Études de santé : quels changements avec le programme Hippocrate ?

Le recours aux nouvelles technologies, une meilleure reconnaissance de l’expertise des infirmiers et des pharmaciens, ou encore, une augmentation du temps dédié aux consultations : le Premier ministre a annoncé sa feuille de route en matière de santé. Sous les feux des projecteurs également : le programme Hippocrate. On t’explique !
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© Adobe Stock / Wild Awake

Un système de santé « gravement malade ». Ce sont les mots prononcés le 1ᵉʳ octobre dernier, par le Premier ministre, Michel Barnier, lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. 

Niveau de vie et de logement, transition écologique, éducation, immigration : le locataire de Matignon a dévoilé sa feuille de route autour de plusieurs sujets chers aux Français. Parmi ceux-là : la santé. Plusieurs pistes ont été évoquées, dont la création duProgramme Hippocrate, avec les internes en médecine en première ligne. À quels changements s’attendre ? Diplomeo fait le point !

L’objectif : lutter contre les déserts médicaux

« La lutte contre les déserts médicaux et la pénurie de soignants figurera parmi les priorités du Gouvernement », promettait Michel Barnier lors de son discours de politique générale. En premier lieu, le Premier ministre a annoncé l’ouverture de postes d’internat supplémentaires pour l’année 2025. « Il y aura 11 000 internes, contre 8 500 en 2024 », a-t-il déclaré.  

Dans la foulée, la création du Programme Hippocrate a été annoncée. Il consisterait à inciter les internes français et étrangers à s’engager « sur une période donnée, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins ». 

Il faut dire que ses contours sont encore flous. Toutefois, il devrait s’agir d’un projet basé sur le volontariat — sans caractère obligatoire dans le cursus de l’étudiant, donc. Le Premier ministre a également précisé que cet engagement se fera « grâce à l’accompagnement de l’État et des collectivités ». 

Un dispositif dans la lignée du Contrat d’engagement de service public (CESP)

Rapidement, les professionnels de santé et les syndicats ont réagi. Plusieurs d’entre eux ont rappelé la résonance du programme Hippocrate avec le contrat d’engagement de service public (CESP). Ce dispositif a été créé par la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) du 21 juillet 2009 et réformé par la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé (OTSS) du 24 juillet 2019. 

Il concerne les étudiants de 2ᵉ et 3ᵉ cycle des études de médecine, d’odontologie, de maïeutique et de pharmacie, ainsi que les praticiens à diplôme étranger hors Union européenne. Le CESP leur permet de s’engager, pour une durée de 2 ans minimum, à exercer leurs fonctions, à compter de la fin de leur formation, dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins : en bref, un désert médical. 

En contrepartie, les signataires perçoivent une allocation mensuelle de 1 200 €, durant leurs études, et ce, pour une durée qui correspond à celle de l’engagement, en plus du salaire d’interne classique.

La plus-value : faire connaître aux internes des territoires qu’ils ne connaissent pas

Pour Killian L’helgouarc’h, le président de l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), le Programme Hippocrate peut avoir une plus-value par rapport au CESP et venir compléter ce dernier.

Au micro de Sud Radio, l’interne en médecine générale réagissait à l’annonce de la création du programme : ce qu’il peut apporter aux internes volontaires, c’est « la connaissance du territoire ». Pour lui, les futurs médecins veulent s’installer et exercer « soit dans un endroit dans lequel ils sont nés, soit un endroit dans lequel ils sont passés en stage ». Il espère alors que le programme Hippocrate saura « faire connaître aux internes — futurs médecins — des territoires qu’ils n’auraient peut-être pas découverts autrement ». 

Par ailleurs, le président de l’intersyndical se dit interpellé par le nom-même du programme, lequel « renvoie directement » au serment d’Hippocrate prononcé à la fin des études médicales : « Je trouve que ça sous-entend un peu qu’il y aurait de bons médecins de la descendance d’Hippocrate qui s’engagent pour l’accès aux soins ». Il regrette la consonance moralisatrice du terme. 

Enfin, il tient à rappeler l’importance de la notion de volontariat dans ce dispositif à venir : « On n’aura jamais meilleure médecine qu’un médecin qui est motivé à s’installer dans un territoire pour prendre soin de son bassin de population ». En vue également : une contrepartie — financière peut-être, mais surtout un « accompagnement de l’État ». « On sera force de proposition », annonce Killian L’helgouarc’h. 

 

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