Le président de l’UNEF, William Martinet, annonce le 29 août 2016 via un communiqué, sa démission à la présidence du principal syndicat étudiant. Elle sera effective à partir du 23 septembre, à l’occasion du Bureau National (organe exécutif du syndicat) de l’UNEF. Lilâ Le Bas, déléguée générale de l’UNEF depuis mai 2014 et étudiante de 23 ans prendra alors sa place. William Martinet, 27 ans, met fin à un mandat de trois ans, il souhaite désormais « se concentrer sur son insertion professionnelle dans le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire. » selon le communiqué. Il doit notamment sa notoriété dans la mobilisation contre la Loi Travail, dont il fut l’une des grandes figures d’opposition étudiante.
La rentrée universitaire, premier combat de Lilâ Le Bas
Lilâ Le Bas sera automatiquement élue présidente de l’UNEF le 23 septembre prochain, étant la seule candidate à s’être présentée à la succession de William Martinet. « Je souhaite continuer à mener des batailles », explique la nouvelle présidente. Parmi ses principales priorités à la tête de l'Unef, Lilâ Le Bas évoque la rentrée universitaire : « La précarité étudiante et les difficultés que rencontrent les jeunes sont nombreuses. Certains n'ont toujours pas pu s'inscrire à l'université - comme nous l'avons montré dans notre dossier SOS Inscription -, d'autres ont du mal à payer leur loyer car les aides sociales sont encore insuffisantes », détaille-t-elle. Son objectif sera donc de faire en sorte que « les actions de l'Unef soient utiles aux étudiants ».
William Martinet passe le relai à sa déléguée générale
William Martinet cède donc sa place à la tête de l'Unef, non sans encourager sa successeuse, jusqu'alors déléguée générale de l'Unef : « Je suis heureux de laisser ma place à une grande militante comme elle et je ne doute pas qu’elle permettra à l’UNEF de relever les défis qui l’attendent. » Après des études d’information-communication à Lille, Lilâ Le Bas a poursuivi sa formation à l’université Paris Est-Créteil en master d’Action publique. Loin d’être une débutante chez l’UNEF, elle s’est manifestée dans de nombreux dossiers étudiants. Elle a participé à la lutte et aux négociations avec le gouvernement contre la loi El Khomri, ou encore géré le dossier épineux de la sélection en master. On lui doit aussi, grâce aux négociations, la mise en place dès la rentrée de septembre 2016, l’Aide à la Recherche du Premier Emploi (ARPE) pour favoriser l’insertion professionnelle des étudiants.
La présidence de l'UNEF, un tremplin pour la carrière politique ?
Lilâ Le Bas est la troisième femme à devenir présidente depuis la création historique en 1907 de l’UNEF. Un point sur lequel la nouvelle présidente de l'Unef insiste : « Cela prouve que quel que soit son sexe, son origine sociale ou géographique, on peut accéder au plus haut poste de responsabilités. Cela montre que nos combats menés pour l'égalité femmes/hommes portent leurs fruits et que nous devons les continuer », déclare-t-elle à Diplomeo.
Une présidence qui a propulsé la carrière de nombreux politiques : Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti socialiste, Pouria Amirshahi ou encore Christophe Borgel, députés. Pour le moment, William Martinet a choisi de se consacrer à sa carrière professionnelle, en dehors de la politique. Mais cette dernière n'est jamais bien loin.