Née il y a 30 ans de la fusion de deux écoles d’ingénieurs, CPE Lyon se tourne vers un avenir plus européen. Avec un virage plus prononcé vers l’international, l’établissement dévoile un nouveau diplôme et de nouveaux locaux.
Un nouveau campus dédiés aux nanosciences
Pour accompagner son développement, l’école a inauguré un tout nouveau bâtiment. Coût des travaux ? 50 millions d’euros. L’objectif ? Créer un pôle dédié aux sciences et technologies du numérique. Tout ce volet de la pédagogie de CPE Lyon est désormais transféré dans cette antenne qui est située sur le campus de la Doua, à Villeurbanne. Les élèves de l’institution profitent également de salles de TP (travaux pratiques) dédiées à la biotechnologie.
Autre nouveauté : un laboratoire dédié aux nanotechnologies. Celui-ci s’accompagnera d’un autre laboratoire créé en partenariat avec l’Université Claude Bernard Lyon 1 et le CNRS. Il accueillera 5 chercheurs sur des sujets de pointe comme la mécanique des fluides. « Nous sommes heureux d’avoir ce triple-pied dans la chimie, le numérique et les biotechnologies », indique Gérard Pignault, directeur de CPE Lyon.
Cap sur l’Europe avec un nouveau master
En marge de ces locaux, CPE Lyon lance également un septième diplôme d’ingénieur entièrement en anglais sur le thème European biotechnology for sustainability. Accrédité par la CTI – offrant donc le titre d’ingénieur à l’obtention du diplôme -, il accueillera une vingtaine d’étudiants à la rentrée 2025. « On a une volonté d’européanisation », précise le directeur de l’institution, en évoquant le fait que 80% des élèves passent plus d’un an à l’étranger durant leur cursus.
Ce nouveau master est aussi un moyen de proposer aux étudiants un programme sur un sujet d’avenir : le développement des biotechnologies. Un secteur qui bouleverse de nombreuses industries comme la chimie verte ou la beauté. « C’est une thématique qui est très internationale et qui nécessitait qu’on soit très européens. »
L’européanisation de CPE Lyon pourrait passer par un autre projet qui est actuellement en phase de discussion. « Nous ne voulons pas lancer de bachelor, mais nous pensons à un cursus post-bac tri-national avec l’Université Lyon 1 », déclare le directeur de l’école. Cette formation, dont le sort dépend des élections en cours au sein de l’établissement universitaire, permettrait aux élèves de passer un an en France, un an en Allemagne et une année dans un autre pays européen. Néanmoins, il faut garder en tête que ce projet pourrait ne pas voir le jour et qu’il en est encore au stade de discussion.
Toutefois, le directeur de CPE Lyon indique qu’il ne souhaite pas développer davantage de diplômes. « Nous voulons plutôt renforcer les passerelles existantes entre nos formations », concède Gérard Pignault.
Attirer davantage d’étudiantes et renforcer l’accompagnement de personnes en situation de handicap
Si CPE Lyon affiche un taux de féminisation de 35% - bien au-dessus de la moyenne nationale dans les écoles d’ingénieurs – son directeur admet qu’il reste de nombreux efforts à faire. En chimie, les effectifs sont paritaires. En revanche, dans le numérique, le nombre d’étudiantes est bien plus bas. Mais ce n’est pas la seule observation que dresse Gérard Pignault : « Quand on se tourne vers l’apprentissage, on se rend compte qu’il y a très peu de filles. »
Sur ce sujet, CPE Lyon a mené plusieurs campagnes publicitaires, dont certaines à la télévision. Dans ces clips, l’école met en avant la parole d’étudiantes qui sont actuellement dans des cursus du numérique. L’objectif ? Lever le phénomène d’autocensure en valorisant le témoignage entre pairs.
L’institution souhaite également mieux encadrer les étudiants atteints de handicaps invisibles. Du personnel dédié a été déployé pour aider tous ceux qui souffrent de troubles dys (dyslexique, dysphasie, etc.). « Nous avons réformé notre façon d’écrire ou la typographie des sujets. Nous avons adapté nos examens. Le tiers-temps n’est pas forcément un avantage car les étudiants souffrant de ces handicaps se fatiguent plus vite », note Gérard Pignault.
Un virage IA incontournable
L’intelligence artificielle bouscule tout : notre quotidien, mais aussi celui des futurs professionnels formés par CPE Lyon. L’école ne propose pas de cursus dédié, mais essaie tout de même de leur insuffler un esprit critique vis-à-vis de l’IA et de ChatGPT. « Nous organisons des conférences sur ce sujet. Nous l’abordons sous le prisme de l’éthique, mais aussi du développement durable », explique Gérard Pignault.
CPE Lyon indique préparer les étudiants à poursuivre leurs études, en doctorat, dans des cursus dédiés à l’intelligence artificielle. Même si aucun diplôme n’est dédié à l’IA au sein de l’établissement, le directeur de l’école d’ingénieurs est assez transparent sur le sujet : « aujourd’hui, un ingénieur ne peut plus se passer de l’IA ».