Orientation, travail : la quête de sens des jeunes Français

À travers sa vision de la société, la génération Z rebat les cartes sur de nombreux aspects. Études, travail, valeurs : les jeunes de 16 à 25 ans ont des attentes et des priorités qui diffèrent de leurs aînés. Diplomeo les a interrogés pour en savoir plus sur leur rapport aux écoles et aux entreprises.
Mis à jour le / Publié en mai 2022
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Orientation, travail : la quête de sens des jeunes Français

Crise sanitaire, crise écologique, crise économique, crise sociale : on peut penser avec raison que ces dernières années n’ont pas été propices pour les plus jeunes générations. Et celles-ci ne sont pas toujours des plus optimistes lorsqu’il s’agit de regarder vers l’avenir. Diplomeo a sondé 2541 jeunes âgés de 16 à 25 ans. Parmi eux, 62 % avouent qu’ils ne se sentent pas confiants face à leur avenir. A-t-on affaire à une « jeunesse désabusée » ou simplement appréhensive ? Alors que 70 % des jeunes femmes se sentent inquiètes pour leur avenir, seulement 55 % des jeunes hommes le sont. De quoi également s’interroger sur le caractère uniforme de cette dite « jeunesse ». 

Mais que veut vraiment la Gen Z ? Une question qui revient régulièrement sur le devant de la scène lorsqu’il s’agit de comprendre le rapport des plus jeunes avec le monde du travail. Quels sont leurs objectifs lors de leurs choix d’orientation sur ou hors de la plateforme Parcoursup® ? Quel est leur quotidien professionnel idéal ? Qu’attendent-ils des écoles et des entreprises ? Diplomeo leur a posé la question afin de cerner ce qui les anime. 

Le travail au cœur des préoccupations des jeunes

La valeur travail est-elle morte avec l’arrivée des millenials sur le marché ? Tant s’en faut ! Employabilité, accès à l’emploi : force est de constater que le travail a encore une place importante dans la vie des plus jeunes. En effet, l’insertion professionnelle reste de loin la préoccupation majeure des 16-25 ans (61 %), devant la réussite scolaire (55 %), la préservation de leur santé mentale (52 %), le pouvoir d’achat (42 %) et leur vie sociale (38 %). Si l’insertion pro fait consensus quel que soit le genre, les femmes accordent bien plus d’importance à leur santé mentale (63 %) que les hommes (43 %) et la placent comme une priorité presque aussi majeure que leur insertion. 

Quelles sont vos préoccupations quotidiennes majeures ?

 

Hommes

Femmes

16-18 ans

19-21 ans

22-25 ans

1

Insertion pro (58 %)

Insertion pro (64 %)

Réussite scolaire (73 %)

Insertion pro (64 %)

Insertion pro (67 %)

2

Réussite scolaire (51 %)

Santé mentale (63 %)

Santé mentale (52 %)

Réussite scolaire (61 %)

Santé mentale (51 %)

3

Pouvoir d’achat (44 %)

Réussite scolaire (60 %)

Insertion pro (50 %)

Santé mentale (55 %)

Pouvoir d’achat (48 %)

4

Santé mentale (42 %)

Vie sociale et pouvoir d’achat (39 %)

Vie sociale (44 %)

Pouvoir d’achat (47 %)

Logement (37 %)

5

Vie sociale (38 %)

Logement et santé physique (32 %)

Loisirs (35 %)

Vie sociale (41 %)

Réussite scolaire (36 %)

C’est donc sans surprise que 59 % des sondés se déclarent inquiets pour leur insertion professionnelle. Au global, les femmes se sentent bien plus inquiètes que les hommes (67 % contre 52 %). Parmi eux, plus de la moitié a peur de ne pas trouver un travail qui correspond à ses études, à cause d’un trop grand nombre de postulants. Une inquiétude probablement exacerbée par la crise du Covid-19, qui a rendu l’insertion des jeunes diplômés particulièrement difficile ces dernières années et intensifié la concurrence sur le marché du travail. D’ailleurs, la moitié des sondés déclarent que leur projet a été impacté par la crise sanitaire, même si la moitié d’entre eux avouent avoir changé d’orientation ou de projet pro de manière volontaire. 

Dans ce contexte, il semble donc évident que les attentes de la génération Z en matière de formation soient axées sur l’employabilité (on pourrait citer des formations diplômantes telles qu’un BTS ou une licence pro). Leur critère numéro 1 dans le choix d’un cursus ? Les débouchés professionnels possibles (78 %). La reconnaissance de la formation dans le monde professionnel est aussi importante pour 7 répondants sur 10. En outre, 64 % des 16-25 ans affirment choisir leur école en fonction de ses relations avec les entreprises et 73 % estiment qu’il est important de faire une formation en alternance au moins pendant une partie de leurs études. 

Toutefois, le critère professionnalisant est loin d’être le seul et unique pris en compte. Il est également primordial pour nombre d’entre eux :

  • de bénéficier d’une bonne qualité d’accompagnement et d’encadrement (80 %)
  • d’être passionné par les sujets abordés en cours (72 %)

Mais une partie de la Gen Z a aussi des considérations particulièrement terre à terre lorsque les choix en matière d’orientation se présentent. De fait, plus d’un jeune sur deux choisit son école en fonction de son coût. 47 % prennent aussi en compte les moyens mis à disposition dans l’établissement et sa localisation. 

Leurs préoccupations quotidiennes majeures

La rémunération et les missions passées au crible 

Si les 16-25 ans ont à cœur de trouver un travail, leur engagement dans une entreprise ne se fait certainement pas à n’importe quel prix. L’aspect financier est un critère majeur pour eux lors du choix d’un projet professionnel et d’une entreprise, mais cela ne va pas sans certaines exigences. 

En effet, lors du choix d’un emploi, ces derniers prennent avant tout compte de ces critères : 

  • le salaire et les avantages financiers (53 %)
  • l’intérêt pour le poste et les missions (41 %)
  • l’équilibre offert entre vie privée et vie professionnelle (40 %)
  • le fait que l’emploi soit en phase avec leurs valeurs, les possibilités d’évolution et les conditions de travail (flexibilité des horaires, télétravail…) (37 %)

La stabilité du poste est quant à elle prise en compte par seulement 25 % des sondés.

La définition de la réussite professionnelle pour les plus jeunes semble par ailleurs très claire : 85 % estiment qu’ils seraient fiers s’ils exerçaient un travail dans lequel ils s’épanouissent et plus d’un sur deux s’ils touchaient un salaire élevé. Bien plus qu’un simple gagne-pain, le monde professionnel est vu comme une opportunité de s’épanouir pour 73 % des 16-25 ans. Et pour atteindre cet épanouissement, les entreprises ont clairement leur rôle à jouer. 

Quels critères sont les plus importants pour choisir votre travail actuel ou futur ?

 

Hommes

Femmes

16-18 ans

19-21 ans

22-25 ans

1

Salaire et avantages (54 %)

Salaire et avantages (51 %)

Salaire et avantages (56 %)

Salaire et avantages (52 %)

Salaire et avantages (50 %)

2

Équilibre vie privée/vie pro (40 %)

Intérêt pour le poste (43 %)

Conditions de travail (41 %)

Intérêt pour le poste (44 %)

Équilibre vie privée/vie pro (46 %)

3

Intérêt pour le poste (39 %)

Équilibre vie privée/vie pro (40 %)

Travail en phase avec ses valeurs et possibilités d’évolution (36 %)

Conditions de travail (39 %)

Intérêt pour le poste (45 %)

4

Possibilités d’évolution et conditions de travail (38 %)

Travail soit en phase avec ses valeurs (39 %)

Équilibre vie privée/vie pro (35 %)

Possibilités d’évolution (38 %)

Travail en phase avec ses valeurs (40 %)

5

Travail en phase avec ses valeurs (35 %)

Possibilités d’évolution et conditions de travail (36 %)

Intérêt pour le poste (34 %)

Équilibre vie privée/vie pro (37 %)

Possibilités d’évolution (37 %)

Transparence, proximité : les 16-25 ans veulent se sentir bien dans leurs bottes au travail

La poudre de perlimpinpin ? Très peu pour la Gen Z. Peu importe la taille ou la réputation, rien ne fait plus vibrer les 16-25 ans que la transparence et la communication sincère, premiers de leurs critères lors du choix de leur future entreprise (46 %). Les jeunes rêvent d’une proximité sans artifices, le tout dans un environnement agréable. De fait, leur deuxième critère est celui de l’environnement de travail (locaux, matériel à disposition…), ex aequo avec celui de l’affinité avec le secteur d’activité (42 %). L’emplacement géographique de l’entreprise est également important pour plus d’un tiers des sondés.  

Objectif, donc : privilégier leur bien-être. Si, comme nous l’avons dit, la Gen Z convoite une rémunération à la hauteur de ses ambitions, elle n’est pas non plus prête à tout pour satisfaire ses intérêts pécuniaires. Effectivement, 76 % des sondés se disent prêts à accepter un travail moins bien payé à partir du moment où il aurait du sens pour eux. 

Loin d’être trop exigeante, la Gen Z se focalise surtout sur un rapport apaisé et intègre au travail et avec ses employeurs. Ainsi, 80 % des sondés estiment qu’il est « très important » que leur entreprise s’engage sur le bien-être de ses salariés, 68 % pour ce qui est de l’équilibre vie pro/vie privée et 2 sur 3 sur le développement des compétences tout au long de la carrière. 

Mais elle s’attache aussi à un certain nombre de valeurs. Car si une part de la Gen Z exprime des craintes pour l’insertion pro, due à une concurrence sur le marché (31 % de tous les sondés), une part non négligeable d’entre eux s’inquiète aussi de ne pas trouver un travail qui correspond à ses valeurs (27 %).  

Leur rapport à la formation et l'orientation

Leur rapport au monde de l'emploi

Égalité, précarité, écologie : les écoles et les entreprises attendues au tournant

Les 16-25 ans : une génération qui ne transige pas avec ses valeurs ? Il semble que cela soit le cas pour au moins 2 jeunes sur 5, et pas seulement dans le cadre de leur vie personnelle. En effet, 38 % des jeunes estiment qu’il est important que leur école soit en adéquation avec leurs valeurs. 37 % estiment la même chose en ce qui concerne leur travail. Par ailleurs, 49 % déclarent qu’ils considèreraient avoir réussi leur vie professionnelle s’ils exerçaient un travail qui a du sens par rapport à leurs valeurs et 44 % s’ils avaient un travail utile à la société. 

Quelles sont les valeurs lorgnées par les jeunes ? S’ils considèrent beaucoup de thématiques comme importantes, certaines leur sont plus chères. Et la lutte contre les discriminations et le racisme est au sommet de leurs priorités, puisque 76 % d’entre eux la placent comme un thème « très important ». Parmi les sondés, 2 sur 3 considèrent également « très important » que leur école s’engage sur ce sujet et 3 sur 5 pour leur entreprise. 

Plus de 2 sur 3 sont également particulièrement préoccupés par la question des inégalités sociales et de la précarité. 59 % des étudiants interrogés estiment qu’il est crucial que leur école s’engage en ce qui concerne la précarité étudiante.

L’égalité femmes/hommes, autre sujet qui s’impose dans les thématiques majeures à leurs yeux, est considérée comme très importante par 68 % des jeunes. Cependant, la question divise largement les hommes et les femmes concernant leurs attentes par rapport aux écoles et aux entreprises :

  • 62 % des femmes pensent qu’il est très important que leur école s’engage sur ce point, contre 35 % des hommes 
  • 72 % des femmes pensent qu’il est très important que leur entreprise s’y engage, contre 43 % des hommes. 

Sur l’écologie, les sondées se sentent aussi plus concernées que les hommes, même si la division semble moins flagrante. Au total, 56 % trouvent que l’écologie est une question « très importante » et près de 7 sur 10 aimeraient que leur école et leur futur employeur s’engagent pour le développement durable.

L’écologie semble impacter durablement la Gen Z, car 32 % des 16-25 ans affirment que la crise climatique et les questions de transition écologique influencent ou ont influencé leur projet professionnel. Parmi ces derniers : 

  • deux tiers indiquent que l’écologie a joué sur le choix de leur futur secteur d’activité, qu’ils veulent plus respectueux de l’environnement 
  • la moitié explique que cela a influencé le choix de leur futur métier, leur permettant de participer à la transition écologique 

Le leitmotiv écologique est aussi marqué pour ceux qui n’ont pas forcément adapté leur projet d’orientation au développement durable. Au global, 65 % des répondants considèrent que leurs école, lycée ou université ne forme pas assez aux questions environnementales, climatiques et énergétiques. 

Le rapport et les valeurs de la Gen Z dans le monde professionnel ou scolaire vont probablement évoluer à force d’expérience et de maturité, mais peut-on parler de changement conséquent ? Dans un monde aux multiples transitions, les 16-25 seront les acteurs du monde de demain, dans leur vie professionnelle comme dans leur vie privée.

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