Quels sont les métiers en tension en France ?

Manque de personnel, manque d’attractivité… Certains métiers ne trouvent pas preneurs. De fait, beaucoup d’employeurs peinent à recruter dans ces professions. Découvrez les métiers qui donnent du fil à retordre dans le milieu professionnel.
Mis à jour le / Publié en septembre 2021
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© Chevanon Photography - pexels.com

Près de 253.000 postes ont été créés en France au deuxième trimestre 2021, selon le dernier pointage de l’Insee. Le taux de chômage, lui, est en augmentation : 5.631.900 demandeurs d’emploi, toutes catégories, étaient inscrits à Pôle Emploi en France métropolitaine, selon la dernière publication trimestrielle. Mais alors, comment expliquer cet écart ? Pourquoi certaines professions ne trouvent pas preneurs ?

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Qu’est-ce qu’un métier en tension ?

Le problème principal résulte dans les métiers en tension. Un métier en tension, c’est quand l’offre de recrutement est supérieure à la demande des candidats. En d’autres termes, c’est un phénomène qui se produit lorsque les entreprises et les recruteurs peinent à trouver la personne idéale sur un poste précis.

Il faut savoir que le monde professionnel souffre cruellement d’un manque de candidats et c’est une tendance qui ne n’inverse pas au fil des années, au contraire. De surcroît, avec ce contexte de pandémie, tous les secteurs sont concernés par cette pénurie.

Pourquoi ces métiers sont-ils en tension ?

Les raisons ? Généralement, les entreprises ne sont pas en manque de candidatures. Toutefois, les recruteurs ont du mal à dénicher le candidat qui est en parfaite adéquation avec leurs besoins. Et c’est davantage le cas dans les grosses entreprises, plutôt que dans les PME.

Pour d’autres, comme les métiers manuels, ils sont boudés par les jeunes depuis de nombreuses années. Les contraintes physiques et le rythme de travail y sont pour quelque chose, ce qui provoque un désintérêt général qui persiste encore de nos jours. De fait, les tensions sont particulièrement importantes dans le secteur du bâtiment où de nombreux employeurs souhaitent embaucher, mais où l’offre ne répond pas suffisamment. Cela concerne particulièrement les ouvriers et les techniciens qualifiés.

Certains métiers sont également en tension, car ils suscitent peu d’intérêt et d’attractivité. On peut parler du métier d’aide-soignant, qui cherche à recruter depuis plusieurs années. Cette profession du secteur sanitaire et social est victime de préjugés, car moins qualifiée que d’autres métiers qui nécessitent des études plus poussées comme l’orthophoniste, l’infirmière ou encore le podologue. Des préjugés qui favorisent les tensions lors de recrutements. Les professionnels aides-soignants souffrent donc d’une mauvaise image. Un constat aggravé avec la crise sanitaire liée au Covid-19, où de nombreuses personnes ont quitté ce poste pour plein de raisons évidentes.

Les métiers en tension selon la DARES

La Direction de l’Animation de la Recherche des Études et des Statistiques (DARES) a indiqué dans son rapport les métiers en tension, d’après une étude menée en 2019, donc bien avant la crise sanitaire. La DARES alerte que les tensions dans le milieu professionnel ont atteint le plus haut niveau depuis 2011.

On constate donc que les métiers du bâtiment et de l’industrie sont particulièrement touchés, notamment les ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, et les techniciens en mécanique et travail des métaux. La France manque de jeunes diplômés dans l’ingénierie par rapport à la demande des entreprises. Le secteur est marqué par des sous-effectifs importants, d’après Synditec-Ingénierie, le syndicat professionnel des ingénieurs. La tension est également marquée pour les géomètres et les techniciens en mécanique où il y a un grand manque de candidats qualifiés pour exercer ces métiers.

Les tensions du recrutement peuvent aussi être géographiques. Si on prend l’exemple des ouvriers qualifiés de la peinture et de la finition du bâtiment par exemple, c’est un métier qui, selon la DARES, connaît des tensions au niveau national excepté dans une région : Provence-Alpes-Côte d’Azur. À contrario, les agents d’entretien de locaux ne connaissent pas de tensions au niveau national, mais manquent cruellement de moyens humains dans une région en particulier, à savoir la Bretagne.

Les besoins de recrutement selon Pôle Emploi en 2021

Pôle Emploi, en association avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) réalisent une enquête annuelle sur les Besoins en main-d’œuvre (BMO). Cette enquête met en lumière les projets de recrutements des entreprises et leurs difficultés à trouver des candidats, à l’échelle nationale.

Malgré un taux de chômage élevé, le manque d’attractivité de certains secteurs ainsi que le manque de main-d’œuvre qualifiée sont les raisons pour lesquelles ces métiers ne trouvent pas de profils adaptés.

Cette année, les viticulteurs et les arboriculteurs sont les plus demandés selon l’enquête, avec 149.070 projets de recrutement pour ce métier rural. S’en suivent en deuxième et troisième position les agents d’entretien de locaux et les serveurs de cafés et de restaurants avec respectivement 113.890 et 90.900 projets de recrutements. En quatrième position, on retrouve les aides et apprentis de cuisine et employés de la restauration avec 89.510. 

Ce sont des métiers qui connaissaient déjà un manque de moyens humains importants qui se sont aggravés avec la pandémie. Les restaurants et les cafés avaient baissé leur rideau pendant de longs mois à cause des couvre-feux et confinements successifs, ce qui a accéléré la reconversion des professionnels du secteur. Selon l’Union des métiers de l’industrie hôtelière, 140.000 salariés du secteur ont changé de métier depuis la crise du Covid-19.

En cinquième position, ce sont les agriculteurs salariés qui manquent de bras avec 88.510 projets de recrutements. Ces secteurs recrutent le plus en Occitanie, notamment dans le Gard, les Pyrénées-Orientales et le Tarn-et-Garonne. Ils souffrent d’un déficit d’image et de préjugés. Les questions environnementales, qui préoccupent de plus en plus les jeunes font que ces derniers démissionnent rapidement après avoir trouvé un emploi dans l’agriculture, car ils réalisent que certains utilisent des pesticides, indique Les Échos. La faible rémunération des agriculteurs salariés explique aussi la faible attractivité du secteur jugé très difficile avec une pénibilité physique, des horaires à rallonge et avec un taux de suicide extrêmement élevé.

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