En quelques années, cette destination a gagné le cœur des étudiants français qui souhaitent s’expatrier. De l’autre côté de l’Atlantique, le Québec attire de plus en plus d’étudiants tricolores. 16 000 d’entre eux ont été recensés en 2023. Ils représentent 30 % des effectifs d’étudiants internationaux et 5 % des effectifs des étudiants globaux.
Ces chiffres sont issus d’une enquête de la Direction des services de l’immigration québécoise sur l’expérience des Français dans les universités au Québec, parue mi-octobre. Ils montrent que cette province du Canada fait désormais partie des 3 destinations préférées des étudiants français, avec la Belgique et le Royaume-Uni.
Qualité des enseignements, proximité culturelle, coût des études, débouchés… Plusieurs facteurs expliquent cet engouement, selon l’enquête. Celle-ci décrypte les profils des étudiants français au Québec et leurs motivations. Un intérêt pour se dépayser qui ravit les universités québécoises : cette année encore, une dizaine d’entre elles sont en tournée en France pour inciter les étudiants français à franchir le cap de partir étudier en Amérique du Nord. On fait le point.
Qualité des formations, langue, coût des études : une formule gagnante
La Direction des services de l’immigration identifie plusieurs facteurs pour expliquer l’engouement des étudiants français pour le Québec :
- Proximité culturelle et linguistique. La langue française est un atout majeur pour attirer les étudiants français. Ceux-ci poursuivent leurs études dans un environnement francophone, tout en bénéficiant de la richesse culturelle nord-américaine. Le cadre de vie au Québec, qui offre un cadre naturel impressionnant, fait en effet souvent chavirer le cœur des Français dans leur décision de venir étudier dans la région.
- Qualité des établissements universitaires. Les universités québécoises sont reconnues à l’international pour l’excellence de leur enseignement. Elles attirent ainsi un grand nombre d’étudiants français à la recherche de diplômes de qualité.
- Coût abordable des études. Comparé à d’autres destinations (Royaume-Uni, États-Unis), le Québec offre des frais de scolarité plus accessibles pour les étudiants français, ceci notamment grâce à des accords bilatéraux entre la France et le Québec.
| 💰Combien coûte une année d’études au Québec ? Les frais de scolarité tournent autour de 7000 dollars canadiens par an pour les étudiants français (contre environ 30 000 dollars par an pour les étudiants internationaux qui ne bénéficient pas d’exemption). À ce budget, il faut ajouter en moyenne 15 000 dollars canadiens pour le coût de la vie au quotidien (logement, transports, alimentation, sorties…), selon les chiffres officiels. |
- Facilité d’immigration. Le Québec a mis en place des politiques d’immigration et des programmes spécifiques pour les étudiants étrangers, facilitant leur intégration et leur accès au marché du travail après leurs études.
| 🔎 Le Canada réduit (encore) les permis pour les étudiants étrangers Après avoir déjà réduit de 35 % le nombre de permis accordés aux étudiants étrangers en 2024, le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé sur X que ce taux allait encore baisser de 10 % à la rentrée 2025. Le pays délivrera donc 437 000 permis d’études, contre 485 000 en 2024. |
Avec une approche moins élitiste du système éducatif, les étudiants français apprécient en outre la facilité d’accès aux établissements du supérieur au Québec. En effet, ceux-ci basent leur admission uniquement sur les résultats du bac, souligne l’enquête. Il est ainsi possible d’intégrer une école d’ingénieurs ou de commerce plus facilement qu’en France, avec une qualité d’enseignement similaire.
« Taux de réussite » remarquable des étudiants français
Les étudiants français sont majoritairement inscrits en premier cycle, nous apprend encore l’enquête. Ils y étudient entre un et trois ans, hors programme d’échange universitaire. Du point de vue des universités québécoises, le « taux de réussite » des Français est très positif, souligne encore le document, les établissements estimant que ces étudiants sont « bien outillés pour les études ».
Sur place, les étudiants français doivent faire face à quelques difficultés. Les principales sont le climat et la météo, suivies du logement. Enfin, pour ce qui est des perspectives professionnelles, de nombreux étudiants français restent au Québec après leurs études : 20 % d’entre eux restent au Québec, selon les chiffres communiqués par la majorité des universités. Pour l’université de Laval, ce chiffre grimpe à 50 %. Il atteint même 100 % dans certains domaines, tels que l’industrie, pour les étudiants français diplômés de Polytechnique Montréal.
