Rien n’aura été facile pour l’introduction de la réforme du bac. Après l’annonce du report des résultats des premières épreuves communes de contrôle continu (E3C), la seconde série qui commencera à partir du 20 avril devrait subir « des ajustements et des assouplissements » selon le ministre de l’Éducation nationale. Ces ajustements comprennent l’ouverture de la banque de sujets (BNS) à tous les professeurs, une période rallongée pour les contrôles et une mise en place simplifiée des E3C dans la vie des lycées.
Jean Michel Blanquer a finalement annoncé suivre plusieurs recommandations du comité de suivi de la réforme du lycée dans un communiqué de presse. Il explique : « Au terme de cette première série d’épreuves communes de contrôle continu, qui ont donné lieu à la numérisation et à la correction en ligne d’1,7 million de copies, j’ai bien noté les éléments de satisfaction ainsi que les critiques qui ont pu être formulées pendant ces quelques semaines. »
Le ministre est, il faut le souligner, dans une situation plutôt tendue. De nombreux lycées ont été bloqués, des professeurs appelaient aux retraits des E3C et même l’inspection générale de l’Éducation nationale y a mis du sien. La faute à la réforme du bac ? Les opposants s’accordent en tout cas à dépeindre une mise en place « précipitée ».
Pour revenir aux E3C, de nombreux professeurs ont critiqué le fait de ne pas pouvoir ajouter de questions ainsi que de ne pas avoir accès à la Banque Nationale de sujet (BNS). Ils pointaient du doigt le risque que des questions ne soient pas adaptées ou ne conviennent pas à l’évaluation de leurs élèves.
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Le ministre a donc décidé d’ouvrir cette banque pour que tous les professeurs puissent ajouter leurs questions. Dans un deuxième temps « dès lors qu’un nombre suffisant de sujets par discipline est atteint » explique le ministre, la BNS sera ouverte à tout le monde et les étudiants pourront se préparer en travaillant les questions en amont.
Le deuxième point concernait la critique du comité stipulant que la période entre les E3C n’était pas suffisamment longue. Selon eux cette période ne laissait pas suffisamment de temps pour que les étudiants puissent avoir le temps d’assimiler la matière dispensée et qu’elle puisse être testée. M.Blanquer a décidé de laisser la liberté aux lycées de fixer les dates des contrôles à partir du 20 avril jusqu’à la fin du mois de juin. Il espère ainsi laisser plus de temps aux professeurs en comptant que les corrections pourront s’achever tout de même avant la fin du semestre.
La dernière grande mesure fait suite au mécontentement du comité quant aux contraintes techniques et logistiques pour l’organisation d’examens du type « bac » plusieurs fois par année. Le ministre de l’Éducation nationale a donc annoncé qu’« il conviendrait d’établir des modalités de fonctionnement plus simples et plus en adéquation avec des épreuves qui relèvent du contrôle continu et doivent à ce titre s’articuler avec la vie de l’établissement. »
Cependant, Jean-Michel Blanquer a rappelé que les changements « substantiels » ne pourront pas être pris en compte pour cette année scolaire afin d’éviter de changer au dernier moment des paramètres que les étudiants avaient déjà pris en compte dès le début de l’année. Mais il souligne que c’est grâce à ces critiques que cette session des E3C contient son lot d’améliorations et d’ajustements qui seront certainement bénéfiques aux étudiants.
Propositions pour assouplir les conditions de la deuxième série d’examens des E3C : @jmblanquer s’adresse aux membres du comité de suivi de la réforme. https://t.co/RcArRpUzpH
— Ministère de l’Éducation nationale et Jeunesse (@EducationFrance) March 12, 2020