« Ce qui se passe au WEI (week-end d’intégration, NDLR) reste au WEI ». Et bien, non cette règle n’est plus en vigueur à l’université de médecine de Créteil (UPEC). Fin 2015, un étudiant a brisé la loi du silence en racontant anonymement au doyen, les pratiques choquantes qu’il a subies au WEI.
« Une prise de conscience »
En septembre 2016, le jeune, aujourd’hui en troisième année, a alerté la presse. C’est alors que le journal Le Monde révèle que ces étudiants entrants en deuxième année, ayant donc validé leur Paces, doivent « lécher des têtes de veau ou de cerfs morts, patauger dans une espèce de piscine avec des poumons d’agneau et autre, être aspergés de sang animal, de bouses de vache, d’urine, etc. ». Même si la réalité de ces épreuves a été confirmée par d’autres étudiants, il est le seul a avoir osé témoigner de cette pratique de début de WEI, baptisée «?trash ».
Dépassé par ces révélations, le BDE (bureau des étudiants) a donc décidé de ne pas faire de période de « trash » cette année. « Cette lettre a été le point de départ d’une réflexion, et d’une prise de conscience », commente Quentin Janot, trésorier de l’association, au Monde. « Dans le folklore et la tradition, il faut savoir garder les choses pas méchantes, qui participent à une forme de cohésion entre les promotions, et mettre de côté les autres, pas essentielles voire de mauvais goût, comme ce “trash” qui devait s’arrêter un jour ou l’autre », ajoute Sébastien Foucher, élu étudiant et ancien président du BDE.
WEI version « soft » donc, prévue pour fin octobre…
Najat Vallaud-Belkacem demande une enquête
« Aucune tradition ni aucun sentiment d’appartenance ne sauraient justifier que des actes dégradants et humiliants soient infligés aux nouveaux étudiants sous la pression du groupe », précise le ministère dans un communiqué. Ce lundi 17 octobre, la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem a réclamé une enquête approfondie de l’IGAENR (inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche) sur les pratiques dénoncées, notamment pour en « établir les responsabilités ». Une enquête à laquelle l’UPEC, qui réclame « l’annulation du week-end d’intégration », se dit prête à collaborer.