Une réduction de budget conséquente pour l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR). Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait annoncé il y a quelques jours sur le plateau de TF1, une baisse de la croissance française « de 1,4 % à 1 % » pour l’année 2024. « Tous les ministères contribueront à hauteur de ce qu’ils représentent dans le budget national », estimait-il, insistant sur une économie de 10 milliards d’euros cette année.
Dans le sillage des annonces de Bruno Le Maire, le décret n° 2024-124 du 21 février 2024 relatif au Plan d’économies de l’État précise les différentes coupes budgétaires de chaque ministère. Ainsi, il prévoit la suppression de plus de 900 millions d’euros pour l’ESR, dont 200 millions pour les universités de l’Hexagone et la vie étudiante.
Coupe budgétaire : les universités et les chercheurs inquiets
Une nouvelle qui a fait couler beaucoup d’encre, tant du côté des chercheurs que des facultés. Dans un communiqué de presse publié ce lundi 26 février, France Universités a partagé « sa vive inquiétude ». Pour l’association, cette situation « met en péril les missions » et le fonctionnement des établissements.
De même, la coupe budgétaire « rend impossible le remplacement des milliers de départs en retraite de chercheurs et d’enseignants-chercheurs », car cela ne permet pas aux structures de « se projeter dans l’avenir ». Sur X (ex-Twitter), un enseignant d’histoire de l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines évoque « une véritable saignée ».
Journal officiel du 22/02/2024 : 904 millions de crédits annulés dans l’Enseignement supérieur et la Recherche. Une véritable saignée. #ESRpic.twitter.com/53m20vafac
– Christian Delporte (@chdelporte) February 22, 2024
L’Union étudiante, syndicat étudiant arrivé en tête des élections CROUS, n’est pas en reste. L’annonce du ministère de l’Économie « vient ajouter de la précarité à une précarisation déjà bien avancée de l’université », estime l’asso, sur la plateforme d’Elon Musk. « En moins de 48 h, Bruno Le Maire a supprimé l’équivalent des subventions de trois universités françaises », s’inquiète l’Union étudiante.
🗣️ Coupes budgétaires sur la jeunesse, l’Union Étudiante alerte sur les conséquences de ce coup de rabot contre les étudiant•es !
Au lieu de supprimer les dépenses publiques, ils feraient mieux d’éradiquer la pauvreté étudiante. Nous exigeons la révocation de ces décrets.
– L’Union Étudiante (@unionetudiante_) February 22, 2024
L’Université Lyon 3 porte plainte contre Bercy
Pour la faculté lyonnaise, la coupe est pleine. L’université Jean-Moulin Lyon 3 a décidé d’attaquer le décret du ministère de l’Économie et des Finances et de saisir le Conseil d’État. « Le Gouvernement a choisi d’outrepasser ses compétences et de contourner le Parlement en modifiant, au-delà des plafonds prévus par la loi, le budget de la Nation », précise-t-elle, dans un communiqué sur leur site internet.
Pour les personnels de l’Université Lyon 3, la décision de Bercy est un « coup de rabot » qui « témoigne d’une erreur manifeste d’appréciation et de choix politiques contraires aux intérêts de la jeunesse ». Ils décident donc de porter plainte dans le but de faire annuler cette décision ministérielle et pour « rendre la parole à la représentation nationale ».