En février dernier, le projet Génération Équitable, visant à promouvoir le commerce équitable sur tous les campus de France, voyait le jour. À cette occasion, ses créateurs, FAIR[e] un monde équitable et Max Havelaar, proposaient un accompagnement complet des étudiants pour les aider à se mobiliser en faveur de la consommation de produits provenant du commerce équitable dans leurs écoles.
Interventions de professionnels, guide de mobilisation, « form’actions » : plusieurs outils étaient mis à leur disposition pour mettre en œuvre des projets variés, comme la vente mensuelle de paniers équitables, la création d’épiceries éphémères ou encore l’intégration de café équitable dans les machines de leur établissement. Cette année, c’est cette boisson énergisante qui sera mise à l’honneur, via le nouveau projet #pasdéquitépasdecafé, qui aura lieu du 20 au 31 janvier prochains.
Un marché du café empreint d’inégalités
Accro au café ? Vous n’êtes pas le seul. Selon FAIR[e], en France, 70 % de la population commence sa journée avec un café. Avec plus de 2 milliards de tasses consommées par jour, le marché du « caoua » se porte comme un charme dans l’Hexagone, mais c’est loin d’être le même son de cloche du côté de ses producteurs… Si parmi eux, on retrouve 80 % d’exploitations familiales, les caféiculteurs vivent souvent avec moins de 2 dollars par jour et sont très mal rémunérés. Pour exemple, FAIR[e] rappelle que la part revenant aux producteurs est de moins de 5,5 % pour un café non équitable, contre plus de 25 % pour un produit équitable. En cause : la concentration du pouvoir dans les mains de quelques entreprises, qui limite les possibilités pour les producteurs de négocier leurs prix.
Une injustice que le changement climatique vient d’autant plus aggraver. En 2017, le Mexique, particulièrement connu pour sa production d’arabica, avait déjà perdu 60 % de sa production en à peine 5 ans. Et mieux vaut ne pas être trop dépendant à la caféine : d’après une étude du Climate Institute de 2016, la production mondiale de café devrait chuter de 50 % d’ici 2050 à cause du réchauffement de la planète bleue… D’où l’importance, selon Max Havelaar et FAIR[e], de donner les moyens aux producteurs de lutter contre ces effets à venir.
Génération équitable : la jeunesse étudiante engagée ?
« Quand tu choisis un café, tu achètes le monde qui va avec », lance FAIR[e] dans sa pétition pour faire valoir le droit des étudiants à un café équitable dans les campus. Comptant sur l’engagement de la jeunesse, l’association appelle tous les étudiants de France à apposer leur signature pour exiger que les cafétérias proposent des boissons chaudes issues du commerce équitable. En outre, ces derniers sont invités à participer à l’événement #pasdéquitépasdecafé qui consistera à mettre « en grève » les machines à caféentre le 20 et le 31 janvier 2020.
FAIR[e] et Max Havelaar arriveront-ils à motiver les jeunes pour faire bouger les lignes ? Grèves pour le climat, manifeste étudiant pour un réveil écologique… Il faut dire que la jeunesse semble de plus en plus engagée pour changer le monde. Dans un sondage Parole aux Jeunes by Diplomeo mené en 2019 auprès des 18-23 ans, 83 % des sondés affirmaient qu’ils faisaient des efforts pour limiter leur impact sur l’environnement et 56 % qu’ils avaient modifié leur alimentation pour cette même cause.
D’après Estelle Dubreuil, coordinatrice du mouvement, « les étudiants le savent, leur avenir se joue aujourd’hui ! De plus en plus, ils se mobilisent pour réclamer plus de justice sociale et climatique. Avec ce défi, ils peuvent faire bouger les lignes du monde qui se dessine, et ce, en commençant par leur environnement immédiat. En exigeant du café issu des filières équitables, les étudiants font un choix qui a du poids : ils participent à la protection des producteurs et de la planète ».
