Après un passage à l’Université Sorbonne Nouvelle, puis à l’ISCOM, Eneka a tracé son chemin avec une idée en tête : intégrer l’industrie musicale. Son choix s’est porté vers l’école spécialisée dans la communication : une décision qui devait lui ouvrir les bonnes portes. Pari réussi : elle travaille aujourd’hui chez Universal Music, un label qui produit des artistes comme Damso ou Tame Impala.
Désormais responsable du pôle relations artistes, labels et managers chez A&R Studios, elle ne connaît pas la routine ! Entre négociations, shootings et tournages, son quotidien évolue au même rythme que la musique. Pour Diplomeo, elle revient sur son parcours et livre ses conseils pour celles et ceux qui rêvent de percer dans ce secteur.
Après ta licence à la Sorbonne Nouvelle, le choix de l’ISCOM était-il une évidence ?
Depuis le lycée, je savais que je voulais faire des études de communication. Je me suis tournée vers la fac après le bac pour être certaine que cet univers me plaisait. Dès que j’ai réalisé que la com’ était faite pour moi, je me suis renseignée sur différentes écoles. J’avais envie de me professionnaliser, d’avoir accès à des stages et à de l’alternance. Ce sont des dispositifs qui sont plus répandus dans les écoles privées qu’à l’université.
En faisant les portes ouvertes de l’ISCOM, je me suis rendu compte que j’avais la possibilité de réaliser un stage à l’étranger en L3. Je ne voulais pas passer à côté de l’expérience internationale que je n’avais pas encore vécue et j’ai donc décidé de rejoindre l’école en troisième année de licence. Cela m’a aussi ouvert les portes de tous les masters de l’ISCOM.
Quel moment a particulièrement marqué ton passage à l’ISCOM ?
C’est ce fameux stage à l’étranger. C’est la première fois que je partais de chez mes parents et que j’allais dans un autre pays dans un contexte qui n’est pas celui des vacances. J’ai passé cinq mois à Londres, à m’occuper des relations presse d’une ancienne designeuse de mode : Nathalie Ballout. Parmi mes missions, j’étais en charge de ses événements autour de la fashion week. Ça m’a vraiment permis de développer mon anglais et de découvrir comment fonctionne la communication dans un pays anglophone.
L’autre élément qui m’a marqué à l’ISCOM, ce sont les semaines de compétition. Il s’agissait de challenges en groupe, animés par de vrais professionnels qui venaient avec des problématiques liées à leur métier. Parfois même on se déplaçait dans les locaux des marques. C'est une vraie immersion dans le monde professionnel.
Hasard ou réelle passion : comment es-tu arrivée dans le monde de la musique ?
J’ai toujours voulu travailler dans la musique. C’est d’ailleurs ce qui m’a aussi attirée vers l’ISCOM. Sur les brochures, ils évoquaient les entreprises partenaires et celles dans lesquelles les étudiants réalisaient leur alternance. Dès que j’ai vu le logo d’Universal, je me suis dit que cette école me donnait accès à cette opportunité que ne me permettait pas forcément la fac.
La musique a toujours fait partie de ma vie. J’ai été au conservatoire étant petite. J’ai même fait un bac L option musique. J’étais curieuse des sorties des artistes : albums, musiques, clips… Quand je suis arrivée dans ce milieu, j’y arrivais en tant que passionnée. Je n’avais pas conscience du fonctionnement de cette industrie et je ne connaissais personne qui y travaillait. On dit d’ailleurs qu’il faut être pistonné pour intégrer cet univers, mais ce n’est pas vrai ! J’ai juste postulé à une offre et j’y suis allée.
L’ISCOM t’a-t-elle accompagnée pour entrer dans le monde de la musique ?
J’ai pu écrire à des étudiants de l’école qui étaient justement en alternance dans cette industrie pour avoir des conseils afin de préparer mes candidatures. Le réseau de l’ISCOM est très important et on peut se tourner facilement vers lui dès qu'on a des questions. On est bien accompagné.
Aujourd’hui, tu es responsable pôle relations artistes, labels et managers chez A&R Studios. À quoi ressemble ton quotidien ?
A&R Studios est un service transversal d’Universal Music qui s’occupe des partenariats entre les marques et les artistes. Je suis responsable du pôle talents, aussi appelé pôle relations artistes, labels et managers. On est à l’interface de ces trois parties prenantes. On est agent image et on bosse sur la négociation du contrat et la mise en place d’un cahier des charges, avec la partie commerciale, pour créer les meilleures campagnes. J’accompagne les artistes sur des tournages et des shootings. Aujourd’hui, nous sommes 5 dans l’équipe et on se répartit les projets en fonction des préférences musicales de chacun.
C’est super important d’aimer ce qu’on fait et c’est ça qui me donne envie de me lever le matin. Aucune journée ne se ressemble ! - Eneka
Je n’ai pas de journée type. Au bureau, je gère les mails, les réunions en interne, avec les artistes, les managers ou les marques. Durant ces rendez-vous, on pitche les artistes et présente les tendances musicales du moment. Sinon, il m’arrive de partir sur des tournages, parfois à l’étranger. On bouge beaucoup pour nos opérations, que ce soit pour des clips ou même la fashion week.
Quelle est la dimension de ton métier qui te fait le plus vibrer ?
C’est vraiment le fait de travailler dans un secteur qui me passionne. C’est super important d’aimer ce qu’on fait et c’est ça qui me donne envie de me lever le matin. Aucune journée ne se ressemble ! Je passe mon temps à échanger avec des artistes dont j’aime le travail. On peut bosser sur 6 projets différents et ne jamais tomber dans une routine. Ça fait 7 ans que je suis chez Universal et j’ai l’impression qu’aucune année n'était la même que la précédente. Je trouve fabuleux de suivre la carrière d’un artiste et d’assister aux moments clés de sa carrière.
Quel est LE projet dont tu es le plus fière ?
Le projet dont je suis particulièrement fière, par rapport à mon expérience personnelle, c’est celui de l’artiste Eva - anciennement Eva Queen. C’était la première artiste dont j’ai eu la charge en signant mon CDI. Il y a eu un réel travail d’image réalisé de concert avec elle, son équipe, Universal et A&R Studios. J’ai assisté à ses débuts et à son évolution actuelle. C’est mon bébé au sein du label. J’ai grandi professionnellement en même temps qu’elle. Il y a un gros affect.
Il ne faut pas baisser les bras, en se mettant des barrières et en se disant qu’on sera jamais pris. - Eneka
L’industrie musicale est souvent perçue comme difficile d’accès. Quel est ton conseil pour celles et ceux qui veulent intégrer cet univers ?
Il ne faut pas hésiter à postuler aux offres, même à des labels plus petits. Beaucoup se découragent en se disant que c’est inaccessible. Il ne faut pas baisser les bras, en se mettant des barrières et en se disant qu’on sera jamais pris. Avant d’intégrer Universal, on me disait que cet univers ne tournait qu’autour du piston et que je n’y arriverais pas.
Il ne faut pas hésiter à chercher le nom des collaborateurs de l'industrie musicale sur LinkedIn et à les contacter. Pour ma part, même si je ne recrute pas, à chaque fois que je reçois un CV, je l’envoie aux ressources humaines ou je donne leurs contacts pour que la personne puisse leur écrire l’année suivante. Sur ce sujet, Universal recrute beaucoup d’alternants, avec des campagnes qui commencent généralement au mois de mai ou de juin. Si vous cherchez une alternance, il ne faut pas hésiter à postuler !
