieurs reprises « son engagement » pour que les épreuves ne soient pas perturbées. Les bacheliers ont ainsi dû faire face à cette problématique supplémentaire.
Pourtant, la réponse des sondés semble confirmer les propos du ministre, car 78 % ont répondu ne pas avoir eu de problèmes avec la surveillance. Pour couronner le tout, 17 % des jeunes interrogés ont même mentionné ne pas être au courant des revendications des syndicats et des professeurs. Une nouvelle crainte est apparue avec une « grève des notes » organisée par quelques enseignants. Le ministre n’a pas encore fait d’annonce au sujet de la menace de retard d’affichage des résultats du bac, qui doit avoir lieu ce vendredi 5 juillet.
Le bac : un diplôme jugé accessible et avec mention
Le baccalauréat est souvent critiqué pour son manque de valeur car le taux de réussite se rapproche de plus en plus des 90 %. La relative assurance des bacheliers semble traduire cette tendance : 69 % des répondants affirment qu’ils obtiendront le bac, dont 9% après le rattrapage . Un chiffre qui varie légèrement par rapport à l’année dernière. En effet, en 2018, Parole aux Jeunes by Diplomeo avait révélé que le même pourcentage de jeunes pensaient décrocher leur sésame, dont 6% après rattrapage. De plus, 55% d’entre eux visent au moins l’une des trois mentions, bien que les lycéens en terminale générale sont plus ambitieux sur la mention visée : 16% des L, 12% des S et 9% des ES veulent la mention « très bien ».
Mais une différence nette existe entre les genres. Bien que le taux de filles ayant le bac est chaque année supérieur à celui des garçons, un décalage est visible lorsqu’on les interroge sur leurs capacités : 65 % des filles interrogées pensent avoir leur bac contre 72 % des garçons. Selon LCI, 91% des filles ont obtenu le bac en 2018, soit 6 points de plus que les garçons. Ces pourcentages reflètent la différenciation de comportements envers les filles et les garçons tout au long de leur scolarité. Le manque de confiance chez les petites filles est plus important, car elles seraient moins encouragées à la développer au contraire des petits garçons.
Le stress : un sentiment qui diffère…
Contre toute attente, c’est le bac qui est l’épreuve la plus stressante, comparé à Parcoursup®, pour les terminales interrogées (52 %). Un écart relatif, mais qui peut traduire un fonctionnement de la plateforme qui va en s’améliorant.
Selon le genre
Le sentiment des lycéens varie légèrement selon les genres. De fait, les filles sont plus stressées par le bac (56%) que par Parcoursup® (44 %) alors que les garçons sont plus stressés par la plateforme d’admission à 48 % (contre 52 % par le bac). Ce chiffre semble encore une fois coïncider avec un visible manque de confiance des jeunes filles face à leurs capacités.
Selon les filières
Les filières technologiques et professionnelles redoutent davantage les résultats de Parcoursup® que les épreuves du bac. Tandis que les filières générales et les lycéens en STMG stressent avant tout pour le bac. Cette inquiétude s’explique par un taux moins élevé de réussite sur l’obtention de l’un de leurs premiers vœux ou vœux secondaires sur Parcoursup® pour les filières techno et pro. Ces mêmes filières sont, d‘ailleurs plus susceptibles de réviser pour les rattrapages avant les résultats, selon le sondage.
Au contraire, les filières générales et les STMG ont vu leurs vœux globalement acceptés. Ils ont donc rabattu leur stress sur le bac.
Pour vous, qu’est-ce qui a été le plus stressant : le bac ou Parcoursup® ?
Parcoursup® | Bac | |
STI2D | 54% | 46% |
STL | 78% | 22% |
STAV | 80% | 20% |
ST2S | 64% | 36% |
STD2A | 67% | 33% |
STHR | 67% | 33% |
ES | 42% | 58% |
L | 27% | 73% |
S | 40% | 60% |
STMG | 43% | 57% |
* Sondage flash réalisé par Diplomeo du 25 au 28 juin 2019, auprès d’un échantillon représentatif de jeunes lycéens en classe de terminale.