Cette année, l’Université Gustave Eiffel fête sa cinquième rentrée qui sera « une rentrée charnière », d’après Gilles Roussel, son président. Sous statut expérimental jusqu’à présent, suite à la fusion avec l’Université Paris-Est-Marne-la Vallée et l’Ifsttar (institut de recherche), l’établissement prend définitivement son émancipation.
Pour autant, ces défis se heurtent à une problématique qui touche toutes les institutions publiques : la baisse de budget de l’État en matière d’enseignement supérieur. Ses dirigeants nous éclairent sur le futur de l’Université Gustave Eiffel.
Hausse des inscriptions : l’Université Gustave Eiffel reste attractive sur Parcoursup
Du côté des formations, l’Université Gustave Eiffel se félicite d’un nombre d’inscriptions en hausse via Parcoursup. Toutefois, sur le master, Gilles Roussel admet qu’il faut encore « un temps d’adaptation » face à la concurrence présente sur la plateforme Mon Master. Celle-ci se développe aussi hors de ce site d'orientation, dans les écoles privées, notamment sur le sujet de l’alternance, impactant naturellement les rentrées d’argent de l’université.
Autre pilier de l’établissement, la place accordée à tout ce qui relève de l’écologie et de la RSE. “Nous souhaitons accompagner les composantes formation et recherche sur le sujet du développement durable”, affirme Corinne Blanquart, première vice-présidente de l’établissement. Cela par un investissement massif dans la recherche pour promouvoir une mobilité plus durable, un sujet au coeur de l'expertise de l'université.
Une université frappée par la baisse de budget
Cette année sera décisive pour l’Université Gustave Eiffel. La baisse du budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a eu un impact considérable sur l’enveloppe allouée aux établissements publics. Anticiper les perspectives budgétaires pessimistes sera donc un enjeu clé pour l’institution.
Aujourd’hui, l’Université Gustave Eiffel affirme être en déficit. Une préoccupation qui incombe à beaucoup d’autres établissements. En 2023, l’institution a terminé l'année avec un budget négatif de 3,5 millions d’euros. Le budget rectificatif de 2024 devrait avoir un résultat dégradé. « Les recettes ne sont pas à la hauteur des dépenses et de ce que nous pensions avoir », précise Corinne Blanquart.
Au niveau des ressources propres, l’Université Gustave Eiffel note une légère augmentation. C’est au niveau de la subvention pour charges des services publics que le bât blesse. Par rapport à ce qui était attendu des subventions, l’établissement enregistre un déficit de 4,5 millions d’euros. “Il faut qu’on se pose la question des choix et arbitrages à faire”, complète Gilles Roussel. Toutefois, le président de l’université rassure : aucune formation ne sera fermée dans les prochains mois. L’établissement peut en effet compter sur son fonds de roulement pour continuer à proposer ses cursus aux étudiants.
Les grands chantiers de l’Université Gustave Eiffel pour 2025
En matière de recherche, l’Université Gustave Eiffel travaille sur le pilotage de programmes nationaux de recherche autour des villes et des mobilités, deux sujets qui se placent au cœur de l’ADN de l’Université Gustave Eiffel. Un important travail de valorisation des plateformes de recherche a été mené par l’institution pour être mieux identifiée sur ces sujets.
L’Université Gustave Eiffel se positionne comme un acteur incontournable pour imaginer la ville de demain. Plusieurs PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) ont vu le jour sur des sujets autour de la ville, et de la mobilité des marchandises et voyageurs. Un autre centre opérationnel sera déployé sur le sens de la mobilité, pour étudier les raisons qui expliquent ces déplacements ou les choix stratégiques des entreprises en matière de logistique.
L’autre chantier qui incombe à l’institution : l’appui aux politiques publiques. « On veut pouvoir travailler avec toutes les collectivités : Salon-de-Provence, pour notre campus Méditerranée, la région de Nantes ou de Lyon. De partager des choses », indique Corinne Blanquart. La participation citoyenne de l’Université Gustave Eiffel est essentielle pour l'institution, tant sur le plan de la recherche, que sur le volet formation. Pour l’établissement, ce chantier peut amener à la création d’une offre plus riche pour les étudiants ou d’une meilleure mobilité entre les campus.
Passer à l’échelle avec la dimension internationale : une autre ambition de l’Université Gustave Eiffel. Celle-ci s’est associée à cinq établissements européens pour coordonner le projet d’université Erasmus+ européenne PIONEER. L’ambition de cette organisation ? Imaginer la ville de demain, mais aussi faciliter la mobilité des étudiants.