Tout le monde ne peut pas se vanter d’avoir trouvé sa vocation ! Mélanie a 24 ans et occupe le poste de chargée de développement et contenus au sein d’un des labels de musique les plus reconnus mondialement.
Elle accompagne les labels et les artistes dans leur développement de contenus vidéo, sur des plateformes comme YouTube, Instagram ou TikTok. Elle travaille également à l’optimisation de leur catalogue de titres, à leur référencement et au processus de monétisation.
Elle est aussi la vice-présidente de l’associationK-pop In Paris (KIP). Le média est l’une des premières sources d’information concernant le genre musical sud-coréen en France.
Depuis petite, elle est passionnée par les arts du spectacle et pratique la danse. En 2022, la jeune femme décroche — avec la mention très bien — son master en management et communication des industriesculturelles au Celsa, l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication, interne à Sorbonne Université.
Aujourd’hui, ses passions sont au centre de sa vie personnelle et de sa carrière. Portrait d’une jeune femme passionnée, déterminée et « Gen Z-coded ».
Un tempérament curieux et passionné
L’engouement de Mélanie pour la musiqueremonte à ses toutes jeunes années. Sa mère l’a rapidement immergée dans cet univers, à la maison, mais aussi au cœur des salles de concert. Lorsqu’elle était chanteuse au sein d’un groupe, elle emmenait Mélanie à certaines de ses performances. « Tous ces éléments ont bâti ma culture musicale autour de la variété française et internationale, en plus d’éveiller ma curiosité dans le domaine », explique-t-elle.
Une curiosité qui porte aussi bien sur le profilsociologique des publics que des artistes qui performent. Ces derniers l’attirent irrémédiablement. Ils sont des figures fascinantes, inatteignables et inspirantes. « J’ai été fan de toutes les pop stars comme Rihanna, Britney Spears, Lorie ou Willy Denzey, par exemple », se souvient la jeune femme à la personnalité MBTI INFP (médiateur).
💡 Qu'est-ce qu’une personnalité MBTI ? Le test de personnalité Myers-Briggs (MBTI) ou le test des seize personnalités est l’un des plus populaires mondialement. Particulièrement utilisé dans le monde du travail ou sur les applications de rencontre, le test identifie seize personnalités, basées essentiellement sur les relations et interactions avec les autres. Parmi celles-ci, il y a le médiateur ou INFP. |
Même du côté de ses études, Mélanie se montre curieuse et préfère avoir le choix de toucher à tout. Son bac en poche, elle intègre une classe préparatoire lettres et sciences humaines (LSH), un cursus en deux ans qui prépare au concours de l’École normale supérieure (ENS) Lyon. Elle y suit des cours poussés de lettres, d’histoire, de géographie, de philosophie et de langues. « Je me suis tournée vers la prépa littéraire, car j’avais envie de poursuivre des études pluridisciplinaires et qui m’amenaient à réfléchir tout le temps », raconte Mélanie.
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Lors de sa deuxième année de classe prépa, en parallèle de la préparation au concours de l’ENS, elle décide de préparer le concours externe du Celsa, une école de communication à Paris. Pour cette voie de recrutement, les candidats doivent se former en complète autonomie, avec les ouvrages recommandés dans la bibliographie du concours et des lectures personnelles complémentaires.
« Ce qui est plutôt cool avec la communication, c’est qu’il y a toujours un moyen de raccrocher un wagon et de faire des ponts entre ce qui te parle ou ce que tu aimes. » Mélanie
Tandis qu’elle se plonge dans les livres, elle se rend compte que la communication, « c’est bien plus complexe et plus “deep” » que l’idée qu’elle en avait avant. La jeune femme réussit finalement le concours du Celsa et intègre la licence 3 de communication. Elle comble ainsi sa curiosité intellectuelle, qu’elle avait d’abord satisfaite en prépa, mais cette fois, au sein d’un cursus qui lui permet de se professionnaliserdans un domaine qui lui plaît.
La communication : un domaine d’études pluriel et ouvert
Si Mélanie reconnaît volontiers qu’elle a réussi à allier passion et études, puis passion et métier, elle accorde aussi beaucoup de mérite au domaine de la communication qui tend à faciliter ces alliages. « Ce qui est plutôt cool avec la communication, c’est qu’il y a toujours un moyen de raccrocher un wagon et de faire des ponts entre ce qui te parle ou ce que tu aimes », affirme-t-elle.
Lorsqu’elle intègre le Celsa, Mélanie est formée à des problématiques sociologiques, philosophiques ou encore commerciales. « Pour moi, la communication a vraiment rassemblé des études super complètes et dans lesquelles je pouvais m’épanouir ». Elle découvre que l’école dispense un master qui peut lui permettre d’accéder aux industries culturelles et créatives qui l’intéressent tant.
En se spécialisant en master, elle peut alors s’adonner à des mémoires de recherche qui touchent au cœur de ses passions. La première année, elle aborde l’utilisation des plateformes de vidéos par l’industrie musicale sud-coréenne. En deuxième année, elle se penche sur l’industrie musicale de la K-pop et les pratiques de fans. « Ce sont des sujets à part entière de communication, qu’on voit à l’école et qui font sens avec ma personnalité », rappelle Mélanie.
C’est aussi l’occasion pour elle de flécher son avenir professionnel avec des stages dans l’industrie musicale. Elle réalise le premier dans une grande salle de concert de la capitale. « Globalement, j’ai réussi à amener mon identité. On communiquait sur la pop musique et la K-pop, en vue des concerts programmés ». Par exemple, elle a pu voir le groupe Stray Kids au premier rang.
« J’ai conscience que ce n’est pas évident pour tout le monde d’y arriver, mais pour moi, c’était ça ou je n’allais pas être heureuse. » Mélanie
Lors de son deuxième stage, Mélanie collabore avec France tv Slash. « C’est la plateforme digitale, Gen Z de France Télévisions. On y évoque des sujets sociaux, pop culture, musique ou développement personnel, et plein d’autres », décrit-elle.
Son dernier stage a lieu dans un label de musique reconnu. « C’était l’apothéose. Je réussissais à entrer dans l’industrie qui me plaisait, et ce, dans une grande entreprise du secteur » révèle Mélanie.
Désormais en contrat dans une autre organisation phare du secteur, elle mesure sa chance : « Parfois, je n’arrive toujours pas y croire. C’est une chance incommensurable d’avoir réussi à allier travail et passion ». Avant d’ajouter : « J’ai conscience que ce n’est pas évident pour tout le monde d’y arriver, mais pour moi, c’était ça ou je n’allais pas être heureuse ».
« Je préfère aller vers les endroits où je suis entendue »
Mélanie a toujours mis ses passions à un endroit très centralde sa vie. « Elles font mon unité et me permettent de tenir même dans des moments compliqués », dévoile-t-elle. Il n’est donc pas question de faire l’impasse dessus et de troquer sa personnalité pour une autre.
Même s’il est inévitable de tomber sur des personnes avec qui « le courant ne passe pas », Mélanie considère qu’il est important de pouvoir travailler dans un lieu où l’on se sent bien. « Ça coule tout seul quand ce que tu fais a du sens avec ton identité et ne va pas à l’encontre de tes valeurs ».
Forcément, elle a aussi vécu des entretiens où elle ne sentait pas d’alchimie, autant de son côté que de celui de l’employeur. Dans ce cas, elle ne s’obstinait pas. « Si l’on ne veut pas de moi, je ne viens pas. Je préfère aller vers les endroits où je suis entendue ». À l’instar des stages qu’elle a réalisés, par exemple. « Je pense que les employeurs m’engageaient aussi pour qui je suis et la plus-value que ça pouvait apporter ».
« Je suis prise au sérieux sur le sujet musique en général et K-pop, à la fois comme une fan et comme une experte du sujet. » Mélanie
Composer avec son identité au travail et ailleurs ne se fait pas n’importe comment. « Il ne s’agit pas d’arriver et de dire : voilà, c’est ma personnalité et vous êtes obligés de faire avec », explique-t-elle. « Il est mieux de procéder de manière humble et judicieuse ».
Aujourd’hui, au sein de son travail, on lui fait confiance. « Je suis prise au sérieux sur le sujet musique en général et K-pop, à la fois comme une fan et comme une experte du sujet », se félicite-t-elle.
Le secret pour travailler dans la musique : réseau, passion et réflexion
Allier travail et passion, surtout dans l’industrie musicale, n’est pas chose facile. Mais ce n’est pas impossible ! Le leitmotiv de Mélanie ? « On est tous jeunes ensemble ! On n’est jamais seul à être passionné de quelque chose ».
C’est pourquoi les réseaux sont d’une importance capitale. Il s’agit alors d’aller au contact d’autres fans, au sein de communautés en ligne ou lors d’évènements. La jeune chargée de développement et de contenus préconise aussi d’échanger avec des professionnels du secteur et d’autres étudiants pour se renseigner sur les voies d’orientation et les opportunités professionnelles.
« Il y a encore énormément de choses à faire et énormément de places à prendre. » Mélanie
Autre conseil et pas des moindres : « identifier le maillon de la chaîne » dans lequel il plairait à chacun de travailler. Par exemple, dans l’univers de la musique, il y a des postes qui consistent à travailler directement avec les artistes, à faire de la promotion, de la rédaction, du web design, du commerce, du journalisme ou même du stylisme !
Pour ce qui est de la K-pop en particulier, elle considère que les opportunités sont nombreuses : « Il y a encore énormément de choses à faire et énormément de places à prendre ».
À terme, Mélanie souhaiterait être une figure de proue du lancement de la K-pop en France et à travers un média ou un label. Avant cela, elle aimerait évoluer jusqu’à devenir chargée de projet dans la structure dans laquelle elle exerce actuellement. Elle pourrait alors consacrer encore plus de son temps de travail à son genre musical de prédilection : la K-pop.