Génération Z et CDI : je t’aime, moi non plus

Le CDI est le contrat de la sécurité pour beaucoup d’actifs. Cependant, la Gen Z voit des avantages dans d’autres formes de travail plus flexibles.
Mis à jour le / Publié en mars 2023
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Stabilité financière, réussite professionnelle… c’est ce que représente le CDI. Pourtant, aujourd’hui la Génération Z, née entre 1997 et 2010, envisage d’autres formes de travail plus flexibles. Ce public représente les jeunes actifs d’aujourd’hui et de demain. L’enjeu pour les recruteurs est donc majeur. Que reprochent ces jeunes au CDI ? La réponse se trouve dans leur quête d’épanouissement personnel. Diplomeo vous explique !

Gen Z et CDI : un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ? Beaucoup encore.

Le CDI (Contrat à durée indéterminée) reste le contrat le plus courant chez les Français. En fait, il représente 88% des contrats, d’après un rapport de la DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques).

Cependant, des formes de travail plus flexibles font davantage battre le cœur des jeunes. Une tendance qui progresse de génération en génération. Selon une étude du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), 45% de la Gen Z- née entre 1997 et 2010 - penche pour l’auto-entreprenariat. C’est 27% pour la génération d’avant, les Millenials - née entre 1980 et 1996.

Le CDI au feu, la freelance c'est le feu ? C’est la soif de liberté qui fait trancher les jeunes en faveur de ce statut. Leurs aspirations professionnelles et personnelles se sont accentuées. Ils recherchent, au pire, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Au mieux, un métier dans lequel ils s’épanouissent aussi personnellement. Ils voient de moins en moins le travail comme l’objectif de toute une vie. Ce serait plutôt le moyen de vivre sa vie.

Act your wage, Quiet quitting, CDI de moins en moins attractif : le rapport des jeunes au travail rebat les cartes

Le CDI a encore le vent en poupe chez les jeunes. Selon le rapport 2022 de la CGE (Conférence des grandes écoles), 82% des jeunes diplômés des grandes écoles sont embauchés en CDI. Mais il doit revoir sa copie. Cadre trop stricte et obsolète, peu de place pour les initiatives personnelles, rythme et charge de travail trop prenants… Ce n’est plus dans ces conditions que ces jeunes veulent travailler. Ils l’expriment sur les réseaux sociaux et au sein même des entreprises dans lesquelles ils sont en poste.

Ne plus se laisser marcher sur les pieds et voir l'emploi comme un échange de bons procédés où chacun trouve son compte : c'est la vision terre-à-terre que la Gen Z semble bien déterminée à imposer sur le marché du travail. Elle s’exprime dès l’étape de l’entretien d’embauche. Les jeunes diplômés ne tendent plus à subir cet exercice comme un interrogatoire. Ils sont actifs et le vivent comme un dialogue. Ils demandent également toujours plus de transparence durant cet échange.

Une fois en poste, la torpeur n’est toujours pas leur maître mot. Selon une enquête interne réalisée par Diplomeo, les conditions de travail représentent un critère majeur passé au crible par les actifs de la Gen Z. Un salaire intéressant ne permettra plus forcément de garder en poste un employé de cette population.

Quand ils estiment que les conditions de travail ne sont pas à leur avantage, ces derniers réagissent. Le “Act your wage”, par exemple, ou travailler à la hauteur de son salaire, consiste à s’imposer des limites dans son travail. Il ne doit pas empiéter sur sa vie personnelle. C’est surtout une mentalité à adopter. Le but ? Préserver sa santé mentale en évitant le burn out. La préservation de leur santé mentale est d’ailleurs la troisième préoccupation des 16-25 ans, selon l’étude Diplomeo citée plus haut.

Autre exemple : le “Quiet quitting” ou démission silencieuse. C’est peut-être la manifestation la plus parlante de ce que les jeunes trouvent à revoir avec le modèle du CDI. Largement en progression, cette pratique consiste à ne s’en tenir qu’aux missions inscrites sur sa fiche de poste. Ni plus, ni moins. Oubliez les heures supplémentaires ou encore les tâches annexes pour dépanner un collègue. Aujourd’hui, c’est 37% des Français qui le pratiquent, avec 1 jeune de 18-34 ans sur 2 concerné, selon un sondage de l’Ifop (Institut français d'opinion publique).

Une culture et un rapport au travail qui se répand comme une traînée de poudre via leurs réseaux sociaux habituels, notamment sur TikTok. À travers des hashtags comme #QuietQuitting, #Burnout et #Santémentale, plusieurs jeunes tiktokeurs comme @Michoubidoo appellent à la prise de pouvoir au travail.

Un fort besoin d’indépendance et de liberté : les nouvelles formes de travail que plébiscitent les jeunes

Des pourparlers sont-ils encore possibles entre le CDI et la Gen Z ? Oui. Les porte-paroles s’appellent CDI à temps partiel et télétravail. Démocratisé depuis la COVID-19 et les confinements, le télétravail est devenu un eldorado pour beaucoup d’actifs. Il devient une condition quasi sine qua none pour que les jeunes postulent et acceptent une offre. D’après le rapport People at Work 2022 du groupe ADP, 70% des 18-24 ans seraient prêts à démissionner si leur employeur leur demandait de revenir au 100% présentiel.

Quant au CDD (Contrat à durée déterminée),il est moins sous le feu des critiques. Selon une autre étude de la DARES, en 20 ans (2000-2019) la part des embauches hors intérim en CDD a progressé de 10% dans les établissements de 50 salariés ou plus du secteur privé. Quand il n’est pas subi, les jeunes trouvent dans ce contrat des avantages non-négligeables : une meilleure organisation et une opportunité de multiplier les expériences professionnelles.

Dans la même trempe, les jeunes considèrent de plus en plus la pluriactivité ou le multisalariat. Cela consiste à cumuler plusieurs temps partiels en tant que “slasheur”. Les domaines d’activités et les types d'emplois peuvent être totalement différents d'une activité à l'autre.

CDI contre freelance, quel modèle s’en sort gagnant ? Près de la moitié de la Gen Z est plus attirée par l’auto entrepreneuriat que par le CDI (CREDOC). Ce statut incarne pour eux plusieurs enjeux : la promesse d’un équilibre parfaitement contrôlé entre vie personnelle et vie professionnelle et la voie vers leur prise de pouvoir individuelle.

De nos jours, le CDI reste pour beaucoup gage de confiance et de réussite. Le rejet de ce contrat par la nouvelle génération d’actifs est à relativiser. C’est surtout du changement qu’elle semble attendre : une meilleure reconnaissance des autresstatuts et contrats de travail et des conditions de travail plus en adéquation avec ses aspirations. Les employeurs joueront-ils le jeu de l’adaptation ou bien la Gen Z reviendra-t-elle tout feu tout flamme vers le CDI classique ? C’est une question qui se pose.

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