Talents for the Planet : “Les étudiants sont nombreux à souhaiter troquer leur cursus actuel pour avoir des enseignements liés à la transition écologique”

Le salon “Talents for the Planet” a été organisé au Parc floral de Paris ce mercredi 6 mars. À cette occasion, plusieurs acteurs ont tenu à rappeler l’engagement des étudiants autour de la transition écologique et les défis que doivent relever les établissements et les entreprises.
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La conférence “Transition écologique : un défi d’apprentissage individuel et collectif” au Parc floral de Paris, mercredi 6 mars 2024. © Diplomeo

Former davantage les étudiants aux enjeux de transition écologique. C’est le cri du cœur lancé par l’une des invités d’une conférence sur la thématique, organisée lors de l’événement Talent for the Planet, ce mercredi 6 mars 2024, au Parc floral de Paris. 

Intitulée « Transition écologique : un défi d’apprentissage individuel et collectif », cette table ronde met en scène des acteurs de l’enseignement supérieur et d’autres collectifs. Ces derniers s’interrogent sur les défis à venir pour les étudiants, les établissements et les collectivités autour de l’écologie, de la biodiversité ou encore du réchauffement climatique.  

La mue verte se confirme pour les étudiants

Le constat est rabâché sans relâche, pour montrer au combien c’est nécessaire. Une grande majorité des étudiants expriment une appétence forte pour les thématiques écologiques. « On remarque que deux tiers des étudiants estiment ne pas être formés sur ces enjeux »,explique Lou Méchin, coordinatrice du Pôle enseignement du collectif Pour un réveil écologique. « On demande aux établissements d’enseignement supérieur d’intégrer la transition écologique dans leur manière de fonctionner dans la gouvernance », ajoute-t-elle. 

L’association Pour un réveil écologique a rédigé un plaidoyer en 10 mesures pour « transformer l’enseignement supérieur ». Un document qui a été envoyé à près de 400 établissements du supérieur. « Il comprend, pour les formations, un volet pour créer des nouveaux cours dans le tronc commun sur la transition écologique », précise Lou Méchin. Ce manifeste vise à attribuer des armes concrètes pour les étudiants afin qu’ils « puissent exercer une activité cohérente avec une société soutenable et désirable »

La coordinatrice du Pôle enseignement affirme également que la communauté estudiantine se dit prête à s’informer et se former sur ces sujets. « Les étudiants sont nombreux à souhaiter troquer leur cursus actuel pour avoir des enseignements liés à la transition écologique ou prolonger leur formation pour étudier sur ces enjeux »

En entreprise et en école d’ingénieurs, des prises de conscience retardées

Si les étudiants désirent approfondir leurs connaissances dans leur parcours académique, pour les écoles d’ingénieurs, cela relève parfois du défi. « Nous sommes obligés de renouveler la formation des ingénieurs », affirme Anthony Briant, directeur de l’école des Ponts ParisTech qui a reçu le plaidoyer des étudiants. « Notre école forme beaucoup de futurs ingénieurs qui travaillent dans des secteurs concernés par les émissions de gaz à effet de serre et d’attaques à la biodiversité », renchérit-il. L’école d’ingé a défini un socle de compétences qui irrigue les enseignements vers la transition énergétique. 

Néanmoins, le directeur de l’école de Ponts admet que cela prend du temps d’adapter les programmes au sein de son établissement. « Les institutions évoluent, mais pas suffisamment, il faut beaucoup de capital humain pour y arriver », précise-t-il, avant d’ajouter : « On est au cœur de l’ingénierie : pour éviter la dissonance cognitive, on doit donner à nos élèves des outils, car ils veulent contribuer aux changements dans le monde professionnel ».

Du côté des entreprises, même son de cloche. « Il y a un début de prise de conscience, mais elles ne prennent pas le sujet par le bon bout », estime Cédric Ringenbach, fondateur de la Fresque du climat. « Je constate que cela reste un sujet annexe, il faut que l’on soit de bons élèves pour réduire les émissions de CO2 », poursuit-il. 

Selon les intervenants, les partenariats entre les écoles et les entreprises doivent être revus, notamment pour les stages et les alternances. « On a parfois des soucis de gouvernance, par exemple, le fait que Patrick Pouyanné — le président de TotalEnergies, NDLR — soit membre d’administration d’une école, ça suscite des conflits d’intérêts sur la question du financement et sur les maquettes pédagogiques », juge Lou Méchin.

De gauche à droite : Cédric Ringenbach, fondateur de la Fresque du Climat ; Lou Méchin, coordinatrice du Pôle enseignement du collectif Pour un réveil écologique ; Alice Barbe, fondatrice de l’académie des futurs leaders et Anthony Briant, directeur de l’école des Ponts ParisTech.  

Convaincre les récalcitrants à se former aux enjeux climatiques 

La transition écologique doit, selon les intervenants, s’inviter dans le débat politique pour l’école et le monde du travail. « Ce qu’on essaye de faire c’est d’intégrer en politique des personnes issues de la société civile comme des membres du GIEC », indique Alice Barbe, fondatrice de l’académie des futurs leaders. « Les politiques ont un rôle à jouer et on le voit beaucoup cette année avec la guerre en Ukraine et l’élection américaine qui approche », ajoute-t-elle. 

Former les étudiants et les acteurs du supérieur sur ces sujets, cela passe aussi par convaincre les personnes qui ne se sentent pas concernées. Pour le fondateur de la Fresque du climat, c’est en allant s’adresser à ces individus que les choses vont bouger. « C’est la meilleure solution, car selon les statistiques, les personnes qui se moquent de la transition écologique sont plus nombreuses que ceux qui ont compris », déclare Cédric Ringenbach. S’adresser à eux, par le biais de la politique ou non, reste un moyen efficace pour agir collectivement. « Tout ce qu’il nous semble bloqué aujourd’hui va être débloqué, il faut continuer inlassablement à les convaincre, avant de trouver tous ensemble des solutions ». 

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