Partir Étudier au Québec : Pourquoi ? Comment Faire ?

​En 2022, 800 000 étudiants français ont obtenu le permis d’études au Canada. Sans surprise, le Québec attire particulièrement cette jeunesse !
Mis à jour le / Publié le 12 octobre 2023
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Une étudiante sur le campus de l’école Polytechnique à Montréal - ©Polytechnique Montréal

C’est le pays préféré des Français selon Campus France. Le Canada est la première destination des étudiants français en mobilité internationale, derrière la Belgique et le Royaume-Uni. Et sa plus grande province, le Québec, a bien des atouts pour séduire les néobacheliers, mais aussi les candidats en réorientation ou avides de découvrir de nouveaux horizons !

Pourquoi faire ses études au Québec ? Que faut-il savoir avant d’y aller ? Combien ça coûte ? On fait le point !

Système d’études américain, langue française : bienvenue au Québec

Plus qu’une simple région. Le Québec a de particulier qu’on y parle officiellement la langue de Molière. Rien d’étonnant à ce que les jeunes Français se précipitent chaque année pour y étudier ! De plus, l’offre de formation de la province canadienne n’a rien à envier aux grandes villes européennes, puisqu’elle ne compte pas moins de 18 universités, dont l’écrasante majorité est francophone.

Pour Salomé Zuzia, consultante (études HEC Montréal & Paris), aller étudier au Québec, c’est découvrir une nouvelle culture qui a sa propre identité au Canada. «Les étudiants entrent également dans un système à l’américaine, qui est totalement différent du système français tant au niveau de la méthode d’enseignements que des examens».

Montréal est réputée pour être une ville étudiante dynamique. Sa proximité à la fois géographique avec les États-Unis et culturelle avec la France en fait l’objet de toutes les convoitises. «Quasiment toute la ville est étudiante et il est très facile de se déplacer.», complète Salomé. Et là, vous vous dites 'Mais comment faire pour arriver jusqu’à Montréal ?' Avant de sauter dans l’avion, lisez bien nos recommandations !

Que faut-il savoir avant de partir étudier au Québec ?

Aussi excité que vous puissiez être à l’idée de traverser l’Atlantique pour entamer un nouveau cursus ou poursuivre l’actuel, n’oubliez pas qu’on ne part pas à l’étranger comme on va chez le boulanger… D’autant plus si vous y allez pour vos études. Les spécificités administratives, pédagogiques, ou encore le coût de la scolarité et de la vie diffèrent dans chaque pays.

Les formalités

Chaque établissement étant différent, vous devez vous renseigner en profondeur sur chacun d’entre eux. Sélectionnez la ou les formations qui vous tentent et rassemblez et envoyez les documents demandés. Si certaines informations ne sont pas claires ou nécessitent plus de précisions, contactez l’université ou l’école par mail, par téléphone, via la messagerie du site… Il serait tout de même dommage de vous retrouver dans une formation pour devenir curé alors que votre rêve est de travailler dans le nucléaire.

Vous avez été admis dans un EDD (Établissement d’enseignement désigné) ? Bravo ! Il est temps de déposer votre lettre d’acceptation en ligne, afin de pouvoir effectuer une demande de permis d’études, sans avoir à attendre les copies originales de votre CAQ (Certificat d’acceptation au Québec) pour études. Cette démarche s’effectue sur la plateforme Arrima, qui dépend du ministère de l’Immigration au Québec.

Globalement, les trois documents nécessaires à l’obtention d’un permis d’études sont :

  • une preuve d’acceptation
  • un passeport valide
  • une preuve de ressources financières.

Vous pouvez par exemple fournir la preuve d’un compte bancaire alimenté et ouvert à votre nom au Canada, d’un CPG (Certificat de placement garanti) d’une institution financière canadienne, ou encore la confirmation d’un prêt étudiant émit par une banque.

Selon le site du gouvernement canadien, vous devez posséder au moins 10 000 $ CA (dollars canadiens) par an, hors frais de scolarité, soit environ 7 000 €. Pour votre premier responsable légal, le montant requis est de 4 000 $ CA, soit environ 2 800 €.

Malgré la longueur de la procédure, Zoé a été accompagnée tout le long par son établissement. Avant d’aller étudier sur le sol québécois, elle a dû obtenir une lettre d’acceptation dans son établissement, l’envoyer sur un autre site pour obtenir le CAQ, «puis envoyer beaucoup d’autres formulaires à la plateforme IRCC» pour obtenir son permis d’études. Elle estime le coût d’envoi de dossier à 90 $ CA (60 €).

Les diplômes et équivalences

Le cycle LMD (Licence, master, doctorat) n’existe pas à proprement parler chez les Canadiens. Mais les études supérieures sont également organisées en trois cycles : le baccalauréat (équivalent à une licence), la maîtrise (équivalent à un master) et le doctorat.

Les ententes franco-québécoises facilitent la reconnaissance des diplômes une fois sur place, en témoigne Zoé. «J’ai choisi le Québec parce que mon ancien lycée avait un partenariat avec le Cégep de RDL(Collège d’enseignement général et professionnel de Rivière-du-Loup, NDLR)». La jeune femme a suivi une formation en graphisme l’an dernier, un DEC  technique (équivalent d'un bac+3, à ne pas confondre avec le DEC, équivalent du bac en France), puis une 3ᵉ année de formation grâce à ses équivalences d’études précédentes. Elles lui ont permis d’effectuer sa formation en accéléré.

Attention toutefois aux réorientations ‘sauvages’. Normand Beaudry, directeur du recrutement international pour l’Université du Québec à Montréal, alerte : «Passer de la L1 à la L2 au Québec est plus compliqué que de refaire un diplôme en entier». Dans le cadre d’un changement de voie, il serait donc préférable de se réorienter en début de cursus.

@Angèle Chatellard relate sa vie d’étudiante en DESS design d’événements à l’UQAM

L’approche pédagogique

Les ambassadeurs de l’Université du Québec, réseau collaboratif francophone comprenant une dizaine d’universités, se félicitent de l’approche pédagogique ‘très concrète’, avec beaucoup de mises en pratique, ainsi qu’une grande proximité avec les professeurs. «Beaucoup de programmes d’études ont des composantes ancrées dans la vie. L’idéologie derrière l’éducation est vraiment basée sur la préparation des étudiants au marché du travail, une fois diplômés.», déclare Dany Mercier, directeur information et admission de l’UQAM (l’Université du Québec à Montréal).

À HEC Montréal, on étudie 15 h de cours par semaine, mais 1 h de cours correspond à environ 3 h de travail, d’après Salomé Zuzia. L’autonomie du système américain permet aussi de choisir ses cours et le nombre d’heures souhaité. De quoi avoir le temps de s’adonner à d’autres activités.

@Destination Universités Québec

Frais de scolarité, logement, restauration : combien coûte la vie d’étudiant au Québec ?

Le Québec a des liens étroits avec la France. De facto, les partenariats sont légion et font l’affaire des portefeuilles les plus modestes.

Frais de scolarité

Depuis la rentrée de septembre 2023, une exemption des droits de scolarité supplémentaires est accordée aux étudiants étrangers inscrits dans un établissement collégial ou une université située à l’extérieur du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal. Cette décision est portée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, dans le but d’encourager les étudiants étrangers à entreprendre des études supérieures en français et en région. Soyez donc vigilant quant à l’emplacement de votre campus. Ce détail peut considérablement réduire vos frais !

À noter que les étudiants intéressés devront suivre un programme d’études dans des secteurs d’emploi prioritaires pour le gouvernement. Il s’agit des technologies de l’information, du génie, de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des services de garde éducatifs à l’enfance. Les étudiants internationaux, inscrits dans ces filières, paieront en théorie les mêmes droits de scolarité que les étudiants québécois.

En effet Salomé Zuzia précise qu’il existe trois types de tarif : canadien, québécois et international. «Aujourd’hui, un Français paie les frais de scolarité d’un Canadien et non d’un Québécois.» D’après la consultante HEC, le gouvernement a décidé d’augmenter les frais au vu du nombre croissant d’étudiants français qui se dirige vers ce pays chaque année.

Destination Universités Québec estime le coût du premier cycle a environ 7 000 € l’année et 2 000 € au niveau master.

Bourses et autres exemptions

La bourse Gaston-Miron d’un montant de 5 000 $ CA (environ 3 450 €) permet aux étudiants de 2e ou 3e cycle universitaire de faire un stage de recherche en littérature et culture québécoises dans une université du Québec.

Des bourses d’excellences sont proposées par le gouvernement aux élèves et étudiants étrangers inscrits en formation universitaire, en formation collégiale technique et en formation professionnelle. En plus de la bourse, les heureux élus pourront bénéficier d’une exemption des droits de scolarité supplémentaires et d’une protection d’assurance maladie et hospitalisationofferte par la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec).

Au-delà de l’aide administrative que peuvent apporter les Cégeps, ils ont la particularité d’être ‘gratuits’ pour les étudiants de nationalité française qui ne vivent pas dans une autre province canadienne au moment de leur demande d’admission. Ces derniers sont exemptés des droits de scolarité imposés aux étudiants internationaux. Ils devront simplement s’acquitter des frais afférents (frais obligatoires qui permettent d’avoir accès aux différents services qu’offrent les Cégeps). À date, ils sont d’environ 277 €.

Notez aussi que dans le cadre d’un échange universitaire, vous n’avez pas de droit de scolarité à payer au Québec. Pour connaître les établissements québécois partenaires, renseignez-vous auprès du bureau d’études international de votre établissement d’origine.

Logement

À l'instar de la France, le pays connaît actuellement une crise du logement. Les étudiants étrangers peinent donc à en trouver un, comme ils l’ont dévoilé au Monde.

Zoé, qui y est retournée pour travailler, reconnaît qu’il est parfois difficile de trouver un appart’ étudiant : «Les Cégeps ont pour beaucoup des résidences étudiantes attitrées. J’étais moi-même en résidence l’an passé.» Aujourd’hui, elle est en colocation avec deux amis.

Pour Salomé Zuzia, il est assez facile de trouver un logement sur un campus à Montréal. «Il n’y a pas besoin de dossier comme en France. Si tu as un bon feeling avec les propriétaires ou colocataires, la place dans la coloc’ est réservée».

Si le prix des logements est inférieur à la Métropole du Grand Paris, la nourriture et le transport sont relativement coûteux. Il faut compter entre 300 à 500 dollars canadiens (environ 200 à 350 euros) pour une chambre en collocation ou une chambre en résidence autour de HEC Montréal par exemple, qui comprend aussi le campus de Polytechnique.

Vie étudiante

«Les Cégeps sont des établissements avec beaucoup d’activités en interne comme des soirées, sorties, concerts, etc.», se souvient Zoé. De fait, les campus américains sont réputés pour être de véritables lieux de vie. Elle ajoute que le coût de la vie est assez similaire à la France 'avec le taux de change du Dollar canadien en notre faveur».

Le collectif Destination Université Québec estime à 13 000 € par an les frais de logement et de subsistance (dépenses de la vie courante).

Quels sites pour préparer ses études au Québec ?

À ce jour, il n’existe pas de site tel que Parcoursup ou Mon Master pour postuler dans des formations postbac ou de type bac+4/5. Pour ce faire, il faut vous renseigner sur les sites web de chaque université. N’hésitez pas à vous abonner à leurs réseaux sociaux ou newsletters pour ne manquer aucune actualité !

Du reste, il existe une multitude de plateformes officielles ou non, où vous trouverez tous les renseignements nécessaires à votre migration outre-Atlantique. Parmi les sites concernés, il y a notamment :

Enfin, retenez que l’insertion professionnelle est facilitée administrativement, puisqu’il est possible d’obtenir un visa de travail de la même durée que le diplôme obtenu, par exemple, 3 ou 4 ans pour une licence. «On a le droit de travailler 20 h par semaine pour gagner de l’argent avec certaines interdictions en termes de domaine, mais c’est peu restreint», relate Zoé.

En revanche, vous n’êtes pas autorisé à travailler avant de commencer votre programme d’études.

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