Ancien étudiant de l’institution, Antonin Ricard en a aujourd’hui pris la tête. Ce qui l’a séduit à l’époque ? La possibilité de se former en alternance et des cursus en management adaptés aux profils issus d’écoles d’ingénieurs.
Mais aujourd’hui, c’est avec sa vision de directeur qu’Antonin Ricard s’attache à développer cette institution unique. Plus qu’un IAE et pas une école de commerce, l’établissement joue pourtant sur ces deux tableaux depuis plusieurs années. Quel bilan tirer ? Quelles nouveautés à venir ? Le directeur nous répond !
D’IAE à caring school
Antonin Ricard, directeur de l'IAE Aix © IAE Aix
To care, prendre soin en anglais, semble être devenu le mantra de l’IAE Aix. Depuis sa nomination en 2021, Antonin Ricard affirme vouloir développer une « institution centrée autour de l’étudiant et de son expérience ».
La première partie de ce projet mené par le directeur de l’institut d’administration des entreprises a porté en partie sur l’environnement de travail, avec un plan de rénovation à 2 millions d’euros. L’objectif ? Créer une caring school, une école reconnue – en France comme à l’international - pour le soin apporté à ses élèves.
Renforcer cette dimension, c’est aussi se priver d’une partie des étudiants potentiels. Antonin Ricard en est conscient et assume vouloir des promos « à taille humaine » avec 30 élèves en master 2. Le directeur de l’institution indique vouloir prendre le contre-pied du modèle des écoles de commerce qui grossissent leurs cohortes d’étudiants chaque année. Certaines d’entre elles ont adopté ce modèle. D'autres n’ont pu le tenir faute de financements de l’État.
Aujourd’hui, le directeur de l’IAE Aix entend poursuivre son travail dans cette voie. Pour lui, « miser sur l’humain, c’est lui permettre de se distinguer de l’intelligence artificielle ».
Quelles nouveautés pour 2025 ?
Après avoir planté les bases d’un meilleur accompagnement des étudiants, l’IAE Aix a demandé à sa junior-entreprise de travailler sur le parcours des élèves, de leur statut de candidat à leur entrée sur le monde du travail. « Nous voulons les tenir par la main tout au long du process, en amont, comme en aval », indique Antonin Ricard.
Désormais, l’IAE souhaite mettre l’accent sur le coaching des diplômés. « Nous allons leur proposer un séminaire pour mieux vivre l’insertion en entreprise. » Ce n’est pas le seul chantier en cours puisque l’institution a identifié 37 étapes sur lesquelles il est important de se positionner pour mieux accompagner les étudiants.
Autre grande nouveauté : le lancement d’un double-diplôme en entrepreneuriat et innovation avec Polytech Marseille. Alors qu’il ouvrira ses portes aux étudiants à la rentrée 2025, l’IAE souhaite permettre aux porteurs de projet de propulser leur startup dans l’enceinte de l’école.
Enfin, l’IAE Aix veut travailler sur le sujet de la déconnexion entre les alumni et les entreprises dans lesquelles ils travaillent. Cela passe notamment par la présence de l’institution dans la convention des entreprises pour le climat, une initiative qui a mené à la création d’une feuille de route destinée à mieux enseigner et accompagner les transitions énergétique et environnementale.
Quid de l’IA ?
Toutes les écoles se saisissent des enjeux liés à l’intelligence artificielle sous des prismes différents : tech, humain, éthique… Antonin Ricard en est persuadé : pour se sensibiliser à ce sujet, il faut expérimenter. L’IAE Aix a déployé deux dispositifs :
- ICube : un laboratoire dédié au développement des compétences professionnelles
- Humanistic Leadership Project : une initiative qui doit pousser les étudiants à travailler leur empathie et leur sens éthique pour mieux appréhender les problèmes sociétaux. Dans ce cadre, ils doivent travailler dans des associations humanitaires pendant un semestre en M1.
L’IAE Aix est également en train de repenser la manière d’évaluer les étudiants. « On a créé un groupe de travail avec des professeurs sur ce sujet. Si nous utilisons des méthodes d'évaluation qui permettent à l'élève de se baser sur l'IA, il sera moins attentif en classe. Les devoirs sur papier ont un sens aujourd’hui. Il faut porter son attention sur ce type d’évaluation qui est non-reproductible par l’IA », précise Antonin Ricard.
IAE Aix : l’OVNI des IAE
L’institution joue sur deux tableaux : celle des IAE, mais aussi celle des écoles de commerce. Depuis 1999, l’établissement est accrédité EQUIS, un label qui est généralement attribué aux business schools. « À l’origine, Pierre Tabatoni et Gaston Berger se sont inspirés du modèle américain et des écoles de commerce qu’on retrouve au sein de Stanford ou de Harvard. Cela a donné rapidement une dimension internationale à notre établissement. EQUIS était un moyen de nous connecter aux autres institutions et aux rankings », explique Antonin Ricard.
Une démarche qui fait de l’IAE Aix une institution à part dans l’écosystème éducatif français, quitte à marcher sur les plates-bandes des écoles de management. Pour autant, son directeur souhaite réaffirmer sa volonté de ne pas se calquer sur ce modèle. « Nous ne pensons pas que l’enseignement supérieur soit un marché de volume. Nous pensons au contraire qu’il faut créer une structure qualitative qui prend soin de ses étudiants », conclut Antonin Ricard.
