L’Union étudiante est un syndicat étudiant qui voit le jour en avril 2023, sur fond de mobilisations contre la réforme des retraites. Cette nouvelle fédération réunit l’ancien syndicat l’Alternative et des membres dissidents de l’Unef (17 sections locales et 8 dirigeants).
Bien que récente, l’Union étudiante a su s’imposer lors desélections 2024 des représentants étudiants aux conseils d’administration des Crous, avec plus de 30 % des voix et 64 sièges sur 182. Elle arrive alors devant la Fage (28,33 %) et l’Unef (22,08 %). Zoom sur le premier syndicat étudiant de France !
L’ambition de l’Alternative : un grand syndicat capable d’influencer les politiques publiques
L’Alternative et des dissidents de l’UNEF — le syndicat historique créé en 1907 — sont à l’initiative de l’Union étudiante. L’organisation l’Alternative est elle-même issue d’une scission de l’UNEF en 2019. Elle se présentait comme « une fédération d’organisations locales », dont la volonté consistait à faire « entendre ces mouvements locaux à l’échelle nationale ».
Dès le début des mobilisations contre la réforme des retraites, en janvier 2023, l’Alternative se montre très active. À de nombreuses reprises, cette dernière juge l’action de l’intersyndicale insuffisante ou tardive, avec l’UNEF et la FAGE au premier rang.
💡La FAGE a été détrônée du rang de première organisation étudiante qu’elle occupait depuis 2016, par l’Union étudiante, en 2024.
L’Alternative prend les devants et préconise très rapidement une coordination du syndicalisme étudiant, dès décembre 2022. Ce sont alors les organisations membres de l’Alternative, ainsi que quelques sections locales de l’Unef — mais pas son bureau national — qui signent cette invitation à l’unification.
Contre la réforme des retraites, pour la construction d’un mouvement de grève qui mette un coup d’arrêt à la politique antisociale de ce gouvernement, nous appelons à une coordination syndicale étudiante sur Paris le 15 janvier prochain !
Appel à lire 👇 pic.twitter.com/7dOML33h7B
— UNEF-TACLE (@uneftacle) December 23, 2022
Le 21 janvier 2023, l’Alternative poursuit son bonhomme de chemin, de nouveau sans les deux principaux syndicats étudiants. Avec plusieurs autres associations jeunesse (VoixLycéenne, FIDL, Jeunes Insoumis ou encore Jeunes écologistes), l’organisation initie une « marche pour les retraites ». Une initiative soutenue par le parti de Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise. Elle marque l’affranchissement du groupe étudiant avec l’intersyndicale — l’Unef et la Fage — ayant opté pour une mobilisation le 19 janvier 2023.
Le 4 avril 2023, Eléonore Schmitt, alors porte-parole de l’Alternative, annonce la création de l’Union étudiante, motivée par « le choix de réunifier le syndicalisme étudiant pour jouer un rôle majeur dans la bataille contre la réforme des retraites et dans toutes les luttes ». L’organisation se présente alors comme « un syndicat fort pour aller chercher des droits ». Selon plusieurs déclarations de l’Alternative, cette décision fait également suite à une « crise interne » au sein de l’Unef.
Dans un mouvement de recomposition syndicale historique, la majorité de la direction et des sections locales de l’UNEF et l’Alternative s’unissent au sein de l’Union Étudiante, qui devient le premier syndicat étudiant de France ! pic.twitter.com/FGfxVRuBXN
— L’Union Étudiante (@unionetudiante_) April 4, 2023
Lutter « contre la précarité et contre l’extrême droite »
« Contre la précarité et contre l’extrême droite » : c’est le slogan de l’Union étudiante. Dans son dossier de presse de présentation, le syndicat énonce les grandes lignes de ses valeurs.
Parmi celles-ci, on retrouve :
- L’autonomie de la jeunesse
- La démocratisation de l’enseignement supérieur, un enseignement supérieur libre d’accès et inclusif
- La lutte contre la précarité étudiante
- L’action dans les luttes féministes, anti-racistes, écologistes et contre toutes les discriminations
- Une université pleinement accessible aux étudiants en situation de handicap
- Un enseignement supérieur indépendant des grandes entreprises polluantes
- L’information autour des droits des étudiants
- etc.
Précarité étudiante, mal-logement, inégalités : les luttes portées par l’Union étudiante
Très rapidement, après sa création, l’Union étudiante se positionne en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG, la revalorisation de la bourse du Crous ou encore l’instauration d’une phase complémentaire sur la plateforme Mon Master.
Parmi les travaux les plus largement diffusés de l’organisation étudiante : sa grande enquête sur le mal-logement étudiant en 2023.
Une organisation « transparente, démocratique et inclusive »
L’Union étudiante plébiscite « un syndicat combatif, de terrain, au fonctionnement transparent, démocratique et inclusif ». Toujours dans son communiqué de présentation, l’association décrit son organisation et son fonctionnement : « L’Union Étudiante implique toutes ses organisations membres dans la prise des décisions stratégiques à l’échelle nationale à travers leur présence dans un conseil d’administration ».
Elle adopte un modèle fédéral, dans lequel une organisation représente une voix. Son conseil d’administration se réunit une fois par mois et un texte d’orientation est voté et amendé une fois tous les deux ans.
Au 7 mars 2024, l’Union étudiante déclare être présente dans 51 établissements membres. Ce sont « des associations syndicales ou non, implantées dans de nombreuses universités comme dans certaines écoles, dans toute la France métropolitaine et en Outre-mer », précise la fédération, sur son site.
© site internet de l’Union étudiante