Les jeunes sont majoritairement opposés au projet de loi Travail. C’est le principal enseignement de l’étude « Parole aux jeunes » menée par Diplomeo auprès de 2 726 jeunes en mars-avril 2016. Ainsi, près de 7 jeunes français sur 10 assurent être contre le projet de réforme.
Les lycéens très mobilisés
Les plus opposés au projet de loi Travail sont les lycéens (71 %) et les jeunes demandeurs d’emploi (76 %). Les étudiants (65 %) et les jeunes salariés (67 %), quant à eux, sont plus mitigés, même si la majorité d’entre eux reste contre cette réforme. Autre chiffre marquant : 72 % des jeunes femmes sont opposées au projet de loi El Khomri. Une opposition qui n’est pas aussi forte chez les jeunes hommes (60 %).
Parmi les différents points du projet de loi, plusieurs mesures suscitent un fort rejet de la jeunesse. C’est le cas de celle sur la réforme du licenciement économique (77 % de jeunes sont contre) et de celle sur le plafonnement des indemnités prud’homales (71 %). La mesure sur les aménagements du temps de travail est également repoussée par une grande partie des jeunes (64 %). En fonction de leur statut, ces derniers ont une opinion très différente sur le sujet : seuls 54 % des jeunes salariés y sont défavorables contre 73 % des lycéens. L’instauration de référendums d’entreprise, quant à elle, est vue d’un assez bon œil par les jeunes français (53 % sont pour).
Un sujet qui fait débat
Manifestations, #OnVautMieuxQueCa, « Nuit Debout », bloquage des lycées et d’universités : ces dernières semaines, il est difficile de ne pas entendre parler du projet de loi de Myriam El Khomri, ministre du Travail. D’ailleurs, 91 % des jeunes disent en avoir entendu parler. Parmi eux, ils sont même 75 % à déclarer avoir lu les différentes mesures relatives à ce projet de loi. Les plus renseignés sur la question sont d’ailleurs les étudiants (80 %).
Le sujet suscite donc l’intérêt de la jeunesse. Un constat confirmé par le fait que 8 sondés sur 10 disent avoir discuté de la loi Travail avec leurs proches.
Une image positive des syndicats lycéens et étudiants
Depuis plusieurs semaines, les syndicats lycéens et étudiants tels que l’Unef (Union nationale des étudiants de France), la Fidl (Fédération indépendante et démocratique lycéenne), ou encore l’UNL (Union nationale des lycéens) sont très mobilisés. Ils sont d’ailleurs à l’origine de plusieurs des manifestations ayant eu lieu un peu partout en France. De manière générale, l’opinion des jeunes est plutôt positive sur le rôle de ces syndicats lors des mobilisations : 45 % l’estiment positif, 18 % pensent qu’il est négatif et 37 % n’ont pas d’avis sur la question.
De nombreux doutes sur les résultats de cette réforme
Cette réforme améliorera-t-elle la situation des jeunes sur le marché de l’emploi en France ? La plupart des sondés pensent que non. Ainsi, 69 % d’entre eux estiment que cette loi ne fera pas reculer le chômage et 83 % pensent qu’elle ne fera pas baisser la précarité. D’ailleurs, si cette loi était votée, 74 % des jeunes ne seraient pas plus confiants pour leur avenir professionnel. Et une fois de plus, les moins confiantes sont les femmes (7 %). Depuis le 17 février, date de publication d’un document de travail sur la loi El Khomri, ce projet de réforme fait parler de lui. Et à en croire les résultats de cette enquête, cela ne fait que commencer.