Dans un entretien au journal Les Échos, le 11 septembre 2016, la ministre de l’Éducation nationale a fait part de son vœu de réformer le master à l’université, un sujet qui selon elle, « a toujours été présenté comme épineux, mais sur lequel il faut que nous avancions, dans deux sens. » La ministre propose une sélection en master dès la première année, selon des critères encore à peaufiner, et non plus en milieu de cycle, mais aussi que tous les licenciés puissent poursuivent, de droit, leurs études. Elle a annoncé vouloir « finaliser une proposition », dès octobre, pour être applicable d’ici la rentrée 2017.
Réformer le master à l’université
Sujet à débats depuis quelques années, la sélection en master, et notamment en master 2 a vu bondir de nombreux syndicats étudiants. Les médias se font l’écho de plusieurs cas de sélection qui ont fini aux tribunaux. L’étudiant a toujours été gagnant. Pour pallier ce problème, le gouvernement a mis en place une solution « temporaire » selon la ministre, en adoptant un décret permettant à 1300 masters de pratiquer la sélection entre le master 1 et le master 2. Pour madame Vallaud-Belkacem, il faillait cesser le flou juridique autour des masters : « Nous avons adopté un décret en mai dernier qui permettait de sécuriser juridiquement l’organisation actuelle des masters, avec la possibilité de sélectionner à l’entrée de la deuxième année de certains d’entre eux. » Néanmoins, aujourd’hui, « il (faut) repenser plus généralement le système et engager une véritable réforme du master. »
Revoir la sélection en master
Actuellement, les critères de sélection en master restent indéfinis, ils « se font soit au regard du dossier de l’étudiant, soit parfois par tirage au sort. » selon la ministre de l’Éducation. Elle souligne aussi l’incohérence de la sélection en master 2 : de nombreux étudiants ne peuvent avoir accès à un cycle complet, et voient leurs études interrompues en milieu de parcours, « D’abord, les universités doivent pouvoir recruter à l’entrée du master, et non pas en milieu de master, l’idée étant d’avoir un diplôme conçu comme un cursus de quatre semestres qui ne s’arrête pas en plein milieu, comme c’est le cas aujourd’hui. » Au niveau des critères de sélection, ils auraient comme base « la motivation, le niveau pédagogique et le projet de l’étudiant. » La ministre souhaite en même temps, permettre aux titulaires de licence de faire valoir leur droit d’intégrer un master de leur choix. En travaillant avec les acteurs universitaires et syndicaux, elle pense « parvenir à cette solution équilibrée. »