Si la mobilité internationale des étudiants n’a jamais été aussi forte (avec une progression de +6,2 % l’an dernier selon Campus France, et de +6 % de départs pour les Français dans le cadre du programme Erasmus estimée pour 2018), chaque pays n’exerce pas la même attractivité auprès des jeunes. À ce petit jeu, la France excelle et cela est encore plus vrai pour l’année scolaire 2016-2017.
Une mobilité vers la France en pleine expansion
Les chiffres publiés par Campus France — une agence chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger — sont donc résolument positifs quant au rayonnement de l’enseignement français à l’international.
Des chiffres sans appel
On apprend ainsi que l’an passé, 323 933 jeunes du monde entier sont venus dans l’Hexagone dans le cadre de leurs études, ce qui représente une progression de 4,6 % par rapport à l’année universitaire 2015-2016. Il s’agit surtout de la plus forte augmentation de ce chiffre depuis cinq ans. Un indicateur d’attractivité non négligeable pour le territoire national, d’autant plus que ce dernier se relève d’une période où ces tendances étaient inversées : en effet, la part de la France dans la mobilité étudiante n’a eu de cesse de baisser de 2005 à 2015, passant de 9,3 % à 6,7 %.
L’impact de la politique nationale menée
Les raisons de ces variations sont essentiellement politiques selon Béatrice Khaiat, directrice générale de Campus France. Si les années de déclin ont été d’après ses dires directement liées à la circulaire Guéant, contraignant la délivrance d’autorisations provisoires de séjour pour les diplômés étrangers voulant travailler en France, la reprise, elle, va s’amplifier de pair avec les signaux positifs d’ouverture à l’international envoyés par le président Emmanuel Macron depuis un an.
Quelle place pour la France parmi les autres pays ?
Cette récente reprise de la mobilité internationale vers la France a des conséquences immédiates sur la place de l’État dans le classement des pays accueillant le plus d’étudiants étrangers. Ainsi, la France est la quatrième destination mondiale prisée par les jeunes du monde entier, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, et juste devant sa voisine l’Allemagne. L’Hexagone est donc pour l’année 2016-2017 le pays de l’Union européenne qui attire le plus les diplômés en mobilité. Les pays regroupant le plus de jeunes venus étudier sur le territoire français sont la Chine, la Tunisie, l’Algérie puis l’Italie.
Pays d'accueil | Nombre d'étudiants internationaux |
Etats-Unis | 907 251 |
Royaume-Uni | 438 000 |
Australie | 294 438 |
France | 239 000 |
Allemagne | 228 756 |
Russie | 226 431 |
Canada | 190 000 |
Chine | 167 295 |
Japon | 125 000 |
Italie | 90 419 |
Des étudiants étrangers toujours plus satisfaits
Un autre élément encourageant, soulevé cette fois-ci dans le baromètre Campus France 2017 publié en au mois de décembre, n’est autre que l’appréciation des jeunes étrangers sur leur séjour en France. En effet, sur les 14 245 étudiants issus de 161 pays sondés entre juillet et octobre 2017, 93 % ont déclaré être satisfaits de leur expérience dans le pays, 92 % recommandent cette destination pour les études et 88 % ont affirmé avoir apprécié « la valeur des diplômes et la qualité de l’enseignement dispensé ».
De ce fait, malgré quelques points déceptifs tels que le coût de la vie ou encore la complexité des procédures administratives, les jeunes interrogés du monde entier ont déclaré pour la quasi-totalité d’entre eux que l’Hexagone avait « un grand rayonnement culturel et artistique », et qu’ils appréciaient son caractère « intellectuel et scientifique » ainsi que « son histoire prestigieuse ».
Dans quelles facs les jeunes étrangers viennent-ils étudier ?
Parmi ces étudiants venant en France, une grande partie se retrouve à l’université : c’était le cas pour 165 712 personnes pour l’année scolaire 2016-2017, selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (source MENESR-DGESIP-DGRI-SIES). Mais tous les établissements n’exercent pas la même attractivité sur les étudiants étrangers : en effet, tous cursus confondus (licence, master, doctorat), ce sont les universités de Vincennes-Saint Denis Paris 8, puis la Sorbonne Nouvelle Paris 3 et enfin l’université du Havre en Normandie, qui ont accueilli le plus de jeunes. Un classement qui change sensiblement selon les diplômes préparés, comme l’indique ce petit tableau récapitulatif.
Pourcentage d’étudiants étrangers | |
Licence | |
Sorbonne Nouvelle | 16, 5% |
Strasbourg | 15% |
Vincennes-Saint-Denis | 14, 7% |
Master | |
Littoral Côte d’Opale | 35, 8% |
Vincennes-Saint-Denis | 35, 4% |
Perpignan-Via Domitia | 34, 9% |
Doctorat | |
Le Havre-Normandie | 59, 9% |
Valenciennes et Hainaut Cambrésis | 57, 1% |
Paris 13 | 56,6 % |
Cet ensemble de données ne peut qu’être encourageant pour le rayonnement de la France à l’international sur le plan éducatif. Reste à confirmer — et idéalement renforcer — ces tendances récentes pour les années à venir.