Un dialogue de sourds ? Le ministre de l’Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, persiste et signe, malgré la colère des universités françaises sur la question du budget 2025. Alors que France universités se mobilise ce mardi 3 décembre, avec les syndicats étudiants, pour dénoncer le déficit dramatique qui les attend l’année prochaine, le ministre publie un communiqué afin de « réaffirmer sa position ».
Près de deux semaines après avoir reçu France universités, qui alertait déjà sur le budget prévu dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, Patrick Hetzel compte bien suivre à la lettre sa feuille de route, présentée mi-novembre. Celle-ci prévoit une « révision en profondeur du système d’allocation des moyens alloués aux universités », rappelle-t-il dans le communiqué du jour. Une réforme pour une meilleure répartition des ressources entre les établissements, qui sera engagée dès le premier semestre 2025, pour une application en 2026.
Un décret pour simplifier la gestion financière des universités
D’ici au lancement de ce chantier, Patrick Hetzel ne semble pas prêt à changer son cap budgétaire pour les universités en 2025. Il défend un budget global du ministère de l’Enseignement supérieur en « légère augmentation ». Dans un contexte financier tendu, le ministre estime en outre que l’effort demandé de 350 millions d’euros, « soit 3% du du budget cumulé des universités », est réalisable par « une majorité d’établissements ».
« Une dizaine d’établissements pourraient néanmoins rencontrer des difficultés financières accrues en raison de leur vulnérabilité à des charges supplémentaires », reconnaît toutefois Patrick Hetzel. Il promet que leurs situations seront examinées individuellement pour donner éventuellement lieu à des « interventions financières ciblées ».
« Aucune menace budgétaire globale ne pèse sur les universités », ajoute Patrick Hetzel, en s’appuyant sur un tableau récapitulatif des budgets de tous les établissements de France. Un argument balayé par les universités, qui rappellent dans un communiqué daté du 2 décembre que cette trésorerie cumulée « n’est pas de l'argent qui dort ». Dès lors, les établissements ne peuvent pas la réorienter pour les dépenses courantes (électricité, salaires des personnels ou pensions), expliquent les représentants des universités.
Face aux « freins structurels » des présidents des universités en matière budgétaire, le ministre annonce enfin publier un décret dans les prochains jours. Le but : simplifier la gestion financière des universités. « Aucun établissement ne sera laissé sans solution », martèle-t-il encore, rappelant que les interventions financières seront « menées dans le respect des impératifs liés à la situation des finances publiques ». Dans la « continuité de dialogue régulier », Patrick Hetzel reçoit en ce moment les représentants de France universités. Le thème abordé : « les questions financières, afin de garantir une gestion concertée des enjeux ».