Une nouvelle étape dans la généralisation du repas à un euro. Ce mardi 29 octobre 2024, la commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté l’amendement en ce sens à l’Assemblée nationale.
Ce texte de loi, initialement proposé par la député socialiste Fatiha Keloua-Hachi, a été présenté par le groupe Écologiste et social. Il vise à étendre le dispositif gouvernemental qui concerne, à ce jour, uniquement les étudiants boursiers et ceux en situation de précarité.
Le texte voté dans l'hémicycle le 5 novembre prochain
Le constat est souvent mis en lumière par la communauté estudiantine et les associations : nombreux sont les étudiants qui ne mangent pas à leur faim. Dans un contexte de précarité étudiante grandissante, le dernier baromètre de l’association Cop1 - Solidarités étudiantes, montre qu’un étudiant sur deux affirme avoir déjà sauté un repas, quand 20% d’entre eux ont déjà eu recours à une aide alimentaire.
« Il y a un jeune sur trois, aujourd’hui, parmi ceux qui sont interrogés, qui déclarent sauter régulièrement des repas », confie auprès de l’AFP la député socialiste de la 11e circonscription de Paris, Céline Hervieu, qui a défendu l’amendement au Palais Bourbon.
De son côté, la députée France insoumise (LFI) de la 1ère circonscription d’Ille-et-Vilaine, Marie Mesmeur, a plaidé pour une proposition similaire, pour un montant qui était estimé à 400 millions d’euros. Lors de la commission, celle-ci a déclaré « que seul un étudiant sur quatre est boursier ». Ainsi, le texte de loi sera voté dans l'hémicycle d'ici le 5 novembre prochain.
Victoire ! Le repas CROUS à 1 € adopté en commission des finances !
Quand 1 étudiant sur 2 saute un repas par jour, cette mesure est vitale : j'en appelle aux groupes parlementaires pour qu'ils soient à la hauteur et la préservent. #DirectAN#Budget2025pic.twitter.com/hseJgLZTmb
— Marie Mesmeur (@MarieMesmeur) October 29, 2024
Une mesure critiquée par le groupe Renaissance
Si les élus du Nouveau Front populaire, coalition des partis de gauche à l’Assemblée, sont unanimes, ce n’est pas le cas du bloc central. Le groupe Renaissance, qui représente les partis du centre et celui du président de la République ont exprimé leurs vives oppositions face à cet amendement. C’est notamment le cas du rapporteur, Thomas Cazenave. Ce dernier a qualifié la proposition de loi de « très régressive » et « la plus injuste qui soit ». En commission, il a affirmé : « Pourquoi offrir un repas gratuit à tous les étudiants, quelle que soit la configuration familiale, quels que soient les revenus des parents? ».
Thomas Cazenave rappelle, en outre, que le repas au restaurant CROUS coûte 3,30 euros pour les étudiants non boursiers ou qui ne sont pas en situation de précarité. Selon lui, « le prix du repas revient à 8 euros ».
Par ailleurs, Charles Sitzenstuhl, deuxième rapporteur de la commission s’est également prononcé contre la généralisation du repas à un euro.« Les tarifs au Crous sont des tarifs sociaux voire très sociaux et représentent un effort substantiel qui est fait par la puissance publique et donc le contribuable », a-t-il asséné.
Si le vote est adopté à l’Assemblée nationale dans le cadre du PLF 2025, il sera mis en vigueur, sauf si le gouvernement décide de dégainer l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, ce qui permettrait de faire adopter le budget 2025 sans vote (sauf dans le cadre d’une motion de censure).