Un pied dans le monde de l’enseignement supérieur, un autre dans les starting-blocks. Agnès Raharolahy est une athlète nantaise âgée de 24 ans, spécialisée dans le 400 mètres. Récemment diplômée, elle nous parle de son parcours scolaire et de son statut de sportive de haut niveau.
Tu as décroché ton diplôme à l’École supérieure du professorat et de l’éducation en 2016. Comment arrivais-tu à concilier sport de haut niveau et études dans l’enseignement supérieur ?
L’athlétisme ne demande pas un temps qui ne colle pas avec les études. Je m’entrainais le soir, après les cours. Parfois lors de week-end pour des compétitions à l’étranger. Les professeurs étaient arrangeants avec les dates qui ne collaient pas avec le programme scolaire. Sinon c’est comme pour tout, il faut se tenir à une certaine rigueur et équilibrer le temps scolaire et le temps entrainement.
Quels sont les aménagements proposés par ton école afin que tu poursuives tes études tout en étant sportive de haut niveau ?
Je n’avais pas d’aménagement particulier. Je m’arrangeais en "one one" avec mes professeurs. Je sais qu’avec le statut de sportif de haut niveau on peut demander à étaler une année sur deux ans, mais je n’ai pas fait ce choix.
Comment as-tu obtenu le statut d’étudiante sportive de haut niveau ? Quelles sont les démarches pour obtenir ce statut ?
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Il y a un niveau de performance requis pour pouvoir obtenir le statut de sportif de haut niveau. Je ne connais pas exactement les détails des critères de sélection. Mais en tout cas, on reçoit un mail en début d’année pour demander si l’on veut bénéficier de ce statut, et il faut alors remplir un formulaire.
Remporter des médailles et réviser ses examens : il fallait réussir sur tous les terrains. Cela demande-t-il davantage de travail personnel et d’investissement ?
Quand on est passionné, on ne calcule pas vraiment. L’entrainement reste un plaisir. Pour ce qui est des cours, c’est sûr qu’il faut réussir à rester motivée et se donner des coups de pieds pour rester dans le rythme.
Parle-nous un peu de ton sport de prédilection : l’athlétisme et plus précisément le 400 mètres. Que représente ce sport pour toi ? Quelle sensation te procure la course ?
Comme je l’ai dit avant, l’athlétisme pour moi c’est une passion et donc avant tout un plaisir. Je m’entraine parce que j’aime ça et parce que je me sens bien quand je suis sur la piste. Je ne peux pas dire exactement la sensation que me procure la course, mais quand je suis à l’entrainement, j’ai l’impression d’être à un endroit où je me sens bien, un endroit qui me comprend.
Avec plusieurs médailles à ton actif, ton palmarès est plutôt impressionnant. Comment arrives-tu à gérer ta notoriété dans la vie quotidienne et sur les réseaux sociaux ?
Contrairement à ce que l’on peut penser, je ne suis pas du tout demandée de partout. Les médailles que j’ai remportées ont été gagnées avec le relais et même si le relais est très apprécié des spectateurs et téléspectateurs, ils ne se rappellent pas forcément des athlètes qui composaient le relais. Donc je vis ma vie dans un anonymat le plus normal.
Comment vois-tu la suite de ta carrière ? Prête à remettre les pieds dans les starting-blocks avant de te lancer dans la profession d’enseignante ?
J’espère encore avoir de belles années dans l’athlétisme. Pour ce qui est de ma vie professionnelle, le projet de devenir professeur des écoles est un peu remis en question. Après plusieurs stages je me suis rendue compte que ça n’était pas fait pour moi.
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui souhaitent exercer une pratique sportive de haut niveau ?
De toujours garder un équilibre et un vrai projet scolaire. C’est important d’avoir un pied à terre à côté de son sport. Je n’ai jamais été autant performante que lorsque tout allait bien dans ma vie scolaire.
Question bonus. Le vestiaire c’est le lieu incontournable des sportifs ou le rendez-vous privilégié des étudiants (en référence au bar du même nom basé à Nantes) ?
J’avoue que je ne sors pas trop, l’hygiène sportive oblige (rires). Je ne pense pas être déjà allée au Vestiaire.