C’était attendu, notamment par la communauté estudiantine. Le président de la République, Emmanuel Macron, a choisi son nouveau Premier ministre après un feuilleton estival qui a duré près de deux mois. Michel Barnier, 73 ans, homme de droite, a été nommé par le chef de l’État.
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Une décision qui a laissé un goût amer pour les partis de gauche qui composent le Nouveau Front populaire — coalition arrivée en tête aux élections législatives anticipées —, mais aussi pour les syndicats étudiants. L’Unef et l’Union étudiante ont réagi sur les réseaux sociaux suite à la nomination du Premier ministre.
« Un PM de droite réactionnaire »
Dans un communiqué de presse publié sur X, l’Unef s’est exprimé sur la nomination de Michel Barnier. Pour le syndicat étudiant, « Emmanuel 1er, monarque dans sa tête, a décidé de nommer un PM de droite réactionnaire et continue de nier le résultat des urnes », avant de dénoncer : « un coup de force » de la part du chef de l’État.
De la même manière que les représentants du NFP, l’Unef déplore le choix d’un politique issu du parti des Républicains. Le parti de droite est arrivé 4e lors des dernières législatives et compte 41 députés à l’Assemblée nationale. « Il est lui-même minoritaire dans son camp, ayant largement perdu à la dernière primaire de son parti en 2022 », ajoute l’Unef.
— UNEF (@UNEF) September 5, 2024
L’Union étudiante partage le même constat. Sur la plateforme d’Elon Musk, le syndicat étudiant s’oppose également à la nomination du nouveau Premier ministre. « On ne peut pas rester de simples observateurs de la vie politique quand un coup de force autocratique est mené », fustige l’Union étudiante.
Si les syndicats étudiants partagent des craintes communes, ils prennent en exemple les décisions et les déclarations passées de Michel Barnier. En effet, ce dernier avait voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1981. Puis, ses propos sur l’immigration ne passent pas pour l’Unef. Le syndicat estime que son discours sur « la réduction de l’accueil des étudiants étrangers est inacceptable ».
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Appel à la mobilisation ce samedi dans toute la France
Face à ce constat, les syndicats étudiants et lycéens réitèrent leur appel à manifester ce samedi 7 septembre sur l’ensemble du territoire. « Déjà plus de 150 manifestations ont été comptabilisées, mettons la pression à Macron ! », affirme l’Union étudiante. À Paris, le cortège s’élancera à 14 h sur la Place de la Bastille.
✊ Pour la démocratie, stop au coup de force de Macron
Avec l’USL, les associations et les partis politiques nous appelons à manifester samedi partout en France. Déjà plus de 150 manifestations ont été comptabilisées, mettons la pression à Macron ! pic.twitter.com/nHdnvP0kgp
— L’Union Étudiante (@unionetudiante_) September 5, 2024
Enfin, la CGT a également un mouvement intersyndical et des grèves à partir du 1er octobre. « C’est très important de se mobiliser pour empêcher une politique d’austérité qui serait catastrophique », a expliqué Sophie Binet, la présidente de la CGT, au micro de l’émission C dans l’air sur France 5.
Les syndicats étudiants ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils participeront à ces mobilisations.« Nous appelons l’ensemble de la jeunesse et des étudiants à sortir dans la rue le 1er octobre », annonce l’Unef. « Nous demandons à E. Macron de prendre ses responsabilités et de nommer Lucie Castets, sortie majoritaire des urnes ». Pour eux, la candidate de la coalition de gauche incarne « le seul programme » qui répond aux attentes de la communauté estudiantine.
Pour rappel, le chef de l’État a écarté toute nomination de Lucie Castets au poste de Premier ministre. Cette dernière aurait appliqué le programme du NFP qui vise à lutter contre la précarité étudiante, « mettre fin à la sélection » à l’université et enfin, « abroger la réforme des retraites et augmenter les salaires ».
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