L’Isnar-IMG (Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale) a appelé ses adhérents à la grève, le 23 décembre dernier. Cette mobilisation devrait se dérouler le 29 janvier prochain. Les futurs médecins en étude de santé dénoncent une réforme de 4e année d’internat à laquelle ils sont formellement opposés. Mais ce n’est pas tout !
Fin décembre, de nouvelles informations concernant le déploiement de cette réforme ont été dévoilées, notamment sur le manque de maîtres de stage universitaires. Une annonce qui a déclenché les ires de l’Isnar-IMG. Explications.
4e année d’internat : une réforme passée dans la douleur
Fin 2023, avec la promulgation de la loi de finance de la sécurité sociale, imposée via le 49.3, les étudiants qui optent pour la médecine générale ont été mis devant un fait accompli : dès 2026, ils devront réaliser une 4e année d’internat. Pour ceux qui optent pour cette voie de spécialisation, les études de santé ne vont pas durer 9, mais 10 ans désormais.
Cette nouvelle année, dite de « consolidation » selon l’arrêté du 3 août 2023, se focalise sur plusieurs notions théoriques et administratives :
- Modèles de rémunération de la médecine générale
- Rôle des établissements publics de santé, comme l’ARS, l’agence régionale de santé
- Santé environnementale
- Rôle du médecin généraliste comme acteur de santé publique
Mais ce qui provoque la colère de l’Isnar-IMG, c’est aussi et surtout la partie pratique. L’arrêté du 3 août 2023 prévoit que le stage doit être réalisé en ambulatoire. Une décision justifiée par la volonté de « mieux former les étudiants au suivi des patients atteints de maladies chroniques, et au souhait que la 4e année soit ancrée sur le territoire ».
Pourtant, par manque de maîtres de stage universitaires, le syndicat a appris, fin 2024, que la moitié des internes parisiens effectueront ce stage en hôpital et non en ambulatoire. Cette expérience devait, en théorie, inculquer les bases de la gestion d’une patientèle à de futurs médecins qui pourront ouvrir leur propre cabinet à l’issue de leurs études.
Une réforme aux contours flous
Outre cette décision qui a provoqué la colère et l’appel à la mobilisation des internes en médecine générale, plusieurs éléments de cette réforme de la 4e année d’internat ne sont toujours pas connus, malgré un déploiement qui doit s’opérer dans un peu plus d’un an. Parmi les inconnues, l’absence d’un statut clair de docteur junior ambulatoire, alors que son équivalent, le docteur junior hospitalier, permet de protéger les internes en médecine générale et d’encadrer leur rôle.
Ce n’est pas la seule donnée manquante, puisque la rémunération que percevront les futurs internes n’a toujours pas été communiquée. Des éléments qui poussent naturellement l’Isnar-IMG à la grève, mais aussi au report de la réforme, afin d’en définir de meilleurs contours, pour permettre aux doctorants en études de santé d’être mieux encadrés et de percevoir un salaire décent.