Entre orgue et école de commerce : la double vie de Nicolas

Peut-on mener une double vie entre le clavier d’orgue et les tableurs Excel ? Pour Nicolas, étudiant à Audencia, le fait de ne faire aucun choix s’imposait comme une évidence ! Aujourd’hui, il nous raconte comment il concilie études exigeantes et passion musicale, sans jamais faire de fausse note.
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© Nicolas Kilhoffer

Passionné par l’orgue depuis son plus jeune âge, Nicolas Kilhoffer a fait le choix d’intégrer un cursus exigeant : la classe préparatoire. Après avoir rejoint l’école de commerce Audencia, il a tout tenté pour allier ses études à son amour pour la musique.

Entre contraintes académiques et volonté de pratiquer son art, le jeune étudiant a dû faire des choix qui l’ont mené vers des chemins atypiques et l’ont poussé à se dépasser. Pour Diplomeo, il revient sur cette double aventure !

Pourquoi avoir fait le choix d’une école de commerce pour tes études ?

Après le bac, je n’avais pas forcément la volonté d’aller en école de commerce. J’éprouvais un grand intérêt pour les sujets liés à la géopolitique, ce qui m’a poussé à aller vers une prépa ECS (Économique et Commerciale Scientifique). J’ai aussi cette appétence pour les maths. L’improvisation reste assez mathématique finalement.

J’ai toujours vu la musique comme étant à part égale avec le reste de mes études.

C’est durant la période des oraux que j’ai décidé d’intégrer Audencia, notamment pour l’aspect culturel qui est dans l’ADN de l’école. J’ai eu la chance, pendant mes entretiens, d’être interrogé par un organiste. C’est vraiment ce qui a fait pencher la balance. On a fait que parler d’orgue pendant 25 minutes !

Tu es passionné d’orgue. Comment est né cet attachement pour cet instrument ?

Je suis passionné depuis que j’ai 6 ou 7 ans. Cet instrument m’a intrigué. Il est puissant et impressionnant. Sa complexité me donnait envie d’apprendre à m’en servir. J’ai donc commencé par l’étude du piano, un passage obligé en France, avant d’apprendre l’orgue en autodidacte. J’ai ensuite intégré le conservatoire de Strasbourg.

École de commerce et orgue de concert, ce n’est pas une association évidente. Comment arrives-tu à concilier ces deux univers ?

Nicolas Kilhoffer organiste Audencia

© Nicolas Kilhoffer

J’ai toujours vu la musique comme étant à part égale avec le reste de mes études. D’un point de vue pratique, j’ai beaucoup de chance, car j’ai été soutenu par Audencia. L’école m’a accordé un statut d’étudiant-artiste. J’ai donc le temps de travailler l’orgue et de donner des concerts.

En parallèle d’une mission humanitaire au Kenya, tu as organisé un récital : un défi impressionnant. Comment est née cette idée ?

En fin de première année, on doit réaliser un stage de 6 semaines à l’étranger ou un engagement humanitaire. Je suis donc parti au Kenya pour un projet de construction d’école. En arrivant sur place, on nous a dit : « vous pouvez repartir chez vous, vous n’avez pas récolté assez d’argent ». L’inflation avait fait exploser le coût des matériaux et nous ne pouvions plus financer l’intégralité du chantier.

Avant mon arrivée, j’avais déjà échangé avec l’organiste de la Cathédrale de Nairobi et je l’ai contacté pour organiser un concert pour récolter des fonds pour notre projet humanitaire. Nous avons donc mis en place un système de dons avec les banques kényanes et contacté l’ambassade pour faire connaître notre projet auprès des ressortissants français.

Le concert a eu un retentissement national. Il était suivi dans tout le pays à la télévision et à la radio. L’église s’était portée garante pour nous et nous avons pu récolter assez d’argent pour construire l’école.

Que retiens-tu de cette expérience au Kenya ?

C’était vraiment très riche. On a réussi à faire ce que personne n’avait jamais fait. Cela a mis un coup de projecteur sur l’association qu’on aidait. Elle est devenue très importante au Kenya !

Tu as aussi fait un échange au Canada, comment as-tu mixé musique et études ?

Je suis parti au Canada dans le cadre du Programme Grande École. J’avais hâte, car je ne connaissais pas ce pays. J’étais dans la partie anglophone, à Victoria, et j’étais un peu inquiet de ne pas pouvoir pratiquer.

J’étais devenu prof dans l’université où j’étais étudiant.

Au bout de deux jours, je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à supporter le fait de ne pas jouer de l’orgue. J’ai donc contacté l’organiste de la cathédrale de Victoria pour faire de l’improvisation. Le lendemain, il m’a donné les clés des instruments, m’a proposé plusieurs dates de concert et m’a demandé de donner un cours à ses élèves à l’Université de Victoria, car l’improvisation est un art typiquement français. J’étais devenu prof dans l’université où j’étais étudiant.

Sur ces quatre mois passés au Canada, j’ai donné plusieurs concerts. Le dernier m’a beaucoup ému. La cathédrale était pleine. Tous mes amis et mes professeurs étaient présents. Je suis vraiment reconnaissant.

Tu viens de revenir en France pour ta césure. Comment t’organises-tu entre stage et musique ?

Je réalise mon stage en finance chez Proxima, première compagnie ferroviaire privée française, en modélisation financière. Ce qui les a intéressés dans mon parcours, c’est l’orgue. Ils savent que cela donne une certaine rigueur, mais ils ont compris dès le début que cela nécessitait que je m’absente de temps en temps. Ils me donnent l’espace nécessaire pour pouvoir exercer et je suis conscient que c’est assez exceptionnel.

Toutefois, je vois la musique comme un univers où je souhaite rester indépendant. Je ne veux pas dépendre de cette activité. Cela doit rester un plaisir et non un moyen matériel. Je ne veux pas être contraint de donner des concerts pour pouvoir manger.

Cette passion permet de développer des compétences et des aptitudes insoupçonnées

Ton avenir pro sera donc dans la finance ?

Honnêtement, je ne sais pas ce que je ferai exactement dans 5 ans, ni même si je vais rester en France. Je souhaite être semi-professionnel en musique et professionnel dans un univers en lien avec mes études. Mon objectif est de pouvoir concilier mes activités.

Nicolas Kilhoffer organiste Audencia

© Nicolas Kilhoffer

Si tu devais donner un conseil à un étudiant passionné qui hésite à s’engager sur un parcours aussi exigeant que le tien, que lui dirais-tu ?

En prépa, tout le monde pensait que j’allais abandonner la musique. Il n’en est rien. Si vous voulez continuer, vous continuez ! Certes la pratique va diminuer, mais en ayant une rigueur, ça peut marcher. Il faut conserver sa personnalité. Cette passion permet de développer des compétences et des aptitudes insoupçonnées et de se doter d’une rigueur irréprochable. Le tout, c’est d’être bien organisé !

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