Des changements clés pour la nouvelle année. Tandis que 2023 s’achève, la vie étudiante n’a pas été de tout repos. Avec des difficultés à se loger ou se sustenter sur fond de crise climatique et géopolitique, le bilan n’est pas tout beau tout rose.
Pour démarrer la nouvelle année de bon pied, quelques mesures à destination des jeunes Français de 16 à 25 ans vont être effectives, dont certaines pour soulager leur portefeuille, et ce, dès le 1er janvier. On fait le point !
Hausse de la gratification du stage en entreprise
Un coup de boost pour les stagiaires. Dès le 1er janvier, la gratification obligatoire du stage en entreprise d’une durée supérieure à deux mois sera revalorisée. Une hausse corrélée à l’inflation dans l’Hexagone, qui s’établit à 5,4 % en cette fin d’année.
Ainsi, la gratification, qui s’appuie sur 15 % du plafond horaire de la sécurité sociale, augmentera de 5,4 % pour 44 jours de période en entreprise, consécutifs ou non. Le montant mensuel sera de 657,4 euros (contre 623,70 actuellement), soit une progression de 33,7 € par mois.
S’il s’agit d’une rémunération minimale obligatoire, l’employeur a la possibilité de gratifier davantage son stagiaire en fonction de son âge ou de niveau de scolarité. Dans le monde professionnel, un étudiant en 2e année de master qui effectue son stage de fin d’études bénéficie souvent d’une gratification plus importante que celui en BTS, par exemple.
Le permis de conduire dès 17 ans
La Première ministre, Élisabeth Borne, l’annonçait en juin dernier : l’âge légal pour passer l’examen pratique du permis de conduire sera abaissé à l’âge de 17 ans. Une mesure effective dès le 1er janvier 2024. Jusqu’à présent, seuls les mineurs qui ont opté pour la conduite accompagnée pouvaient se présenter au permis B, avant de fêter leurs 18 bougies.
Cette réforme était très attendue par les jeunes issus des territoires dépourvus de transports en commun, notamment en zone rurale. Dans un contexte de mobilité, les lycéens de la voie professionnelle bénéficient d’une aide financière depuis la rentrée de septembre. D’un montant de 500 euros, cette contribution permet aux mineurs de financer une partie de leurs leçons de conduite.
@diplomeo .com : voiture : : bulle_de_pensée : Permis à 17 ans ? : pensif : : scintillements : On est allés demander aux étudiants ce qu’ils en pensent ! Les réponses vont te surprendre ! Et toi, t’en penses quoi ? #PermisÀ17#AvisDesJeunes♬ son original — Diplomeo
Le versement des allocations des lycéens en milieu professionnel
Puisque l’on évoque les élèves de la voie professionnelle, les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) sont indemnisées par l’État. Dans le cadre de la réforme du lycée pro, portée par Carole Grandjean, ministre chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, une allocation de stage sera perçue par les jeunes.
Selon Eduscol, il s’agit de « motiver et valoriser l’investissement des élèves » en PFMP. Du CAP à la terminale professionnelle, les montants ne seront pas les mêmes. Voici le détail :
- 50 euros par semaine pour les lycéens en première année de CAP ou de seconde bac pro
- 75 euros hebdomadaires pour les CAP 2e année et les première du bac pro
- 100 euros par semaine pour les lycéens de terminale pro
Par ailleurs, la classe de terminale pro sera plus modulaire d’ici à 2024. Pour les lycéens qui visent une insertion professionnelle dans la vie active une fois leur bac en poche, 6 semaines de stage en entreprise à partir de la mi-mai sont à prévoir. « Cette période de formation doit devenir le premier emploi du jeune », avait indiqué la ministre.
Parcoursup : un accès dès la seconde
Tandis que la plateforme ouvre ses portes le 20 décembre, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a esquissé quelques nouveautés pour l’édition 2024. En tête : une mise en ligne pour les élèves de seconde qui pourront s’inscrire sur la plateforme afin de découvrir les différentes formations post-bac.
D’autres mesures ont également été annoncées par Sylvie Retailleau, notamment avec l’arrivée d’une nouvelle catégorie « conseils » et des renseignements complémentaires sur l’insertion pro des licences professionnelles et des BTS. Enfin, les JPO des établissements seront également inscrits sur Parcoursup.
Un calendrier anticipé pour Mon Master
Pour le second lancement officiel de la plateforme Mon Master, des changements sont également à prévoir pour les étudiants. Le calendrier de la procédure a été avancé au 29 janvier 2024 et le dépôt de candidatures aura lieu du 26 février au 24 mars 2024.
En outre, la mise en place de la tant attendue phase complémentaire a été annoncée. Pour ceux qui auraient loupé le coche et qui se retrouvent bredouilles lors de la phase principale d’admission, cette seconde phase leur permettra de retenter leur chance. La phase complémentaire aura ainsi lieu du 25 juin au 31 juillet 2024.
Transports : gel des prix sur les Intercités et les Ouigo
Les choses bougent aussi côté transports pour les jeunes. S’il existe aujourd’hui un grand nombre d’aides de la SNCF pour les étudiants -ou non- tout au long de l’année, de nouvelles mesures vont être mises en place.
Le ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, a annoncé le gel des tarifs sur les trains Ouigo et les Intercités, et le blocage des prix plafonds de la SNCF. « Je veux qu’on ait un bouclier tarifaire l’année prochaine, mais qu’il soit différent », expliquait-il au micro de Franceinfo, le 7 décembre dernier. « Le Ouigo, c’est souvent le TGV que prennent les jeunes et ceux qui ont moins de moyens, ça permet d’avoir de la grande vitesse accessible pour tous ».
🔴 « Il faut le train soit abordable et populaire. Il y aura un gel des tarifs sur le Ouigo, sur les Intercités », annonce Clément Beaune. « J’ai exigé de la SNCF qu’il n’y ait pas de nouvelle hausse en 2024 sur les prix plafonds » des cartes avantages. #8h30franceinfopic.twitter.com/vc8csv9fq6
— franceinfo (@franceinfo) December 7, 2023
La contraception gratuite élargie
Pour lutter contre les infections sexuellement transmissibles, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé la gratuité des préservatifs en pharmacie pour les 16 à 25 ans. Remboursé à 100 % par la Sécurité sociale, cette mesure est entrée en vigueur dès le 1er janvier 2023. Elle sera élargie pour 2024 et plus de marques sont concernées.
La pilule du lendemain, contraception d’urgence, sera gratuite et disponible sans ordonnance pour les mineurs. Les plus de 18 ans, sous présentation de la carte vitale, de l’Aide médicale d’État (AME) ou d’une attestation de droits y sont également éligibles.
Dans un contexte de difficultés financières, les filles peuvent aussi être confrontées à des difficultés en termes d’hygiène : la précarité menstruelle. L’impossibilité de bénéficier de protections hygiéniques a des conséquences non négligeables.
Face à ce constat, la Première ministre a annoncé dans le projet de loi de financement de la Sécu en 2024, un remboursement des protections périodiques réutilisables pour les moins de 26 ans. Cela concerne notamment les culottes et les coupes menstruelles.
Sur ce point, les associations étudiantes sont également mobilisées. Linkee, par exemple, qui octroie des paniers alimentaires pour celles et ceux qui en éprouvent le besoin distribue également des kits de protections hygiéniques.