Le 31 janvier, la FAGE a obtenu un résultat historique aux élections du Cnous en obtenant plus d’élus que l’Unef, première force étudiante depuis des années. Qu’est-ce qui a provoqué ce changement ?
Ce n’est pas un changement anodin. Depuis 2008, il y avait une vraie tendance marquée. Et cela s’explique facilement : nous sommes des acteurs associatifs de terrain. D’un côté, nous avons une main syndicale, qui revendique, et de l’autre, nous avons une main de service, qui organise des événements et gère des services tels que nos AGORAé. Cette capacité d’être présent sur deux angles différents nous donne une synergie intéressante qui nous inspire. Grâce à nos actions, nous sommes en phase avec les réalités et pouvons porter un avis objectif et réaliste.
« Nous avons obtenu de nombreuses victoires »
C’est ce qui se ressent depuis plusieurs années. Et cela s’est amplifié ces derniers mois. Nous parlons avec les différents acteurs : les étudiants, les associations actives dans l’enseignement supérieur, le gouvernement… Grâce à cela, nous avons obtenu de nombreuses victoires ces derniers mois. Le résultat des urnes est représentatif et vient récompenser nos dernières réussites.
Ça faisait plusieurs mois que vous l’annonciez, maintenant, c’est le cas : la FAGE est la première organisation étudiante de France. Quel est votre sentiment ?
Nous l’annoncions, mais nous ne nous attendions pas à un score aussi élevé. Oui, la FAGE est la première organisation étudiante de France ! C’est beaucoup de joie et de fierté ! C’est une victoire collective du réseau de la FAGE et de toutes les associations qui en font partie. Des associations étudiantes qui militent tous les jours pour des petits actes quotidiens et qui arrivent à s’organiser pour donner ce que fait la FAGE. C’est grâce à toutes ces personnes qui s’engagent que notre organisation a réussi à atteindre un score qui n’avait encore jamais été atteint depuis le début des élections Cnous.
« Nous voulons nous engager sur le terrain politique »
Qu’est-ce que ce nouveau statut change pour vous ?
Cela va changer la manière dont les partenaires nous voient, nous parlent et nous considèrent. Nous allons être plus écoutés et plus reconnus lorsque nous parlerons. Nous devenons première organisation étudiante de France dans un contexte difficile pour les jeunes. Nous avons l’intention de nous engager sur le terrain politique.
« En France, il nous faut une urgence jeunesse ! »
Quelles actions allez-vous mener, ces prochaines semaines, forts de cette nouvelle légitimité ?
Forts de ce statut, nous allons aller à la rencontre des candidats aux élections présidentielles 2017. Nous allons échanger avec eux, leur faire des propositions. Mais nous allons également aller auprès des jeunes pour essayer de combler le fossé qui existe entre les responsables politiques et la jeunesse. En France, il ne nous faut pas une priorité jeunesse, il nous faut une urgence jeunesse. Il faut que les jeunes s’intéressent à la politique et que la politique s’intéresse aux jeunes. La jeunesse doit être la priorité de la nation.
« Il n'y a pas de vraies propositions sur la jeunesse »
Nous avons déjà commencé à rencontrer les équipes des candidats. Nous réfléchissions à une campagne assez audacieuse en essayant de sortir des sentiers battus. Pour l’instant, il n’y a pas de vraies propositions sur la jeunesse. Que ce soit à droite ou à gauche, on ne nous parle que du service militaire ou du service civique obligatoire. Nous voulons apporter de la hauteur et sensibiliser les candidats pour que celui qui sera élu conduise des réformes ambitieuses.
Ces derniers jours, de nombreux événements sont venus perturber les débats. Comment sentez-vous la campagne ?
Elle est intéressante. Nous avons suivi assidûment les primaires de gauche et de droite. Malheureusement, le débat est pollué par des casseroles ou tentatives de déstabilisation. Depuis quelques jours, on ne parle pas du fond des idées. J’ai hâte que nous puissions enfin parler des grands thèmes.