Oxford et Cambridge : vers de nouvelles modalités d’évaluation pour lutter contre les inégalités ?

Plusieurs universités du Royaume-Uni, parmi les meilleures, envisagent de revoir leur système d’examens pour mettre fin aux inégalités académiques, lesquelles se creusent d’un milieu socioéconomique à l’autre, mais pas seulement.
Publié le
Lecture
Trouver mon école
Quelle école est faite pour toi ?
Prends 1 minute pour répondre à nos questions et découvrir les écoles recommandées pour toi !
Trouver mon école (1min 🕓)
https://f.hellowork.com/edito/sites/5/2025/01/N°-DE-FICHIER-36618579-2025-01-27T125519.648.jpg
© Adobe Stock / Tomas Marek

Les universités les plus prestigieuses du Royaume-Uni seraient sur la piste de modalités d’évaluation plus « inclusives ». L’objectif : réduire les inégalités académiques entre les étudiants issus de milieux différents. 

La nouvelle a été partagée par plusieurs médias britanniques comme The Telegraph, GB News ou encore Daily Mail, le week-end dernier. Les universités du Groupe Russell seraient concernées. Parmi celles-ci, on retrouve plusieurs institutions à rayonnement mondial comme les universités d’Oxford et de Cambridge. 

Plutôt que de s’appuyer essentiellement sur des formes d’examen traditionnelles, Cambridge et Oxford songeraient à multiplier les modes d’évaluation alternatifs, comme des examens à livre ouvert ou des devoirs maison, par exemple.

En finir avec des modes d’évaluation qui ne conviennent pas à tous

Dans leurs stratégies pour 2025 à 2029, détaillées dans la rubrique « Access and Participation Plan » de leur site internet, ces universités mettent en avant une éducation inclusive. L’université d’Oxford part d’un constat : « Les étudiants issus de milieux socioéconomiques moins favorisés, les étudiants en situation de handicap et les étudiants noirs ont moins de chance d’obtenir de bonnes notes. » 

Outre-Manche, on estime à 11 % l’écart entre étudiants « favorisés » et « défavorisés » qui obtiennent une note située entre ce qu’on appelle « First » — excellent — et « 2:1 » — très bien. Historiquement, beaucoup des étudiants les moins privilégiés sont issus de l’immigration, mais pas seulement. Il est toujours bon de rappeler que les classes populaires ne comptent pas uniquement des « minorités ethniques ». 

Ces alternatives n’ont pas pour vocation d’aider exclusivement les étudiants appartenant à ces minorités, en laissant sur le carreau les autres profils d’étudiants. Elles remettent plutôt en cause tout un système d’évaluation, qui n’est plus optimisé pour l’ensemble de la population étudiante au Royaume-Uni - y compris pour les plus performants des étudiants. 

Dans leurs stratégies, Oxford et Cambridge pointent du doigt les examens traditionnels comme étant nuisibles à l’estime de soi, tous profils d’étudiants confondus. Cette révision des modalités d’évaluation est donc pensée pour servir à tous. Toutefois, la tournure de plusieurs Unes a échoué à rendre compte de cette globalité. 

Il n’est pas question de revoir à la baisse le niveau académique

Richard Holden, un député du Parti conservateur britannique, a vivement critiqué cette nouvelle stratégie : « Cette approche irréfléchie et condescendante nivèle par le bas l’enseignement supérieur et ne sert à personne. »

De son côté, John Hayes, membre du Parti conservateur et ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la formation, a aussi vu d’un mauvais œil cette vision, qu’il estime « profondément insultante pour les étudiants issus des minorités ». Encore une fois, la tournure de certains gros titres n’a pas fait hommage à cette nouvelle approche.

GB News rapporte qu’un porte-parole de l’organisme de régulation de l’Enseignement supérieur, Office for Students — qui félicite cette stratégie —, a tenu à clarifier la situation : « Nous encourageons les universités à se poser la question de savoir si leurs examens sont efficaces pour tous les étudiants, parce que nous savons que certains ont plus de mal à atteindre des notes élevées par rapport à leurs camarades, même à niveau et résultats académiques antérieurs égaux. »

Il ajoute également que les programmes et les évaluations continueront « de dispenser un niveau solide de connaissances, d’être fiables et de représenter fidèlement le dur travail des étudiants. » 

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’on parle d’universités parmi les plus prestigieuses au monde. Les étudiants admis ont nécessairement des cordes solides à leur arc. Penser que cette nouvelle approche des évaluations « plus inclusives » nivèlera par le bas ces établissements de renom est comme s’identifier facilement au mythe de Bill Gates qui a abandonné l’université avant de créer Microsoft. Le milliardaire n’était pas admis dans n’importe quelle université, mais bien à Harvard. 

Trouve ton diplôme
en 1 min avec Diplomeo ! Trouver mon école

Plus de contenus

Toutes les actualités
Ne manque aucune info pour t’orienter
Deux fois par mois, reçois une newsletter par mail avec l’actu et nos conseils sur l’orientation.
En cliquant sur "S’inscrire", tu acceptes les CGU et tu déclares avoir lu la politique de protection des données du site Diplomeo